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La "course contre-la-montre" du skipper Attanasio après un dématage avant le Vendée Globe

Romain Attanasio à New-York en mai dernier.
Romain Attanasio à New-York en mai dernier.ANGELA WEISS/AFP
"On finira aux Sables". Après un démâtage lors d'une course préparatoire pour le Vendée Globe, le skipper Romain Attanasio, l'un des 40 inscrits pour le tour du monde, s'est lancé dans une "course contre-la-montre" pour être au départ le 10 novembre.

Quelques heures après le départ du Défi Azimut à Lorient, dernière course avant la dixième édition de l'Everest des mers, le skipper de FortinetBest Western avançait confiant en pleine mer à la poursuite du groupe de tête, quand son destin sportif a basculé.

"C’était le vendredi 13, cela ne s’invente pas… Vingt nœuds de vent, on allait vite, mais rien de dramatique. Le bateau tape dans une vague et on entend deux gros boum", se souvient le marin de 47 ans qui a débuté la voile en 1999 par une Mini Transat.

"Je suis allé sur le pont et j’ai vu le mât explosé. J'étais sidéré, je me suis dis : Ce n’est pas possible, pas maintenant", relate Attanasio, qui se préparait "plutôt tranquillement cette fois" pour son troisième Vendée Globe.

Après une 15ᵉ place en 2016-2017 et une 14ᵉ place lors de la dernière édition, il avait mis la main rapidement sur l'ancien bateau du skipper allemand Boris Herrmann et visait un top 10 pour sa troisième tentative, une ambition réaliste au vu de ses résultats lors des courses préparatoires.

Solidarité

"C'est la hantise de tous les marins. On avait fait toutes les révisions nécessaires (...), les grand-voiles aussi. Bref, on était en configuration Vendée, c'était vraiment la dernière ligne droite", souligne-t-il.

Lors d'un périple de trente heures au moteur pour ramener le voilier à son port d'attache de Lorient, il s'imagine dans un premier temps que le projet de sa petite équipe de huit personnes est terminé. "Les grosses équipes ont des pièces de rechange. Moi, je trouve d'abord une somme d'argent auprès de sponsors et je fais en fonction en optimisant les dépenses. Il n'y a pas de gras et c'est toujours délicat de leur demander de remettre au pot", dit-il.

Mais de retour en Bretagne, un élan de solidarité se met en place autour de ce vétéran de la course au large, largement apprécié sur les pontons pour sa bonne humeur et sa persévérance. Installer un mât de rechange d'ici le départ doit lui coûter 450 000 euros. Une semaine après son avarie, il dit avoir rassemblé la moitié de la somme nécessaire grâce à ses sponsors et à une cagnotte en ligne.

"Se sentir vivant"

"Cette cagnotte, c'est dingue, je reçois plein de messages et des donations de jeunes, de familles, mais aussi des skippers comme Sam Davies et Tanguy Le Turquais. Cela me motive, je ne vais pas me dire que c'est mort", estime ce père d'un jeune garçon de 13 ans.

Maxime Sorel lui a vendu son unique mât de rechange au prix coûtant, Boris Herrmann lui a donné des pièces et certaines écuries ont prévu d'envoyer des techniciens à la journée pour accélérer les réparations. "On sait qu'il y a une solidarité en mer quand il y a un accident, mais avant le départ, c'est vraiment magique de vivre ça", positive Attanasio. Afin d'être dans les temps, il a déjà initié les travaux, prenant le risque de s'endetter personnellement.

"Normalement, dans trois semaines, on pose le mât sur le bateau et ensuite il nous restera quelques jours pour se préparer avant de se rendre aux Sables-d'Olonne. Cela va être juste, mais on fait tout pour y être en tout cas", promet le marin.

Si le plan réussit, les noms des différents donateurs seront inscrits sur le mât qui fera le tour du monde. Et, comme les autres marins engagés, Attanasio rêve plus que jamais d'y être, malgré les difficultés : "C'est une course magique, tu t'y sens si vivant".

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