La fusée Niniashvili déjà sur orbite à Lyon en Top 14
Titularisé à l'arrière pour compenser l'indisponibilité du Néo-Zélandais Toby Arnold, il a ouvert la marque d'entrée avant de sécuriser en fin de rencontre le succès du club lyonnais, en souffrance face à la réaction des Parisiens, en portant le score à 33-27 à la 79e minute.
"Je me souviens bien de son premier entraînement. C'était un jeune Géorgien de 18 ans qui arrivait. Nous ne savions pas trop qui il était. Mais tout de suite, nous avons vu qu'il était très doué balle en main, qu'il prenait de bonnes décisions, qu'il avait de bons skills (bonnes compétences, NDLR). Il avait une grosse accélération. On s'est dit 'Wow, c'est qui ce jeune phénomène de Géorgie ?'", témoigne Kendrick Lynn, entraîneur principal du club.
À l'origine, son recrutement en provenance du club géorgien de Khvamli était un pari sur l'avenir du patron du centre de formation lyonnais, Philippe Agostini, qui l'avait initialement engagé sur un contrat Espoirs de trois saisons.
Pari gagnant
Pari en passe d'être gagné : le joueur, international géorgien (11 sél.) pensait initialement ne jouer qu'avec les jeunes, mais titulaire dès la 3e journée du Top 14 la saison dernière, il a finalement participé à vingt matches de championnat de France pour cinq essais inscrits.
Et il en est déjà à trois pour ce début de saison, tous obtenus au stade de Gerland. Car au doublé réussi face au Stade français, s'ajoute aussi celui marqué contre la Rochelle (défaite 21-23).
Un été prolifique pour Niniashvili (1,86 m, 87 kg), élu homme du match de la finale du Challenge européen gagné par Lyon contre Toulon (30-12) le 27 mai dernier, avant d'être celui de la victoire historique de la Géorgie devant l'Italie (28-19), le 10 juillet.
Conscient d'avoir dans son effectif un futur grand, le LOU a déjà verrouillé le contrat de Niniashvili, qui a fêté ses vingt ans en juillet, en lui faisant signer dès cet été une prolongation d'un an avec une forte revalorisation salariale, jusqu'en 2025.
"Désormais, dans le rugby, les postes et d'ailiers et d'arrières se ressemblent beaucoup. Depuis le début de saison, Davit me demandait toutes les semaines s'il allait débuter à l'arrière ! Je savais qu'il répondrait présent contre le Stade français. Il a raison, il joue très bien à son poste", explique le technicien lyonnais.
Force de travail
"Il a eu sa chance. Il a marqué deux essais. Mais il a surtout gagné des ballons sous pression, des ballons en l'air. Il est très fort dans ce domaine. Il a également utilisé la longueur de son jeu au pied", reprend Lynn.
"À chaque fois, on sait qu'il va se donner à 100 %. Il peut faire la différence en match", assure encore ce dernier.
Celui-ci loue par ailleurs sa force de travail et son envie permanente de progresser : "Il reste toujours après l'entraînement. Parfois même un peu trop ! Il travaille beaucoup. Je ne suis pas surpris par ses performances. Il a beaucoup de confiance en lui", poursuit le technicien.
Dans quel domaine le Géorgien est-il encore perfectible ? "Autour des rucks. Quand il doit assurer le nettoyage, sortir le ballon, il n'est pas encore très à l'aise. Nous travaillons aussi toujours le jeu au pied. Le sien est long, mais il doit être encore plus précis quand il est sous pression. Mais tous les joueurs ont des choses à améliorer. Et nous essayons de travailler ces points forts", conclut Kendrick Lynn.