La patineuse russe Kamila Valieva suspendue pour quatre ans
La jeune prodige de 17 ans, initialement dispensée de sanction par l'agence antidopage russe (RUSADA) au motif qu'elle n'avait commis "aucune faute ou négligence", se voit rétroactivement disqualifiée pour toute cette période, a ajouté la juridiction suprême du monde sportif.
Le suspense ne portait pas sur le fait de savoir si Valieva avait violé la législation antidopage, puisque l'adolescente n'avait pas contesté son contrôle positif fin 2021 à la trimétazidine, une susbtance censée améliorer la circulation sanguine, interdite depuis 2014 par l'Agence mondiale antidopage, et détectée en quantité infime dans son organisme.
Mais la jeune fille, alors âgée de 15 ans, avait invoqué une "contamination via les couverts" partagés avec son grand-père, traité à la trimétazidine après la pose d'un coeur artificiel, et qui la conduit chaque jour à l'entraînement.
Le TAS, au terme d'une audience à huis clos engagée en septembre dernier et reprise en novembre, a néanmoins estimé que Kamila Valieva "n'avait pas été en mesure d'établir", avec des preuves suffisamment convaincantes, qu'elle ne s'était pas "intentionnellement" dopée.
L'affaire, qui avait fait scandale au beau milieu des JO de Pékin en raison du long délai entre le prélèvement opéré par RUSADA le 25 décembre 2021 et son analyse par le laboratoire de Stockholm agréé par l'AMA, n'est cependant pas terminée.
Kamila Valieva a encore la possibilité de saisir le Tribunal fédéral suisse sous 30 jours, uniquement pour des motifs juridiques limités.
Surtout, le TAS n'a pas tranché les conséquences de sa disqualification rétroactive, alors que Valieva avait eu le temps de remporter l'or olympique de l'épreuve par équipes avec les Russes avant que son contrôle positif ne soit révélé : près de deux ans plus tard, la cérémonie de remise des médailles n'a toujours pas été organisée.