En octobre 2021, Neymar annonçait que la Coupe du monde au Qatar serait sa dernière. La raison ? Une pression et charge mentale trop forte, dictée par une carrière internationale trop exigeante envers le Brésilien. Et il n'est pas le seul. Depuis 2013, des études sont couramment réalisées auprès des joueurs évoluant au haut niveau. Celles-ci ont permis de constater que la dépression et l'anxiété sont deux maladies mentales courantes chez les footballeurs.
Le problème est tel que malgré les quelques recensements recueillis sur 10 ans, le sujet, tout comme celui de l'homosexualité, reste particulièrement tabou dans l'univers du ballon rond. Assez pour que les joueurs se privent d'en parler quand cela ne va pas. Néanmoins, 10% de joueurs évoluant dans les divisions anglaises ont rapporté cette année avoir souffert de harcèlement et d'anxiété. 5% d'entre eux ont même évoqué à la Professional Footballers' Association avoir envisagé de le suicide.
La pression du haut niveau et celle imposée en interne
D'après le Dr Michael Bennett, directeur en charge du bien-être des footballeurs d'Angleterre, l'étude menée sur la saison dernière témoigne d'un mal-être profond. Certains joueurs auraient pu être victimes d'intimidation en interne, principalement en période de mercato. Il pourrait aussi s'agir de problèmes allant jusque dans les vestiaires.
12% des sondés avouent s'être aussi sentis forcés de se faire vacciner contre la Covid-19 ou avoir subi une détresse émotionnelle durant la pandémie. 189 des 843 joueurs, de souffrir d'anxiété quotidiennement.
Parmi les interrogés, 48% sont des anciens joueurs, 47% en activité, et 5% sont des membres de la famille de sportifs qui ont vu des changements dans l'attitude du joueur en question.
En prime, Per Mertesacker, ex international allemand et joueur à Arsenal, s'est exprimé sur la question, dans le cadre de la "Journée Mondiale pour la Santé Mentale", ce lundi. Il fait ainsi allusion à ces années en tant que joueur, confie avoir pensé prendre sa retraite à 27 ans pour ne plus avoir à être assujetti à la pression ,et d'avoir vomi avant des matchs.
Il a aussi évoqué ses souvenirs et le fait d'avoir côtoyé Robert Enke qui souffrait d'une longue dépression et s'est suicidé en novembre 2009.
Une santé mentale aussi abîmée dans d'autres sports
Bien sûr, le monde du football n'est pas le seul touché par ce type de pathologie. En juillet 2020 Teddy Rinner avait sorti un documentaire relatant son expérience du haut niveau et expliqué suivre des séances de thérapie.
"Un athlète de très haut niveau est toujours dans l'obligation de dépasser ses limites, il peut ainsi se retrouver fréquemment en déséquilibre. Le paradoxe est qu’il devient à la fois plus fort mais aussi plus fragile. C’est pour cela qu’il faut être vigilant à cette recherche d’équilibre", avait alors relaté Meriem Salmi, la psychologue du judoka.
Certains pilotes de Formule 1 ont également brisé le tabou ces dernières années, à l'instar de Yuki Tsunoda, pilote Alpha Tauri. Dans "Drive To Survive", série Netflix centrée sur le sport automobile, le Japonais a parlé de son agressivité et de la pression qu'il s'imposait, et mentionné aussi, des séances de thérapie.
Romain Grosjean, ancien pilote de F1 et coureur d'Indycar, a lui-même reconnu à plusieurs reprises avoir eu recours à des visites chez une psychologue. Tout comme Lando Norris avait déclaré en février 2021 s'être mis une charge mentale très importante lors de sa première saison (2019 ndlr) en F1.
Il avait alors lui aussi, été suivi par un thérapeute.
