La Suisse se rend au Qatar avec une équipe de qualité et un historique favorable

La Suisse essaie de briser sa réputation d'équipe défensive et son efficacité quand à réduire les espaces à l'aide d'une défense à cinq joueurs. En Coupe du monde, ce type de stratégie peut même permettre un bon parcours, mais il en faudra plus pour rêver d'aller loin.

Dans les confrontations directes, comme contre le Cameroun et la Serbie, la Suisse aura besoin de qualité offensive pour marquer des buts et laisser la défense faire ce qu'elle fait habituellement de mieux. Le premier match aura lieu contre le Cameroun le 24 novembre. Le Brésil complète le groupe G.

Les Suisses sont emmenés par les milieux de terrain d'Arsenal Granit Xhaka (30 ans), qui va disputer sa troisième Coupe du monde, et Xherdan Shaqiri des Chicago Fire (31 ans).

Ce dernier dispute sa quatrième Coupe du monde d'affilée, et il est le milieu de terrain de liaison classique, qui a pour fonction de fournir aux attaquants des opportunités qu'il faudra très bien exploiter. Shaqiri peut toujours offrir des avantages avec des tirs longue distance.

Points forts

La Suisse s'est qualifiée pour la Coupe du monde pour la sixième fois consécutive. Lors de ces cinq participations, elle a rempli l'objectif de se qualifier pour les huitièmes de finale à quatre reprises. 

L'enchaînement montre la régularité de la sélection sur la scène européenne après avoir été absente près de 30 ans du plus grand tournoi de football du monde (après 1966, ils ne sont revenus qu'en 1994).

Autre facteur qui montre les prétentions de la Suisse, sa campagne sans défaite lors des éliminatoires (5v, 3n), laissant l'Italie "mordre la poussière" et obligeant les quadruples champions du monde à aller en barrage, menant à une nouvelle absence historique du " pays de la botte ». Le groupe C n'a pas été une mince affaire, étant complété par l'Irlande du Nord, la Bulgarie et la Lituanie. La place de leader des Suisses a été une récompense pour la régularité démontrée.

Pour montrer que ce n'était pas un hasard, la Suisse avait déjà fait du bon travail à l'Euro 2020. La troisième place du groupe avec l'Italie, le Pays de Galles et la Turquie s'est soldée par une qualification pour les huitièmes de finale face à la toute puissante France.

Contre les Français, dans un match nul 3-3 palpitant (ils perdaient 3-1), la Suisse a montré son réalisme avant une séance de tirs au but qui a apporté un résultat historique. Un tir raté de Mbappé a aidé les Suisses à s'infiltrer parmi les puissances du continent. En quart de finale, ils ont fait suer l'Espagne dans un autre match décidé aux tirs au but.

Dans l'élite de la Ligue des Nations, être dans le même groupe que l'Espagne et le Portugal était de trop pour la Suisse, qui a enchaîné six matches sans nul (3V, 3D), terminant devant la République Tchèque.

La présence d'une bonne partie de son effectif dans des championnats de haut niveau depuis plusieurs années donne un espoir supplémentaire à ses supporters. Il n'est pas exagéré de dire que nous pourrions affronter la meilleure équipe suisse de tous les temps.

Une telle déclaration n'est pas établie à cause des nouveaux visages, qui sont peu nombreux, mais à cause de l'évolution des joueurs principaux ces dernières années, s'imposant dans des scénarios de renommée mondiale. Seuls sept joueurs disputeront leur première Coupe du monde.

Certains des noms les plus importants sont les milieux de terrain Denis Zakaria, de Chelsea, et Remo Freuler (30 ans), de Nottingham Forest. Les défenseurs Manuel Akanji (27 ans), de Manchester City, et Fabian Schär (30 ans), de Newcastle, sont d'autres joueurs importants

L'expérience vient avec Ricardo Rodríguez, 30 ans, du Torino, et le gardien Yann Sommer, 33 ans, du Borussia Mönchengladbach, qui vit une grande période de sa carrière. Le milieu de terrain Fabian Frei, 33 ans, est l'un des grands noms de l'histoire du football local.

Faiblesses

L'histoire montre que l'attaque est la partie du terrain où la Suisse a le plus de problèmes. Les chiffres indiquent des évolutions dans le secteur, mais il faut de la cohérence, surtout pendant une Coupe du monde. En six matchs de la Ligue des Nations, il n'y a eu que six buts, une performance qui a empêché l'équipe de passer à l'étape suivante. 

Dans les éliminatoires, l'attaque a cependant répondu présent, avec 15 buts en huit matches, une moyenne presque deux fois supérieure à celle présentée en Ligue des Nations.

XI idéal

Yann Sommer; Widmer, Elvedi, Schär et Rodríguez ; Xhaka, Freuler, Sow et Okafor ; Embolo et Vargas.

Le sélectionneur de l'équipe est Murat Yakin, un ancien défenseur qui dirige l'équipe depuis un peu plus d'un an. Le travail d'équipe est l'une des caractéristiques de cette équipe qui s'est développée au cours des dernières années grâce à la présence d'athlètes dans des championnat forts et compétitifs. Les quelques changements dans le groupe sont un point en sa faveur, contribuant à l'organisation tactique sur le terrain.

Point à suivre

Même si certains joueurs ont la préférence de l'entraîneur et prennent les devants pour la place de titulaire dans la Coupe du monde, certains secteurs du terrain peuvent encore soulever des doutes avant même le début de la compétition. L'un d'eux est dans le secteur offensif. L'attaquant Haris Seferovic, originaire de Benfica, figure dans le top 10 des plus grands buteurs de la sélection suisse, avec l'histoire en sa faveur. Mais Breel Embolo, de Monaco, a été titulaire lors de la Ligue des Nations et a tout pour être préféré en Coupe du monde. Noah Okafor, du Red Bull Salzburg, et Ruben Vargas, d'Augsbourg, sont les autres options.

Une particularité du groupe suisse, qui montre à quel point une situation inhabituelle existe dans une position spécifique, était le fait que l'entraîneur Murat Yakin a appelé quatre gardiens de but – la grande majorité des équipes en appellent trois. Le partant Yann Sommer, du Borussia Mönchengladbach, et le réserviste Jonas Omlin, de Montpellier, sont incertains pour cause de blessure, une situation qui a poussé l'entraîneur à prendre des précautions. Ainsi, Gregor Kobel, du Borussia Dortmund, et Philipp Kohn, de Salzbourg, ont les yeux rivés sur le poste vacant.

Prévisions

Les débuts de la Coupe du monde 2018, contre le Brésil toujours favori, se sont terminés sur le score de 1-1 et ont montré le potentiel de l'équipe pour prendre des points face aux grands. C'est certainement une source d'inspiration pour le Suisse, qui affrontera à nouveau le Brésil en phase de groupes. 

Mais ce qui peut et doit faire la différence pour l'avenir de l'équipe au sein de la compétition, ce seront les matchs contre la Serbie et le Cameroun, adversaires directs dans la lutte pour la deuxième position, puisque le favori pour occuper la place de leader est très logiquement le Brésil. 

En obtenant la deuxième place, l'équipe pourrait égaler ses meilleurs résultats et atteindre les quarts de finale. Faire partie des huit serait un exploit pour la Suisse. 

Pour cela, en plus de franchir une phase de groupe relevée, il faudra passer par les 8èmes de finale. Le groupe suisse croise avec le Portugal, le Ghana, la Corée du Sud et l'Uruguay. Affronter les Portugais et les Uruguayens offrira un défi de haut niveau face à la Suisse. 

La Suisse devra jouer au mieux et faire preuve de constance pour augmenter ses chances d'atteindre les quarts de finale. Si la chance leur offre un match contre le Ghana et la Corée, tous les espoirs sont permis.