Laprovittola, un Clásico en Euroligue pour se rappeler au bon souvenir du Real Madrid
Il a bien fini par sortir de sa boîte. Contenu à deux points en première période par la défense de l'Olympiakos en ouverture de l'Euroligue, Nicolás Laprovittola a trouvé la solution pour enfin enquiller les points. Deux tirs primés consécutifs ont lancé son match mais son second acte remarquable (18 points, meilleur marqueur blaugrana) a été insuffisant pour renverser le cours d'un match que les joueurs du Pirée ont dominé au cours du deuxième quart-temps. La même mésaventure était déjà arrivée lors de la 1re journée de Liga ACB contre Gran Canaria (défaite 88-85) avec un 29-19 rédhibitoire, malgré 3 quart-temps remportés.
Si, en championnat, le Barça a signé deux victoires consécutives, le début de saison reste somme toute frustrant. Lors du premier Clásico de la saison, en SuperCoupe d'Espagne, le Real Madrid a remporté son premier titre de la saison au terme de la prolongation (89-83). Avec 12 points, 38% de réussite à 2 points et 25% derrière la ligne, 1 rebond et surtout 14 passes décisives, Laprovittola a signé un double-double pour inaugurer sa saison.
Autocritique
Un Clásico revêt une importance particulière pour l'Argentin, vainqueur de la Copa des las Américas cet été. Car si Laprovittola porte le maillot blaugrana depuis 2021, c'est parce que le club merengue ne l'a pas prolongé et a préféré miser sur Thomas Heurtel, ex-Culé, qui a fini en cale sèche avant la fin de saison, écarté par Pablo Laso, le coach de l'époque, pour une sortie nocturne. Avant le Final 4 d'Euroligue 2022, le joueur revenait avec lucidité sur son passage au Real Madrid dans les colonnes d'El Mundo : "je suis toujours très autocritique et je crois que j'ai été trop irrégulier. C'est ce qui m'a pesé parce que, celui qui joue, c'est moi pas vrai ?".
Pour autant, Laprovittola n'a pas été épargné, notamment par la direction, à commencer par Lorenzo Sanz Durán, ancien joueur et dirigeant merengue, qui lui reprochait de ne pas défendre suffisamment. "Il y a beaucoup de choses qu'il ne faut pas écouter, expliquait-il dans une interview accordée à El País. J'ai joué au plus haut niveau dans les meilleurs championnats et il me semble que si tu ne défends pas, tu ne peux pas lutter". Pour toutes ces raisons, l'Argentin a compris très tôt dans la saison que sa deuxième saison au Real Madrid serait aussi sa dernière.
MVP 2019 mais toujours pas de titre majeur
Nicolás Laprovittola a fait ses preuves en Liga Endesa : il a joué à l'Estudiantes Madrid, à Baskonia et au Joventut Badalone où il a succédé à un certain Luka Doncic au titre de MVP en 2019 (il a également été le meilleur marqueur du championnat cette année-là), il a vu son temps de jeu se réduire d'un tiers, passant de 30 à 20 minutes avec le Real Madrid puis le FC Barcelone. Loin d'être une sanction pour le meneur-arrière, bien au contraire . "Cela influe sur les responsabilités par rapport au temps où tu as le ballon entre les mains, surtout pour quelqu'un à mon poste et avec mon style de jeu", estimait-il toujours dans El País.
Le changement de club a également nécessité une période d'adaptation. Son entraîneur, le bouillonnant Lituanien Sarunas Jasikevisius, a été d'une aide précieuse, d'autant qu'il occupait le même poste du temps de sa splendeur sur les parquets : "les deux premiers mois, j'ai été assez perdu et ça m'a beaucoup coûté d'entrer dans le système, analysait l'Argenin le 3 mai dernier au micro de DAZN. A partir du moment où j'ai pu m'y associer, apprendre le système défensive, savoir où je mettais les pieds et tout ce que voulait "Saras" (le diminutif de Jasikevisius, ndlr), j'ai progressé. Je crois que cela m'a permis d'avoir des minutes de jeu ainsi que l'opportunité de me montrer en attaque également". Le résultat : une place dans le meilleur 5 de la saison en Liga.
Globetrotter du basket avec des passages à Flamengo, San Antonio, le Vilnius Rytas ou encore le Zenit Saint-Pétersbourg, "Lapro" a arpenté l'Espagne mais n'a pas encore accroché un titre de champion d'Espagne puisqu'il a été dans le mauvais camp lors des deux dernières finales Real Madrid-Barça. L'Europe aussi lui résiste. Il est temps pour lui de réparer cette anomalie.