Quelques jours après l'annonce de la retraite prochaine de Rafa Nadal, Novak Djokovic voulait montrer que le dernier des Mohicans en avait encore dans la raquette face à Jannik Sinner, assuré de finir 2024 dans la peau du numéro 1 mondial.
Djokovic intouchable au service
Comme souvent, le Serbe avait un nouveau record à chasser à Shanghai : la conquête de son 100e titre en carrière. Et comme il rend 14 ans à son cadet et qu'il arbore une genouillère, Djokovic avait une stratégie claire : profiter de la moindre balle neutre pour accélérer et être performant sur son engagement.
Hormis une alerte à sur son deuxième jeu de service où il a été mené 0-30 avant de scorer 4 points d'affilée, l'homme aux 24 Grands Chelems n'a pas tremblé sur sa mise en jeu. Sur ses trois engagements suivants, il n'a concédé qu'un seul point sur 13, signant même un éloquent 10-0.
De l'autre côté, Sinner ne laissait pas grand chose non plus, d'autant qu'il affichait une légère supériorité dès que l'échange durait. Mais à 5-4 en faveur du Serbe, l'Italien a craqué dans un rallye. 0-30 : il ne manquait que 2 points à Djokovic pour remporter le premier set. Mais avec deux services gagnants, une attaque de coup droit qui a expédié son adversaire à 3 mètres derrière la ligne pour mieux conclure à la volée et une nouvelle mine en première, Sinner a recollé au score, sans trembler.
Sous les yeux de Roger Federer, entouré de Juan Carlos Ferrero et Carlos Alcaraz, Djokovic a poursuivi son cavalier seul au service, avec notamment un coup droit long de ligne exceptionnel, pour porter son partiel à 14-0.
Sinner se détache au jeu décisif
Un peu plus impactant au retour mais suffisamment pour désarçonner Sinner, Djokovic a débuté le jeu décisif en regardant, impuissant, un passing de revers long de ligne du Sud-Tyrolien qui a enchaîné par un ace dans la diagonale, déjà son 6e. Beaucoup plus agressif, il a confirmé son mini-break pour mener 3-0. Le Serbe a ensuite vu un coup droit s'écraser dans la bande du filet. Enfin, grâce à une accélération de coup droit millimétrée, il a pu inscrire son premier point. Sinner a répliqué, avec son revers, pour tourner à 5-1.
Le champion olympique n'a évidemment rien lâché : il est remonté à 5-3 après un point conclu à la volée. Il avait la balle du 5-4 au bout de la raquette, mais sa deuxième montée s'est achevée sur une volée loupée dans le filet. Sinner a gâché sa première balle de set, avant que Djokovic n'envoie son retour dans le couloir (7-6 (4) en 58 minutes).
Un coup droit qui a plié la finale
La deuxième manche s'est ouverte sur un jeu de service remporté sans souci par Sinner. Djokovic était parti sur le même chemin en menant 40-0 mais un revers gagnant long de ligne de l'Italien a crispé le Serbe, moins performant en première. S'il s'en est sorti, le Djoker venait d'entrebailler la porte.
De l'autre côté du court, Sinner cherchait de plus en plus la filière longue pour déborder son adversaire. Djokovic a voulu abréger au filet, au risque de se faire aligner. À 0-30, il est revenu à son jeu de prédilection, fixant dans la diagonale coup droit avant de conclure long de ligne. Mais sur le point suivant, une nouvelle initiative au filet a offert à Sinner les deux premières balles de break du match. Le Serbe a sauvé la première, pas la deuxième. Ou plutôt, c'est l'Italien qui est allé chercher ce point crucial, avec un coup droit long de ligne fulgurant.
Break confirmé, Sinner n'était plus qu'à quelques pas de son 4e Masters 1000 en carrière, son 3e de la saison après Miami et Cincinnati mais le 1er face à un rival de cette amplitude qui l'avait battu il y a tout juste 11 mois en finale des ATP Finals. Ce fut fait sur un ace (7-6 (4), 6-3 en 1h39). Djokovic devra encore patienter pour s'offrir son 100e titre.
