Le Puy-de-Dôme a couronné d'immenses champions, de Fausto Coppi à Lucien van Impe en passant par Federico Bahamontes et Luis Ocaña. Il fut le théâtre de moments mythiques, ce coude-à-coude de Raymond Poulidor et Jacques Anquetil en 1964 ou de coup de poing d'un spectateur dans le foie d'Eddy Merckx en 1975 la veille de son ultime jour en jaune à Pra-Loup.
Depuis le début de semaine, on se frottait les mains à l'approche de cette étape, de ces 4 derniers kilomètres diaboliques à plus de 11%. Vivement dimanche ! En fin de compte, nous fûmes plus Fanny qu'ardant. Michael Woods est pourtant un beau vainqueur, auteur d'une magnifique montée, tout comme son dauphin, Pierre Latour, qui s'est rappelé à notre bon souvenir.
Mais sans leur faire injure, après 35 ans d'absence, le cadre ne méritait pas un succès à Johnny Weltz qui avait gagné au bout d'une échappée au long cours comme celle qui s'est dessinée en début d'étape. Ce grand retour et ce départ depuis le village de "Poupou" réclamaient un duel de seigneurs pour une victoire de prestige. Le décalage horaire de plus de 8 minutes pour arracher la 13e place a généré une rare frustration, celle ressentie par des gosses qu'on a privé de dessert. Les enfants s'ennuient le dimanche, parole de Charles Trénet.
La chaleur écrasante, la précocité de cette montée dans le déroulé de la course et, davantage encore, les consignes étouffantes ont rappelé que le Puy-de-Dôme était finalement un volcan endormi et que, même quand le Tour y vient, les éruptions sont de plus en plus rares.