Le Brésil fait tourner en Coupe du monde, Militao reste
Disputant son premier Mondial, le défenseur du Real Madrid (23 sélections) est habitué à jouer dans l'axe, son poste de prédilection en Espagne, mais il peut aussi dépanner sur le flanc droit de la défense.
Cette adaptabilité lui a déjà valu une titularisation lors du 2e match de poules, remporté 1-0 contre la Suisse : le sélectionneur Tite, le jugeant plus fiable défensivement, l'a préféré à Dani Alves comme latéral droit alors que l'habituel titulaire, Danilo, s'est blessé à une cheville lors du premier match (2-0).
"Je ne m'y attendais pas, avec tout le respect que je dois à Daniel (Alves)", a raconté Militao après le match. "L'entraîneur a pris la décision, je pense que tout le monde est là pour aider. Et je suis très heureux de pouvoir aider l'équipe. Que ce soit moi ou Daniel Alves, je pense que tout le monde fera de son mieux pour aider l'équipe nationale."
Contre le Cameroun, un nul suffit au Brésil pour s'assurer la première place, alors que les Lions indomptables doivent gagner pour espérer se qualifier. Et selon l'équipe alignée mercredi à l'entraînement de la sélection brésilienne, de nombreux joueurs non utilisés jusqu'à présent devraient être titulaires.
Fiabilité
Dans ce schéma, Dani Alves devrait devenir à 39 ans le joueur le plus âgé jamais aligné par le Brésil en Coupe du monde. Et Eder Militao retrouver l'axe de la défense puisque Tite devrait laisser au repos sa paire de défenseurs centraux Marquinhos-Thiago Silva.
Cette Coupe du monde est l'aboutissement d'une belle trajectoire pour Eder Militao, venu au football dans le sillage de son père, Valdo Militao, modeste défenseur ayant notamment porté brièvement le maillot du Corinthians.
À 24 ans, le natif de Sertaozinho, ville de l'intérieur de l'État de Sao Paulo (sud), impressionne par sa fiabilité, même si le Real l'aligne plus volontiers dans l'axe.
"Il fait très bien les choses", a commenté son entraîneur Carlo Ancelotti en octobre. "Son niveau de régularité est très élevé. Il a des qualités individuelles, physiques... C'est un défenseur central de très haut niveau."
Mais aussi un latéral capable de sécuriser son couloir pour permettre à son ailier de partir à l'abordage, une qualité qui pourrait s'avérer utile à partir des huitièmes de finale, lorsque le niveau de l'adversité montera d'un cran.
"Beaucoup de personnalité"
"Militao est un joueur qui a les caractéristiques pour jouer à ce poste" de latéral, a résumé Tite.
Par le passé, Militao a déjà évolué sur le flanc droit avec Sao Paulo, puis avec le FC Porto (2018-2019), avant de rejoindre le Real Madrid pour 50 millions d'euros à l'été 2019.
"Le Real a fait un bon recrutement", estimait à l'époque Iker Casillas, légendaire gardien du Real et de l'équipe d'Espagne, qui a évolué à ses côtés à Porto. "Il a fait preuve de beaucoup de personnalité et il a très envie de montrer sa valeur", notait-il.
Après une première saison madrilène dans l'ombre du duo Sergio Ramos-Raphaël Varane, les départs de l'Espagnol (PSG) et du Français (Manchester United) lui permettent de s'imposer, jusqu'à être titulaire lors de la finale de Ligue des champions remportée en mai dernier contre Liverpool (1-0).
Après cette consécration européenne, le titre mondial au Qatar ?
Homme de peu de mots devant la presse, Eder Militao assure être là avant tout pour se mettre au service de la Seleçao, au poste où Tite aura besoin de lui. "Je suis ici pour m'entraîner, jouer mon rôle et le laisser prendre cette décision", dit-il, prêt à entrer dans la rotation d'effectif du Brésil contre le Cameroun.
