Quant aux accusations d'espionnage sur la Nouvelle-Zélande, qui ont conduit au retrait des JO de la sélectionneuse canadienne Bev Priestman et à la condamnation d'un membre de l'équipe, l'internationale canadienne dit les vivre comme une "humiliation".
Comment vous sentez-vous ? Etes-vous perturbé par le contexte d'accusations d'espionnage de la sélection néo-zélandaise au moyen d'un drone ?
"Honnêtement cela n'a pas été facile. Il y a eu beaucoup d'émotion, de frustration et d'humiliation car en tant que joueuses, cela ne reflète pas nos valeurs et ce que nous voulons représenter en tant que compétitrices aux JO. Les Jeux, c'est la représentation du fair-play.
Comme Canadienne, ce ne sont pas nos valeurs, notre pays. Nous ne sommes pas des tricheuses. Cela a été très dur mais en tant que joueuses nous avons su être soudées. C'est quelque chose qui va nous suivre pendant longtemps. C'est décevant. Mais c'est à nous de rester soudées et d'essayer de ne pas laisser les réseaux sociaux et les médias entrer dans notre bulle. Nous avons déjà su faire cela dans le passé."
Comment allez-vous vivre ce match contre la France à Saint-Etienne, où vous allez retrouver des coéquipières de l'OL ?
"Ce sera un big match. Pour moi, c'est assez particulier. La France, c'est mon deuxième pays. J'y ai vécu tout aussi longtemps qu'au Canada. J'ai beaucoup de famille qui sera là. J'ai hâte de revoir des coéquipières et de jouer un match contre le pays hôte. Nous avions déjà fait cela à Tokyo contre le Japon et cela procure des émotions assez particulières et j'ai hâte d'expérimenter de nouveau cela."
Vous êtes tenantes du titre avec le Canada, vous jouez à l'Olympique lyonnais : que représentent les Jeux olympiques pour vous ?
"Jouer les Jeux, c'est le rêve de tous les athlètes. C'est un sentiment que l'on a rarement quand on représente vraiment son pays. Il y a tous les athlètes de tous les autres sports au même moment qui représentent leur pays dans leur compétition. C'est particulier. Pour nous, avec le Canada, c'est encore plus particulier. Nous avons été trois fois médaillées sur les trois dernières éditions. Comme nous n'avons pas énormément de compétitions à la maison, les Jeux sont vraiment la compétition pour laquelle le pays se rassemble et soutient ses athlètes."
Avez-vous un souvenir marquant des Jeux olympiques ?
"En grandissant, c'est ce qui m'a fait découvrir le football et surtout le match du Canada contre les Etats-Unis au cours duquel la capitaine Christine Sinclair avait marqué un triplé lors des JO de Londres en 2012 (match gagné par les USA 4-3 après prolongation, ndlr). C'était un match assez significatif pour le football féminin. Pour beaucoup de jeunes de notre pays, c'est là que l'on a commencé à s'intéresser vraiment au football féminin. Personnellement, c'est un match particulier."
Que représente ce titre gagné à Tokyo pour le Canada en 2021 ?
"Pour nous, en entrant dans la compétition, nous avions l'ambition de changer la couleur de la médaille après avoir décroché le bronze à deux reprises. Nous voulions faire un pas de plus. D'avoir pu le faire dans une année assez compliquée pour tout le monde, avec le Covid, éloignées de nos familles, à Tokyo sans pouvoir faire quoi que ce soit, sans sortir de l'hôtel, sans pouvoir fêter cela avec les fans, ni voir les autres athlètes canadiens ou autres. Cela a récompensé le travail fourni et la préparation tout au long de l'année pour atteindre l'objectif de l'or".
