À Brest, Amine Harit a donné la meilleure version de lui-même avec le maillot de l'Olympique de Marseille. Électron libre déroutant, dictant le rythme de son équipe, le Lion de l'Atlas a étincelé et livré une prestation complète, peut-être sa meilleure avec les Phocéens. Pour le premier match de la saison au Vélodrome contre Reims, il doit confirmer tandis que son vis-à-vis, Valentin Atangana, est en pleine ascension. Le capitaine des U19, finaliste de l'Euro avec Bleuets, est l'un des profils à suivre de près cette saison.
Harit prêt à tout donner tant qu'il en est encore temps
Placé dans la liste des indésirables par les dirigeants olympiens et le nouveau staff technique en début de mercato, Amine Harit a eu la chance d'être titularisé au stade Francis Le Blé samedi lors de la première journée de Ligue 1. Une aubaine pour ce joueur qui était condamné à quitter l'OM le rapidement possible. Mais le prix réclamé par les dirigeants et le salaire du joueur a sans aucun doute provoqué un manque clair d'intérêt de la part de clubs français et européens.
"C’est quelqu’un de très sérieux, il s'entraîne et joue très bien, expliquait De Zerbi en conférence de presse vendredi. Je ne sais pas s’il partira, mais c’est un joueur important pour nous. Je m'attends à ce qu'un joueur de talent comme lui marque des buts et fasse des passes décisives".
Dans ce contexte-là, le Marocain, lui, profite du peu d'opportunités qu'il a pour se revendiquer. Samedi, avec Mason Greenwood et Luis Henrique, le joueur de 27 ans a été l'un des meilleurs du côté marseillais. Auteur de deux passes décisives et provocateur d'un penalty, le Marocain a envoyé un message fort à son coach Roberto De Zerbi, le considérant toujours comme le troisième milieu offensif de l'effectif derrière Ismaël Koné et Valentin Carboni.
Face au Stade de Reims, ce dimanche, Amine Harit devrait être titularisé de nouveau au poste de 10. Une potentielle dernière opportunité avant la dernière semaine du mercato, moment attendu pour que le Marocain plie bagage.
Parce que ce dernier n'entrerait toujours pas dans les plans de l'entraîneur italien, à croire les dernières informations de La Provence cette semaine, et ce, malgré la belle performance du milieu de terrain olympien à Brest. Dans la hiérarchie, ce dernier passerait après ces deux nouveaux coéquipiers. Une situation qui placerait le joueur sur la liste des transferts, Pablo Longoria et Medhi Benatia cherchant à continuer de dégraisser l'effectif.
Mais Amine Harit ne l'entend pas de cette oreille. À Brest, il a participé activement à ce que les choses tournent autant en faveur de Marseille. Pour la première de Roberto De Zerbi en Ligue 1, le Marocain a particulièrement excellé quand il s'agissait de sortir de la pression finistérienne. Un aspect du jeu que le coach italien demande à ses joueurs : aspirer l'adversaire, repartir de l'arrière, et quand le moment opportun arrive, être de se retourner.
Ces qualités techniques au-dessus de la moyenne ont, sans aucun doute, facilité une telle réussite dans ce genre de phase de jeu. Le joueur de 27 ans aime jouer dans les petits espaces et ressortir proprement est l'une de ses qualités premières lorsqu'il est en forme et en jambes. Ce samedi, dans l'ouest de la France, ce dernier avait un message à faire passer et celui-ci a très certainement été reçu 5 sur 5.
Mais cela sera-t-il suffisant pour renverser une tendance qui semble être définitive. À moins qu'aucun club ne se manifeste, on se rapproche plus d'un départ qu'autre chose au regard des circonstances. À l'Orange Vélodrome, dimanche, Harit aura potentiellement une dernière opportunité pour prouver sa valeur. Après ses deux passes décisives lors de la première journée, qui sait si une telle performance réitérée ne pourrait pas inverser la matrice Longoria-De Zerbi. Lui semble le vouloir en tout cas…
Atangana a déjà tout pour lui
Pour un début de saison, il y a certainement eu des introductions plus faciles. Le choc entre Amadou Koné et Angel Gomes a été choquant et cette première journée de championnat entre Reims et Lille (0-1) ne pouvait pas se dérouler convenablement, dans l'attente de nouvelles rassurantes pour le joueur anglais. Pour Valentin Atangana, la situation a été d'autant plus délicate qu'il a fallu se recentrer au milieu et jouer pour deux.
Le jeune milieu de terrain, tout juste 18 ans, entame sa 3e saison avec le Stade de Reims et cette fois-ci, c'est la peau d'un titulaire, dans la veine de ses performances depuis le mois de mars sous les ordres de Will Still. L'arrivée de Luka Elsner a simplement conforté les augures.
Atangana sort d'un Euro U19 où il a étincelé, capitaine exemplaire avec une passe décisive en phase de groupe contre le Danemark (4-2), une entrée décisive contre l'Espagne où il a provoqué le csc de Raúl Jiménez dans un match où les deux équipes étaient déjà qualifiées (2-2) et unique buteur de la demi-finale contre l'Ukraine. Si l'équipe de Bernard Diomède a du potentiel et pas mal de talent, c'est assurément le natif de Yaoundé qui a marqué les esprits, un cran au-dessus de tous ses coéquipiers.
Dès lors, le retrouver dans le XI champenois n'a pas été une surprise et sa fiche de statistiques, dans un contexte difficile, est suffisamment éloquente pour retenir l'attention : 36 ballons touchés, 85 % de passes réussies, 8 actions défensives, 4 dégagements, 4 duels remportés sur 7, 2 interceptions, 2 tacles, 1 faute commise, 1 faute subie et 1 tir tenté.
Par sa capacité de récupération et de projection, Atangana fait partie des talents à suivre de près cette saison, car il ne fait guère de doute qu'il intégrera rapidement les Espoirs, peut-être même dès la première liste du successeur de Thierry Henry.
Le déplacement au Vélodrome pour affronter l'OM pourrait être l'occasion pour lui de se confronter à Harit, virevoltant à Brest dans un rôle de meneur de jeu qui lui sied à ravir, électron libre capable d'évoluer entre les lignes et de fluidifier le jeu de De Zerbi, un registre dans lequel il peut s'avérer redoutable. S'il est encore en phase d'apprentissage, Atangana dispose d'un volume impressionnant pour un joueur de cet âge. La confrontation a de quoi faire saliver.
