Le jardin d'Eden Park pour l'Espagne, qualifiée pour la finale du Mondial
Changer une équipe qui gagne ou ne pas changer ? Si le sélectionneur suédois Peter Gerhardsson a conservé exactement le même XI qui a battu les États-Unis puis le Japon, son homologue espagnol, Jorge Vilda, a une fois modifié sa défense en réintégrant Olga Carmona pour pallier la suspension d'Oihane Hernández au poste de latérale gauche, en alignant d'entrée Alexia Putellas, pourtant excellente en impact player contre les Pays-Bas en 1/4 de finale, au risque de limiter le protagonisme d'Aitana Bonmatí et en propulsant Jenni Hermoso en pointe alors qu'elle avait brillé dans un rôle plus reculé.
Les notes de Flashscore Ratings
Domination espagnole mais meilleure occasion suédoise
À la 11e minute, Putellas a orienté le jeu à gauche sur Mariona Caldentey. Le centre de la Majorquine au second poteau a trouvé Alba Redondo qui a joué en remise, sans trouver de coéquipière.
Désignée capitaine, Carmona s'est illustrée de loin, à la conclusion d'un mouvement initié côté droit par Bonmatí et relayé par Hermoso, positionnée cette fois en pointe (13e).
Après un premier quart d'heure attentiste, les Blagult sont sorties de leur camp, à l'image de Fridolina Rolfö partie percuter dans l'axe et taclée par Carmona (17e). Le pressing suédois limitait les bonnes prises de balle espagnoles. Après un crochet ravageur, Bonmatí a tenté de trouver Hermoso dans la surface, légèrement trop courte (21e). Lancée par une diagonale parfaite de Caldentey, Redondo a manqué son centre pour Hermoso, bien bloquée par Elin Rubensson (24e). La Roja faisait le jeu, avec une petite dose de frustration comme en a attesté la frappe lointaine sans précision de Carmona (25e).
Quelque peu empruntée et gênée par le collectif suédois, Putellas est parvenue à se défaire du marquage côté droit pour centrer fort et provoquer un corner bien tiré mais sans danger pour Zecira Musovic (34e).
Solides défensivement comme à l'accoutumée (2 buts encaissés seulement depuis le début du tournoi), les Blagult tentaient quelques incursions dans le camp adverse, notamment avec Stina Blackstenius et Kosovare Asllani, sans prendre en défaut l'arrière-garde espagnole.
Peu vue aux abords de la surface, Bonmatí a été trouvée par Caldentey mais la Catalane n'a pas trouvé le cadre (38e). Très à l'aise avec ses pieds, Cata Coll a montré qu'elle savait utilisé ses gants. Après une mauvaise sortie de balle de Carmona, Björn a centré en première intention au second poteau sur Rolfö mais la gardienne a détourné en corner (41e). Deux corners consécutifs ont aussi permis à la Majorquine de montrer ses aptitudes dans les airs et soulager son équipe qui souffrait depuis quelques minutes.
Dix minutes de folie
La deuxième période a démarré sur un faux rythme. Comme prévu, Putellas n'avait pas une heure dans les jambes. Son remplacement à la 57e minute par Salma Paralluelo, l'héroïne des 1/4 de finale, a provoqué le replacement d'Hermoso au milieu. La pluie s'est mise à tomber sur l'Eden Park. Sur le côté droit, Asllani a trouvé l'ouverture. Le centre fort a été détourné de la main par Coll, une nouvelle fois décisive (63e).
Mieux située sur le terrain, Hermoso a débordé côté gauche pour Redondo qui n'a pas pu couper convenablement, avant d'être signalée hors-jeu après un centre de Paralluelo qui était a rebond (70e).
La domination espagnole était quasi-totale mais les Blagult étaient incisives en contre et même sans se procurer d'occasions franches, elles provoquaient des différences sur les ailes.
Sur le côté gauche, Hermoso a réalisé un contrôle en aile de pigeon impeccable avant de centrer vers Eva Navarro, entrée peu avant à la place de Redondo. L'attaquante de l'Atlético a été devancée par Jonna Andersson qui a remis le ballon sur Paralluelo qui, d'une frappe de l'intérieur du droit, a trouvé les filets de Musovic (81e).
Comme face aux Pays-Bas, l'Espagne a craqué en menant au score. Sur le terrain depuis quelques secondes, Lina Hurtig a dévié le ballon de la tête pour Rebecca Blomqvist, elle aussi entrée en jeu en cours de rencontre et absolument seule pour rabattre sa reprise dans la lucarne opposée de Coll qui s'était plainte d'une pointe au quadriceps (88e).
Mais ces 10 dernières minutes étaient folles. Battue par Hurtig sur l'égalisation, Carmona a tenté une frappe de loin pour la 3e fois du match. Cette fois-ci, elle a cadré et, avec l'aide de la transversale, elle a remis la Roja devant au tableau d'affichage (90e).
Les 7 minutes d'arrêts de jeu ont semblé une éternité pour les Espagnoles et tellement courts pour les Suédoises. Une ultime sortie aérienne de Coll a entériné la qualification de la Roja pour la première finale de la Coupe du monde de son histoire.
