Le retour de Christopher Nkunku en Bleu est-il synonyme de plus d'ambition offensive ?
"Quand il joue, il a plein d’énergie." Didier Deschamps a justifié son choix de faire confiance à Christopher Nkunku en ce mois d'octobre lors de l'annonce de sa liste. Sans beaucoup de minutes de jeu à Chelsea, l'attaquant français compte tout de même sept buts cette saison, toutes compétitions confondues. Un total satisfaisant. Assez pour que le joueur revienne en sélection après près d'un an et demi (juin 2023). Profitant de la retraite d'Antoine Griezmann pour se faire une place au sein de l'effectif offensif, l'ailier a la possibilité de déclencher une réaction dans un secteur de jeu éteint.
Imposer sa propre patte
"Remplacer Griezmann ? Je pense que c’est un grand mot. Il est irremplaçable avec ce qu’il a apporté à l’équipe de France. L’image qu’il a en équipe de France, tout ce qu’il a apporté… Il y a un long chemin avant de pouvoir le remplacer", a répondu l'attaquant au micro de Canal + la semaine dernière. Et pour cause : s'il est pressenti comme le "remplaçant naturel" du numéro 7 français, le Blue n'a pas les capacités défensives du joueur de l'Atlético, ni son génie offensif. Plus apte à faire parler sa vitesse, repiquer dans l'axe, provoquer grâce à des dribbles et à finir, il possède une large palette de qualités – qui diffèrent de son prédécesseur.
Mais elles sont peut-être ce dont l'équipe de France a besoin en ce moment. En l'absence de Kylian Mbappé mais avec Randal Kolo Muani et Marcus Thuram en difficulté face au but, un Ousmane Dembélé pas toujours au rendez-vous et un Bradley Barcola volontaire mais toujours assez jeune, les Bleus pédalent dans la semoule. Et l'Euro 2024 l'a bien montré. Le manque de buts a révélé un grand vide de qualité offensive. Manque qui n'a pas régressé contre l'Italie (3-1) en septembre, et qui a été faussement éclipsé face à une Belgique à la ramasse (2-0).
Dans tout ce marasme, la présence de Nkunku apparaît comme nécessaire. Il ne lui sera peut-être pas accordé un grand nombre de minutes, mais le joueur aura la possibilité de se relancer en Bleus. Si son efficacité est telle qu'il accorde la victoire aux Français, quand bien même cela reste en match amical, il développerait sa propre patte et aurait plus de chances de conduire la sélection vers sa réussite en éliminatoires au Mondial 2026.
De l'expérience et du temps à récupérer
Non épargné par les blessures, l'attaquant n'a pas pu s'exprimer comme il le voulait en équipe de France. Désormais relancé dans son club, on lui donne l'opportunité de s'imposer au niveau international. Il serait bête de ne pas la saisir, surtout lorsqu'on ne possède à son palmarès que 10 matchs disputés avec la France, dont 3 en tant que titulaire.
En plus de cela, Nkunku est dans la fleur de l'âge. À 26 ans, il possède de l'énergie à revendre. Mais, il est aussi un footballeur rodé. Après un passage remarqué où il a fait sensation à Leipzig (20 buts et 13 passes décisives en Bundesliga en 2021-2022), il a bien démarré en Premier League avec Chelsea. Ce n'est qu'à cause de ses pépins physiques qu'il n'a pas pu briller comme il l'aurait voulu.
Désormais, son expérience est mise au profit de son club, et le sera bientôt en sélection. Avec celle-ci, il espère récupérer le temps perdu. Ce que son coach londonien n'a pas hésité à présenter en conférence de presse. "Je pense qu'il mérite sa sélection, s'est prononcé Enzo Maresca ce week-end. Il se débrouille bien, c'est bien qu'après sa blessure, il puisse aller en équipe nationale."
Ce que l'attaquant a réitéré en conférence de presse mardi. "Je suis très heureux de revenir. L'important, c'est de rester en sélection et performer. Le but est de rester en bonne santé. Je sais que mes qualités sont les mêmes malgré les blessures. Je suis en train de retrouver ce niveau en fonction des sensations. En termes de rythme, ça va venir."
Une chose est sûre, s'il joue toutes ses billes, Nkunku a la faculté de bousculer les choses en sélection, et pourquoi pas, être le nouveau sauveur de son attaque.