Le Stade Rennais de Julien Stéphan, un collectif à deux visages
Néanmoins, cela sera en même temps le premier véritable test pour Julien Stéphan et les siens, tant l'AS Monaco a très bien démarré cette année et compte déjà des matches références à l'extérieur (Lyon (0-2), Auxerre (0-3)). Car il semble déjà loin cet espoir apparu en janvier-février 2024 après quelques semaines de travail du technicien français, lui qui avait été prolongé jusqu'en 2026, le 25 mars dernier. Finalement, Rennes enchaînera des résultats irréguliers, sans parvenir à accrocher l'Europe.
Une frustration pour eux, d'autant plus, que le potentiel est là pour accrocher les quatre premières places. Mais celui qui a été le premier chamboulement de l'année au club avec l'arrivée de Stéphan et le départ de Genesio, ne fut que le début d'une année remplie de bouleversements.
Après le coach, Maurice quitte ses fonctions le 6 juin et laisse sa place à Frederic Massara. En dessous, dans l'Académie, des têtes partent, comme Philippe Barraud, directeur du recrutement au centre de formation. Et enfin, ce vendredi, on a appris que le président Olivier Cloarec allait être débarqué – logique au regard du duo qu'il formait avec Florian Maurice.
En bref, au Stade Rennais, c'est l'instabilité politique qui règne plutôt la sérénité voulue en mars après la prolongation de contrat du coach. Dans ce contexte, quelle est finalement la place de Julien Stéphan, lui qui a été remis à la tête de l'équipe première grâce à deux personnes destituées par l'actionnaire ? La question mérite d'être posée et c'est dans ce cadre que le Français doit travailler. Alors, certes, il a bossé main dans la main sur les achats de l'été avec son nouveau directeur sportif, mais qu'en est-il des départs ?
"Je ne souhaite pas que Bourigeaud parte, on construit des choses avec certains joueurs et j'aimerais qu'une forme de continuité s'installe. Maintenant, je ne suis pas maître du mercato", disait-il en août avant le départ de son capitaine pour le Qatar. Il est clair que Stéphan a dû faire avec les aléas du club et, forcément, il est bien plus compliqué de construire une équipe ainsi.
Est-ce donc celle-ci l'explication des deux visages de l'équipe de Julien Stéphan ? Peut-être… ou pas. Car quand on voit les performances que Rennes peut réaliser à domicile, on se dit que malgré toutes les turbulences que le club peut subir, ça peut suivre sur le terrain. Quand on inflige 3-0 à Lyon et à Montpellier, ça ne peut pas tomber du ciel. Et même si le coach a souligné vendredi qu'il allait "falloir du temps" pour instaurer ses idées, jouer Monaco est un bon premier exercice pour se tester là où tout fonctionne.
"Combien de temps pour créer une idendité ? On travaille pour que ce soit le plus vite possible, et on travaille très dur, je vous l’assure. On est exigeants avec les joueurs et honnêtes sur la réalité de ce qu’on fait. On sort de 3 matchs avec une victoire contre Montpellier, un nul à la dernière seconde contre Lens et on a perdu à Paris. Et j’ai l’impression que d’avoir perdu à Paris redistribue tout, ou qu’on est hyper négatifs", expliquait-il ce vendredi.
"On a perdu à Paris contre plus forts que nous. On n’est pas suffisamment satisfaits de ce qu’on produit aujourd’hui. Mais on est à 6 journées. On espère ce temps-là le plus court possible. On a conscience de nos manques, nos limites du moment, mais il y a certaines choses aussi qu’on ne réalise pas trop mal. Et on essaye de le souligner auprès des joueurs parce que sinon ils vont perdre complètement confiance en eux et ce n’est pas l’objectif. Certaines choses avaient bien fonctionné contre Montpellier, Lens, et il faut aussi les souligner et ne pas tout noircir", a-t-il conclu.