Le train va partir, voici les derniers tickets pour les 1/8e
Dès samedi débuteront les matches couperet, avec Pays-Bas - Etats-Unis (16h00) puis Argentine - Australie (20h00). La France, tenante du titre, affrontera dimanche la Pologne de Robert Lewandowski (16h00). Le Brésil et le Portugal, qui disputent leur dernier match des phases de poule vendredi, ont déjà leur billet en poche.
Deux nations majeures du football manqueront en revanche à l'appel, la Belgique et surtout l'Allemagne. La Mannschaft a certes battu le Costa Rica (4-2) mais elle a payé son revers initial contre les Japonais (2-1), qui ont arraché la première place du groupe E en s'offrant l'Espagne sur le même score. La Roja ne sauve sa place en 1/8 qu'à la faveur d'une différence de buts supérieure à celle des Allemands (+6 contre +1).
"Le monde du foot tremblait devant nous. Nous étions loués comme une équipe de grand tournoi. Maintenant, l'Allemagne est juste un nain du foot", a cinglé le quotidien Bild, qui s'interroge tout de même sur la validité du deuxième but du Japon face à l'Espagne - celui qui a précipité l'élimination allemande.
La Belgique est, elle, piteusement sortie du tournoi jeudi après son nul contre les Croates (0-0) mais peu se risquaient à accoler l'étiquette de postulant au sacre sur le dos des héros fatigués et vieillissants du Mondial 2018, dont le sélectionneur Roberto Martinez a annoncé qu'il quittait son poste.
Brésil et Portugal font tourner
Dans les groupes G et H qui rendent leur verdict vendredi, les scénarios sont des quasi-calques. Les deux cadors, le Portugal et le Brésil (toujours privé de Neymar, mais qui alignera son vétéran Daniel Alves), sont déjà qualifiés. Ils feront tourner leur effectif et s'emploieront à s'assurer la première place face à des équipes pas encore éliminées, mais en bien fâcheuses postures, la Corée du Sud et le Cameroun (1 point). Pour s'offrir les deux billets qualificatifs toujours en jeu, les vainqueurs de Serbie - Suisse et de Ghana - Uruguay seront en situation idéale.
L'Uruguay, également vieillissante, peut se faire du souci, avec toujours aucun but marqué, pour une défaite contre le Portugal (2-0) et un nul concédé aux Coréens (0-0). Pour rester au Qatar, la Céleste et ses buteurs Edinson Cavani et Luis Suarez devront enfin trouver le chemin des filets : tout autre résultat qu'une victoire les élimine. Ils trouveront sur leur chemin des Ghanéens non seulement motivés par la perspective de retrouver douze ans après les 1/8 de finale du Mondial, mais aussi revanchards. Quoi qu'en disent leurs joueurs.
Le traumatisme de 2010
Au Ghana, on n'a toujours pas digéré la main sur sa ligne de Suarez, qui avait privé les Black Stars de demi-finale en 2010. Jamais une équipe africaine n'est passée aussi près d'entrer dans le dernier carré d'un Mondial. "Je ne regarde pas en arrière, je ne veux pas me focaliser sur le passé", assure André Ayew, le seul rescapé de cette rencontre au dénouement cruel. Les Ghanéens ont leur destin en mains avec trois points contre un pour leurs adversaires du jour et les Coréens.
Autre match décisif à fort potentiel polémique, celui entre la Serbie et la Suisse. Au Mondial 2018, lors d'une précédente confrontation, les joueurs suisses Granit Xhaka et Xherdan Shaqiri avaient provoqué une immense colère en Serbie quand ils avaient mimé avec leurs mains l'aigle bicéphale albanais, un geste symbolique qui ne pouvait que réveiller les passions nationalistes dans les Balkans occidentaux. Les deux joueurs sont originaires du Kosovo, que leurs familles avaient quitté dans les années 1990 alors qu'il était une province de la Serbie, majoritairement peuplée d'Albanais.
En 2008, dix ans après la guerre entre forces de Belgrade et indépendantistes kosovars albanais, le Kosovo a proclamé son indépendance, jamais reconnue par les Serbes. Les relations entre les deux pays restent exécrables. Dans leur vestiaire lors de leur match contre le Brésil, les joueurs serbes avaient affiché un drapeau de la Serbie incluant le Kosovo, suscitant à leur tour une vive colère dans ce petit pays des Balkans. Mais Shaqiri et Xhaka, qui avaient été sanctionnés en 2018 par leur fédération, ont annoncé qu'ils ne récidiveraient pas.