Le XV de France a un travail à finir contre le Japon
De toutes les statistiques dont s'abreuve l'encadrement tricolore pour ne rien laisser au hasard dans sa préparation, l'intensité du match remporté face aux Springboks (30-26) le week-dernier à Marseille était de loin la plus évidente à percevoir.
"Les données de combat sont deux à trois fois supérieures à la moyenne. Ca a tapé fort", vulgarise le directeur de la performance Thibault Giroud.
Comment repartir au front avec le même niveau d'engagement physique et la même envie après avoir gravi avec succès le sommet annoncé de la série automnale face aux champions du monde en titre ?
Le Japon, dixième nation mondiale, n'a pas le lustre des deux précédents visiteurs, mais les leviers de motivation ne manquent pas : prolonger la série record de victoires consécutives (12), finir l'année 2022 invaincu, faire plaisir au public toulousain…
"Finir comme il faut"
"C'a été le mot d'ordre de la semaine", confirme l'arrière Thomas Ramos. "On a signé deux belles victoires, notamment face aux champions du monde. Mais il reste ce dernier match pour finir la tournée comme il faut".
"Perdre ce week-end remettrait en question ce qu'on a fait les deux week-ends précédents", estime-t-il. "Manquer de respect à cette équipe (du Japon), ça serait se mettre des bâtons dans les roues".
Même s'ils avaient alors fait le voyage sans la plupart de leurs cadres, au bout d'une saison éreintante, les Bleus n'ont pas oublié qu'ils avaient dû s'employer par deux fois pour venir à bout d'une équipe japonaise très joueuse en juillet dernier (42-23 et 20-15).
Avec une prudence de circonstance, ils préfèrent aussi garder en tête la défaite honorable des Braves Blossoms contre la Nouvelle-Zélande (38-31) fin octobre, plutôt que leur fessée en Angleterre (52-13) la semaine dernière.
"Ils sont passés à côté sur un match, mais ça ne reflète pas le niveau réel de cette équipe. On s'attend à une réaction de leur part et on sait de quoi ils sont capables", prévient encore Ramos.
Sans Dupont
Invaincue depuis l'été 2021, tombeuse de toutes les grandes nations du rugby mondial, cette équipe de France pleine de caractère, favorite de "sa" Coupe du monde l'an prochain, ne devrait pas avoir grand-chose à craindre du Japon si elle évolue à son niveau.
Mais comme l'a rappelé son manager Raphaël Ibanez, "la bataille de Marseille (contre l'Afrique du Sud) a laissé des traces" et celle de Toulouse se livrera dimanche sans trois soldats importants : le pilier Cyril Baille et le deuxième ligne Thibaud Flament, blessés, et le demi de mêlée et capitaine Antoine Dupont, suspendu.
Une douleur à un genou a un temps laissé craindre un forfait de Damian Penaud, mais l'ailier de Clermont tiendra bien sa place, comme le centre Jonathan Danty, pourtant sévèrement cogné à la tête sur un déblayage sud-africain.
La France aurait sans doute pu battre les Japonais sans eux, mais le sélectionneur Fabien Galthié a décidé d'aligner sa meilleure équipe possible au nom de l'"expérience collective", le tube de l'automne.
"Affronter les nations du Sud de manière successive laisse des traces", explique-t-il. "Il faut se préparer à un tel enchaînement pour toucher du doigt ce qui nous attend dans moins d'un an". La Coupe du monde 2023, c'est déjà maintenant.