Les 15 rebelles de la Roja féminine laissées sur la touche par le sélectionneur Jorge Vilda
Aucune des 15 internationales concernées ne figure dans la liste retenue par Jorge Vilda pour affronter la Suède le 7 octobre, puis les États-Unis quatre jours plus tard, dans le cadre des matches de préparation au Mondial 2023, organisé conjointement par l'Australie et la Nouvelle-Zélande.
"Porter le maillot de l'Espagne est le plus grand honneur qui existe", a assuré Vilda en dévoilant les 23 noms. En conflit ouvert avec une partie de ses joueuses, le sélectionneur est soutenu par la Fédération espagnole (RFEF).
Cette liste ne comprend ainsi pas les joueuses du Barça Patri Guijarro, Mapi León, Sandra Paños et Aitana Bonmati, celles de Manchester United Ona Batlle et Lucía García, et les deux footballeuses de Manchester City Leila Ouahabi et Laia Aleixandri.
Les cadres de l'équipe Jennifer Hermoso et Irene Paredes, qui ne figuraient pas parmi les 15 joueuses rebelles, mais qui ont apporté leur soutien au mouvement (tout comme la Ballon d'Or Alexia Putellas, blessée pour de longs mois), sont également absentes de la liste.
Selon la Fédération, les 15 joueuses ont expliqué dans un mail que le conflit les opposant à Vilda affectait "leur état émotionnel" et "leur santé" de "manière importante".
"Ridicule"
Ces quinze internationales espagnoles avaient annoncé jeudi dernier qu'elles renonçaient à porter le maillot national tant que la situation ne serait pas abordée et qu'une solution soit trouvée, sans que cela aboutisse forcément au départ du sélectionneur, conforté dans ses fonctions après l'Euro malgré une élimination en quart de finale.
Cette décision a été dénoncée par Jorge Vilda, mais aussi par la Fédération, qui a dit ne pas permettre "que les joueuses remettent en cause la situation du sélectionneur national et de l'encadrement", cette décision n'entrant pas "dans leur champ de compétences".
"Je suis profondément touché, c'est une situation injuste que nous ne méritons pas", a insisté vendredi Vilda devant la presse. "La plus grande douleur est de voir ce que cela nous a coûté d'arriver jusqu'ici et de constater qu'en raison d'intérêts particuliers, tout ce bazar a été monté", a-t-il dénoncé. "Ce n'est bon pour personne, c'est ridicule à un niveau mondial", a-t-il ajouté.
"Mal-être général"
Lors du dernier rassemblement de la Roja, en septembre, les trois cadres Irene Paredes, Patri Guijarro et Jenni Hermoso avaient convoqué une conférence de presse et reconnu un "mal-être général" en mettant en cause Vilda, en poste depuis 2015.
Jorge Vilda, qui a succédé à Ignacio Quereda, débarqué sous la pression de joueuses après un Mondial 2015 raté et surtout après des révélations sur le harcèlement moral et physique qu'il exerçait, avait pour sa part déclaré avoir été "blessé par la manière de procéder", affirmant être une personne "qui privilégie le dialogue et qui est toujours disposée à parler. Je ne comprends pas ce qu'elle réclament (...) J'aurais aimé qu'elles me parlent avec clarté et je suis certain que nous ne serions pas dans cette situation", a-t-il assuré vendredi, en demandant à pouvoir se concentrer sur son nouveau projet sans les 15 rebelles.
"J'ai la force de créer une nouvelle équipe, une sélection dont nous puissions être tous fiers et qui soit compétitive", a-t-il ajouté. A cette occasion, il a promu plusieurs joueuses des U20 championnes du monde cette été. Par ailleurs, le Real Madrid a formellement interdit à ses joueuses de prendre position sur la situation. Elles seront 9 à avoir été convoquées par Vilda.