Les Bleues ont encore soif de victoires à l'Euro de handball
On commence par le plus important : la liste des 20 Françaises qui vont disputer l'Euro.
Premier constat évident : la majorité des championnes olympiques sont présentes. Hormis les retraitées internationales, l'absence la plus marquante est celle d'Allison Pineau. Taulière de l'équipe de France depuis des années, elle n'a pourtant plus été revue sous le maillot bleu depuis les Mondiaux 2021.
Une absence sans doute synonyme de rajeunissement de l'effectif. Peut-être qu'Olivier Krumbholz a voulu éviter à la demi-centre la compétition internationale de trop, quelque chose qui est infiniment triste pour une joueuse et pour le public.
Hormis cela, les taulières restent présentes en force. Grâce Zaadi, Pauletta Foppa, Laura Flippes et la capitaine Coralie Lassource, présentes dans les équipes-type des Jeux olympiques et/ou des Mondiaux en 2021, auront pour mission de mener les Bleues vers le succès.
Car ce n'est rien d'autre que l'or que les Bleues peuvent viser. Parce que depuis quatre ans, leur palmarès est éloquent. Championnes d'Europe en 2018, vice-championnes d'Europe en 2020, et donc championnes olympiques et vice-championnes du monde en 2021, seule la Norvège peut rivaliser dans cet intervalle.
Attention à l'accident de parcours
Une faculté à être présents aux grands rendez-vous qui n'est pas sans rappeler celle de leurs homologues masculins. Mais comme les "Experts" ou peu importe le nom qu'on leur donne, la sortie de route reste une possibilité.
Comme ce fut le cas, il n'y a pas si longtemps, lors des Mondiaux 2019. La France avait abordé cette compétition en grandissime favorite, puisqu'à l'époque, les Bleues étaient championnes du monde et donc championnes d'Europe en titre.
Résultat ? Un fiasco. Avec notamment un nul honteux contre le Brésil, et surtout, une incapacité chronique à vraiment mettre la machine en route dans cette compétition. Une élimination au premier tour, véritable choc pour cette équipe habituée à gagner.
Alors certes, la suite a été plus glorieuse, puisque les Bleues ont connu le succès susmentionné. Mais c'est une possibilité qui ne peut être écartée. L'usure du temps peut faire son œuvre sur cette équipe. Évidemment, une élimination au premier tour semble improbable, car trois équipes sur quatre sortiront de la poule. Mais il faudra éviter tout écart qui pourrait être rédhibitoire pour le second tour…
Les Pays-Bas en rival de choix
Penchons-nous maintenant sur les adversaires des Bleues sur ce premier tour dans le groupe C. D'abord la Macédoine du Nord, que les Françaises n'ont plus affronté depuis 10 ans. Cette sélection n'était pas aux JO, et n'a pas été impressionnante aux derniers Mondiaux. Pas de quoi effrayer les Tricolores donc.
Ensuite, la Roumanie. Copie conforme de la Macédoine du Nord, puisque les Bleues n'ont plus perdu depuis 2010 contre cette nation. Peu performantes dernièrement, les Roumaines ne devraient pas gêner les championnes olympiques.
Et enfin, les Pays-Bas. Et le dernier match de poule devrait permettre de monter sérieusement en régime. Car on parle là des championnes du monde 2019. Si leur saison 2021 a été quelque peu décevante, les Néerlandaises restent des valeurs sûres.
D'ailleurs, il serait logique de voir ces deux équipes arriver avec deux victoires et donc déjà qualifiées pour le dernier match. Et là, attention. Parce que selon la formule connue, le vainqueur prendra un énorme ascendant. Psychologique bien sûr, mais aussi comptable.
Car les trois équipes à sortir des poules seront reversées dans une deuxième poule, où les points de leurs confrontations directes seront conservés. Ce qui veut dire qu'en cas de défaite face aux Pays-Bas, les Bleues entameront le second tour avec une défaite au compteur.
Ce qui pourrait bien s'avérer rédhibitoire, avec encore trois matchs à jouer. Méfiance donc sur ce dernier match, capital pour la suite de la compétition.
La Norvège, l'épouvantail
Les Scandinaves, championnes d'Europe et du monde en titre - et bronzées aux JO - seront les co-favorites. Et bizarrement, contrairement aux Bleues, on ne craint pas l'accident industriel pour elles. La Norvège, c'est tout simplement sept titres sur les neuf dernières éditions de l'Euro. De quoi couper court à la théorie de la sortie de route.
En l'absence des Russes, vice-championnes olympiques - pour des raisons sur lesquelles on ne reviendra pas - les Danoises seront redoutables. Bronzées aux Mondiaux, elles voudront confirmer leur renouveau. Mais elles devront se méfier des Suédoises, au pied du podium à Tokyo.
Quant aux Espagnoles, elles cherchent un grand titre majeur. Quatrièmes des Mondiaux, elles ont souvent buté sur les nations susmentionnées, mais l'heure est peut-être venue, et le possible France-Espagne du second tour sera à suivre de près.
Une préparation solide
4 matchs, 4 victoires, 127 buts marqués, 109 encaissés : les quatre rencontres de préparation se sont bien passées pour les Bleues. Vraiment ? Si on attendait ce genre de résultat pour ces doubles confrontations avec l'Allemagne puis la Pologne, cela reste des adversaires qu'on ne peut pas réellement considérer comme des candidats à la victoire finale.
Mais en ce qui concerne l'objectif de remise en route, travail des automatismes, et montée en température, tout va bien. L'équipe semble prête et sur de bons rails. Les cadres sont là, et même la blessure de Laura Glauser - pas la meilleure des nouvelles - ne semble pas ébranler la confiance.
L'Euro a beau ne pas avoir le prestige des JO ou des Mondiaux, cela reste une compétition où le moindre faux pas sera payé cash. Les Bleues sont prévenues, il faudra être dans le coup dès la première minute de jeu. Rendez-vous ce samedi (18h00) contre la Macédoine du Nord, pour une première mise en bouche sur leur niveau réel. En espérant de l'or au bout, comme souvent.