Les Bleus subissent leur premier revers de 2023 contre une Allemagne (un peu) retrouvée
Quelques jours après la déroute contre le Japon (4-1) qui a coûté sa place à Hansi Flick, l'Allemagne s'est présentée à Dortmund avec Rudi Völler, directeur sportif de la Nationalmannschaft redevenu sélectionneur l'espace d'une rencontre après l'avoir été entre 2000 et 2004.
Éternel Müller
Il y avait de la revanche dans l'air et comme un match contre la France ne peut jamais vraiment être amical, Thomas Müller, laissé absolument seul dans la surface à la réception d'un centre de Benjamin Henrichs, a ouvert le score dès la 4e minute. Il y a 14 ans jour pour jour, également au Signal Iduna Park, il inscrivait son tout premier but avec la sélection. Ce mercredi, c'était sa 45e réalisation avec le maillot national.
Sans Kylian Mbappé, légèrement touché au genou, Didier Deschamps a débuté la rencontre en 4-4-2 avec Antoine Griezmann, capitaine du soir, et Randal Kolo Muani en pointe. On peine à croire que le début de rencontre ait beaucoup plu au Basque. Outre l'ouverture du score, la séquence de possession allemande a duré 10 minutes, à tel point qu'Aurélien Tchouaméni n'a pas touché le moindre ballon jusqu'à une faute commise sur Griezmann par Henrichs.
Même si Benjamin Pavard a bien connu la Bundesliga, son retour en Allemagne en tant que latéral droit n'a pas été une grande réussite. Le nouveau joueur de l'Inter a connu énormément de difficultés sur son côté face Serge Gnabry, auteur d'un festival de dribbles avant de trop ouvrir son pied (9e) et même Müller qui s'est compliqué la vie en cherchant Leroy Sané alors qu'Heinrichs plongeait au premier poteau (18e).
Kolo Muani aurait pu bénéficier d'un penalty sur une poussette d'Antonio Rüdiger (20e) mais c'était trop peu même s'il y avait du mieux. Touché à la hanche, Ilkay Gündogan a été contraint de céder rapidement sa place à Pascal Gross (25e).
À la demi-heure de jeu, Kolo Muani a trouvé une première position préférentielle mais le tir du néo-Parisien s'est envolé au-dessus de la cage d'un Marc-André ter Stegen très tranquille (30e).
Le manque d'automatismes de la charnière inédite composée de William Saliba et Jean-Clair Todibo s'est fait ressentir, notamment dans les relances, ce qui a provoqué une perte de balle d'Eduardo Camavinga et un petit vent de panique sur le côté gauche français. Après trois défaites consécutives, il n'en fallait pas beaucoup plus au public pour être satisfait et lancer une ola.
Après avoir rodé la combinaison sur corner (36e), Griezmann a profité d'une faute de Rüdiger pour trouver de nouveau la tête de Tchouaméni qui a contraint ter Stegen a claqué le ballon (37e). Sur le corner suivant, Kingsley Coman a de nouveau trouvé le milieu madridiste mais sa tête a fini dans les gants du gardien blaugrana (38e).
Plus en vue dans la deuxième moitié de la 1re période, Théo Hernandez, décalé par Griezmann, a tenté sa chance sur le pied droit, sans cadrer (43e).
Sané double la mise en fin de match
Très en verve dans le secteur offensif, Tchouaméni a été le premier à se mettre en évidence de retour des vestiaires (46e) mais c'est surtout son tir à la 57e minute détournée par la main ferme de ter Stegen qui a provoqué un frisson parmi les 2000 supporters français présents. Le Merengue a ensuite adressé un centre de l'extérieur du droit sur la tête de Griezmann mais le Rojiblanco n'est pas parvenu à cadrer (58e).
Alors que les Bleus paraissaient faire la différence collectivement, aidés par les entrées de Jules Koundé, Marcus Thuram et Ousmane Dembélé, sifflé pour son retour à Dortmund, c'est la Mannschaft qui a repris le contrôle de la balle. Sur le côté gauche, Julian Brandt a trouvé Florian Wirtz, en position idéale pour ajuster Mike Maignan, mais Todibo s'est interposé (67e).
En dépit de quelques percées de "Dembouz", les Français ont proposé un faible rendement dans le dernier tiers adverse. Il a fallu attendre une frappe enroulée de "Grizi" pour que ter Stegen se mette de nouveau en valeur (82e). Un regain offensif pour égaliser ? Pas vraiment. Sur une passe de Todibo interceptée, Kai Havertz, entré sur la pelouse à l'heure de jeu, a offert un caviar à Sané, discret jusqu'alors, qui a ajusté Maignan d'un intérieur du gauche (87e).
Les Bleus ont tout de même réduit l'écart dans les instants d'après : Camavinga a provoqué la faute de son coéquipier en club Rüdiger et Griezmann a transformé le penalty alors que ter Stegen avait tout de même plongé du bon côté.
Au moment où on pouvait s'y attendre le moins, l'Allemagne a remporté un succès de prestige contre une Équipe de France remaniée en partie et sans Mbappé qui n'est pas entré en jeu. Cela ne suffira certainement pas à édulcorer l'analyse de Deschamps qui n'a dû guère goûter ce premier revers de 2023.