Les Lions de l'Atlas 2022 ou les dignes représentants du Cholismo à l'international
"Notre jeu est similaire à celui de Cholo Simeone. Je vais dire quelque chose qui n'est pas juste, mais ce qu'il a fait est très bien. Nous sommes tactiquement très bons". Walid Regragui n'a pas caché son admiration pour l'entraîneur argentin de l'Atlético de Madrid.
Résistant et implacable sur le terrain, son Maroc a marqué l'histoire du football en devenant le premier pays africain à franchir le cap des demi-finales d'un Mondial. Une réussite rendue possible grâce à son plan tactique, effectivement proche de celui des Colchoneros.
Une solidité défensive et des sorties de balles maitrisées
"Le travail des gars a été incroyable, aujourd’hui on a fait un match à la Diego Simeone", décrivait tout sourire le gardien Yassine Bonou après la victoire du Maroc sur l'Espagne (0-0, 3 t.a.b 0). Un style de jeu qui fait écho chez les Ibériques.
En effet, le "Cholismo" instauré par l'entraîneur argentin à Madrid est reconnaissable à son efficacité en contre-attaque, sa défense imparable, des joueurs irréprochables à la relance, et le fait de laisser le ballon à son adversaire pour mieux le récupérer à la moindre erreur commise. Le tout englobant une envie de réussir, si forte, qu'elle conditionne la réalité.
Déjà, face à la Belgique en phases de poules, les Lions de l'Atlas se sont montrés persévérants et tenaces. Sortant et repoussant très bien les frappes de Thorgan Hazard ou Kevin De Bruyne, ils se sont, au fil du match, peu à peu imposés. Ils ont d'ailleurs terminé la rencontre en battant les Diables Rouges 2-0.
Contre l'Espagne, rebelotte. Les Marocains se sont reposés sur une philosophie défensive. Menés par un bloc défensif et Sofyan Amrabat au milieu de terrain, et rassurés par les présences rassurantes de Nayef Aguerd et Romain Saiss en défense centrale, ils ont posé problème aux joueurs offensifs espagnols.
Résultat : le Maroc est l'équipe demi-finaliste qui a encaissé le moins de buts (1) au cours de la compétition. Et encore, il s'agissait d'un contre son camp d'Aguerd.
Des transitions rapides pour faire mal à l'adversaire
Lorsqu'il est question d'infliger une correction à son adversaire, le Maroc a répondu présent. A nouveau contre la Belgique pour faire le break, mais aussi contre le Canada (2-1) et plus récemment, face au Portugal. Les Marocains ont laissé l'espace et la possession du ballon à leurs adversaires, attendant patiemment des erreurs techniques ou d'ajustement, favorables aux contres.
La mayonnaise a pris, si bien que même Diogo Costa n'a pas bien vu le coup venir. Si on ajoute à cette recette un pressing haut, pour les attaquants et le talent individuel de Sofiane Boufal, la justesse et le repli défensif d'Hakim Ziyech et l'intelligence d'Achraf Hakimi, on obtient une qualification en demi-finales.
Vainqueur avec cette tactique, le Maroc devrait l'utiliser pour venir à bout de la France, et de ses flèches. Annihiler Antoine Griezmann au milieu de terrain les favoriserait également. Mais méfiance, le numéro 7 des Bleus connait par coeur les avantages et désavantages d'un système défensif.
Réputé pour être décrié, le Cholismo déplaît à plus d'un supporter de football puisqu'il n'est pas considéré comme esthétiquement "beau". Il n'en demeure pas moins efficace quand bien exécuté, ce qui a été prouvé par le Maroc en cette fin d'année.