Les Parisiennes ont raté le coche à l'aller : elles vont devoir renverser des Lyonnaises euphoriques
Pendant 80 minutes, le Paris Saint-Germain a fait le match qu'il fallait au Groupama Stadium samedi dernier. Une défense de fer, une activité incessante au milieu, et surtout des contres meurtriers. Une victoire 0-2 semblait se profiler et l'espoir d'un retour en finale de Ligue des Champions renaissait. Sauf que...
... sauf que la digue s'est rompue, et la vague de l'Olympique Lyonnais a tout emporté sur son passage. Trois buts presque coup sur coup pour une victoire à l'arraché, mais une victoire qui pourrait bien avoir un impact incroyable sur le mental des deux équipes, tant le résultat final ne reflétait pas le scénario du match.
Les Fenottes avaient bien besoin d'une telle performance pour lancer la fin de saison qu'elles espèrent fructueuse. Éliminées en demi-finales de la Coupe de France, elles peuvent encore viser un doublé Championnat - Ligue des Champions. Ce n'est que quatre matchs à gagner (demies + finales en Division 1 Arkéma, plus les deux matchs restants éventuellement en C1), voire simplement à ne pas perdre dans le cas de celui du jour.
Mais ce n'est pas dans le style des Lyonnaises de se contenter d'un nul. La victoire de samedi a donné sa part d'émotions et un certain élan aux Fenottes. Sonia Bompastor ne disait pas autre chose à l'AFP "Quand le scénario se déroule en notre faveur et de cette manière, ce sont des moments très agréables que l'on peut partager en fin de match. Pour les gens au stade ou derrière leur écran, il y a eu de beaux buts, un scénario fou qui n'arrive pas souvent. En termes d'émotion, ce sont des matches qui font une bonne publicité pour le football féminin."
L'émotion passe par la victoire, sans compter les questions de suprématie nationale. Ces deux équipes pourraient bien se retrouver en finale de D1 Arkéma dans peu de temps, et l'avantage psychologique sera énorme pour l'équipe qui se qualifiera aujourd'hui. Les Parisiennes ont donc une occasion en or de renverser la tendance, elles qui n'ont raflé qu'une seule des dix confrontations directes.
C'était en décembre 2022, quand le PSG, après avoir fait le dos rond durant la majeure partie du match, s'était imposé 0-1 sur un but en toute fin de match signé... Kadidiatou Diani. Désormais passée dans l'autre camp, l'internationale sera capitale au vu de ses qualités de finisseuse, précisément ce pourquoi elle a été recrutée. C'est pourquoi son match dans le match avec Tabitha Chawinga promet énormément.
Paris va devoir marquer, et la Malawite sera peut-être son atout n°1. Même si c'est Marie-Antoinette Katoto qui a trouvé la cible au Groupama Stadium, l'activité, la vitesse et la percussion de Chawinga ont grandement contribué à destabiliser la défense lyonnaise. Mais ce sera encore plus dure puisque l'arrière-garde visiteuse aura sans doute resserré les mailles du filet, pour probablement jouer en contre. Sans doute une des joueuses clé du match au vu de ses statistiques insolentes (18 buts et 10 passes décisives en 19 matchs).
"Nos joueuses vont arriver avec un esprit conquérant dimanche prochain. Ce n'est pas un mauvais résultat. C'est le scénario qui est extrêmement frustrant." Après le match, Jocelyn Prêcheur a tenté de donner le change, mais nul doute que le mental sera incroyablement important. Que se passera-t-il dans les têtes parisiennes si les Lyonnaises venaient à ouvrir le score ?
La finale sera au prix d'un gros effort mental pour les Parisiennes, qui n'ont pas l'ascendant psychologique, pas l'avantage au score, mais qui ont l'effectif et les joueuses de qualité pour cet exploit. Car il s'agirait d'un exploit de revenir en finale de Ligue des Champions pour la première fois depuis la saison 2016-17, une finale perdue contre... les Lyonnaises.