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Les supporters de l'OM peuvent-ils s'identifier à leur équipe avec autant de transferts ?

François Miguel Boudet
Pablo Longoria et Marcelino
Pablo Longoria et MarcelinoAFP
Pablo Longoria est un geek du football et un maniaque des transferts. La rotation de l'effectif olympien est soutenue, avec le risque que les supporters n'aient pas le temps de s'identifier aux joueurs qui les représentent. De quoi générer de la frustration en plus d'une forme d'instabilité sportive ?

Dans un peu plus d'une semaine, le mercato estival refermera ses portes. Les dernières heures promettent d'être agitées à Marseille. Pol Lirola (26 ans), Isaak Touré (20 ans), Mattéo Guendouzi (24 ans) voire Azzedine Ounahi (23 ans) sont sur la rampe de lancement. Quatre cas pour autant de questionnements pour les supporters car ils cristalisent la pertinences des mouvements initiés par Pablo Longoria depuis son arrivée au club.

Ünder, le "vétéran"

Le marché des transferts est un domaine crucial pour tous les clubs mais l'Olympique de Marseille est du genre glouton en la matière. Certes, sans aller dans la bonne quarantaine de mouvements de la saison 1999-2000, un modèle du genre, Longoria et son bras droit Javier Ribalta ont transféré, résilié ou pas renouvelé 10 joueurs. Sortons de l'équation Nemanja Radonjic et Kevin Strootman, reliques de la gestion de Jacques-Henri Eyraud pour mieux nous concentrer sur les 8 départs.

Idole d'une partie du Vélodrome, Dimitri Payet a été coupé. Leader la saison dernière, Alexis Sánchez n'a pas été prolongé. Konrad de la Fuente, Ruslan Malinovsky, Sead Kolasinac et Luis Suárez sont restés entre 18 et 6 mois au club. Arkadiusz Milik n'a jamais été considéré et est parti pour une petite somme à la Juventus. Finalement, avec ses deux ans de continuité, Cengiz Ünder faisait figure de vétéran. En tout, cela fait 30M€ de recettes cet été dont la moitié pour le Turc parti à Fenerbahçe il y a peu. Autrement dit, pas grand-chose. Pour le public, la masse de mouvements rapprochés limite la symptathie que l'on peut ressentir pour ses joueurs. L'empathie est aussi importante que les résultats sinon plus. 

Mattéo Guendouzi contre le Panathinaïkos
Mattéo Guendouzi contre le PanathinaïkosAFP

Un trading vraiment efficace ? 

Pour faire passer la pilule d'un départ, l'enveloppe du transfert a tendance à atténuer l'amertume des supporters. Dans l'absolu, vu l'investissement de départ (11M€) et le rendement depuis plusieurs mois, voir Guendouzi partir pour plus de 20M€ pourrait être satisfaisant. Sauf qu'il s'agit d'un vice-champion du monde, un profil jeune (24 ans) qui a montré de belles choses en 2021-2022. En une saison, sa valeur est tombée. Les écuries de Premier League n'ont plus l'air spécialement intéressées et l'indemnité chute. 

Lirola, arrivé en prêt 6 mois auparavant, a vu son option d'achat de 13M€ levée... pour rien. Malgré 53 matches de Ligue 1 en 18 mois, il n'a pas trouvé preneur et a été expédié en prêt à Elche où il n'a disputé que 12 matches (7 titularisations) dans un club qui a sombré en Liga. En d'autres termes, il n'a plus de valeur financière et l'exfiltrer relève de la quadrature du cercle. La situation est identique pour Jordan Amavi, prolongé jusqu'en 2025 en mai 2021, prête à Nice puis à Getafe, sans succès.

Touré, quant à lui, est l'archétype du prospect qui n'aura pas sa chance. Le défenseur central, arrivé du Havre avant d'être prêté 6 moins à Auxerre, avait des allures de potentiel à développer. Intéressant dans l'Yonne, il aurait pu être de nouveau prêté mais les dirigeants marseillais envisagent surtout un transfert sec.

Enfin, le milieu marocain arrivé d'Angers après le Mondial pour 8M€ pourrait être poussé vers l'Arabie Saoudite en cas d'offre substantielle, aux alentours des 20M€. Titulaire avec Marcelino dans un rôle de meneur excentré comme l'affectionne le technicien asturien, le Lion de l'Atlas quitterait le club après une poignée de matches et en dépit de sa popularité naissante. 

Objectif Premier League

Il s'agit d'un problème à double-sens : comment faire en sorte que les supporters puissent s'identifier aux joueurs et comment valoriser suffisamment ces joueurs pour mieux les vendre ? Pour l'heure, l'OM n'est pas à l'équilibre. Selon Transfermarkt, la différence est négative de 36,5M€. Guendouzi a été un joli coup (11M€ à Arsenal) et l'OM pourrait le vendre le double à la Lazio. Mais dans la période actuelle, est-ce une réussite ? Rennes, Lorient, Lens : ces clubs ont tous vendus au prix fort et ont valorisé leurs actifs, en Angleterre, en Allemagne, en Arabie Saoudite et même en Ligue 1. L'OM pâtirait-il d'une mauvaise réputation ? Une chose est sûre : dans l'essentiel des cas, le club achète cher.

Iliman Ndiaye et Ismaïla Sarr ont coûté respectivement 17 et 13M€ ce qui n'est pas anodin pour des joueurs de Championship. À de tels tarifs, réaliser une plus-value est plus difficile. On sait que Longoria veut créer des passerelles avec la Premier League pour augmenter les transactions : est-ce un ticket d'entrée à prix mesuré pour le club ? Dans un tel cas, le jeu en vaut la chandelle car il s'agit de faire de l'OM un club qui sait opérer des bascules financières. Didier Drogba à Chelsea en 2004 (38,5M€) et Franck Ribéry au Bayern en 2007 (30M€) sont des exceptions. Et si Michy Batshuayi a rejoint Chelsea pour 39M€ en 2016, 35% de la somme est partie au Standard de Liège. Seuls André-Franck Zambo-Anguissa à Fulham (24,8M€ en 2018), Giannelli Imbula à Porto (20M€ en 2015), Florian Thauvin à Newcastle (18,5M€ en 2015), Morgan Sanson à Aston Villa (15,8M€ en janvier 2021) voire Lucas Ocampos à Séville (15M€ en 2019) sont partis pour un prix intéressant. Les meilleures ventes de l'ère Longoria (hors retour à l'envoyeur comme Gerson à Flamengo pour 15M€) jusqu'à Ünder s'élevaient à 8M€ pour Súarez à Almería et Duje Caleta-Car à Southampton alors qu'il avait été acheté 19M€ au RB Salzbourg par JHE et conservé alors que Liverpool le voulait ardemment quelques mois plus tôt

Vendre dans le bon timing tout en laissant les joueurs s'épanouir et le public s'identifier à son équipe : le temps est une notion très abstraite à Marseille et elle semble carrément en voie de disparition. 

France gouvernement

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