Luis Enrique a essayé mais le 4-2-4 apparaît totalement inapplicable dans un grand match
La victoire en Ligue des Champions du FC Barcelone en 2015 est le plus haut fait d'armes de Luis Enrique sur un banc. C'est d'ailleurs ce succès qui l'a conduit au Paris Saint-Germain. Lui sait gagner ce trophée qui échappe depuis des années et des années au club. Les dirigeants ont fait table rase cet été pour faire de la place dans l'effectif. Mais le recrutement est-il en adéquation avec les ambitions parisiennes ?
Quand il aligne son 4-4-2, en fait un 4-2-4 qui ne dit pas son nom, l'Asturien fait le choix du déséquilibre, de défendre à 6 plutôt qu'à 10 et de dépendre totalement du rendement de son attaque. Or quand ils sont muselés comme ce fut le cas à Saint James' Park, le PSG est scindé en deux et totalement inopérent.
Contre Newcastle, ce PSG avait des airs de Barça de la MSN dans ce qu'il pouvait proposer de moins viable : une attaque dissociée du reste de l'équipe. À l'époque, Luis Enrique pouvait se le permettre. Parce qu'il avait trois cracks dans la force de l'âge, complémentaires et complices. Parce qu'il avait Andrés Iniesta, Sergio Busquets et Ivan Rakitic au milieu. Parce qu'il avait Dani Alves, Gerard Piqué, Javier Mascherano, Jordi Alba et Marc-André ter Stegen derrière. Et sur le banc, il y avait Xavi Hernández qui pouvait entrer et mettre le pied sur le ballon.
D'un point de vue tactique, cela a été le début de la fin pour le Barça.
Un secteur offensif trop fourni
En 1998, Aimé Jacquet avait sélectionné 28 joueurs pour le Mondial dans une première liste, fait inédit à l'époque. Les Guignols de l'Info avaient fait dire à sa marionnette : "les gardiens, j'en mets deux ! Pourquoi ? Parce que je les ai !". Le PSG est dans une situation analogue en attaque. Gonçalo Ramos et Randal Kolo Muani ont coûté 180M€, Ousmane Dembélé 50, Bradley Barcola 45. Alors pour accompagner Kylian Mbappé il faut en aligner le plus possible. Et c'est sans évoquer les absents Marco Asensio, actuellement blessé, et Kang-In Lee qui dispute la finale des Jeux asiatiques. Contre un Olympique de Marseille désoeuvré, cela suffit. Mais déjà contre Clermont, malgré le nombre d'occasions, les doutes ont rejailli. Chez les Magpies, il n'y a eu aucun paravent.
Avec ce système, le PSG se met quoi qu'il arrive en position inconfortable : soit il affronte un bloc bas qui empêche de prendre de la vitesse et de trouver des décalages, soit il est opposé à une équipe qui défend en avançant, met de l'intensité et se trouve en supériorité numérique à la perte.
Luis Enrique a-t-il choisi ce 4-2-4 sciemment pour vérifier l'impossibilité de l'utiliser pour ensuite prendre définitivement la main ? Il en est totalement capable. Autrement, il se condamne à jouer sur les acquis de son secteur offensif et à rechercher les exploits. Cela fonctionnera jusqu'à un certain point, et encore. Quand le jeu deviendra dur, l'équipe sera mangée par les termites.