Magistral, City corrige le Real Madrid et affrontera l'Inter en finale de la Ligue des Champions
Cette fois-ci, il n'y a pas eu de doublé de Rodrygo ou de penalty de Karim Benzema. Cette fois-ci, Manchester City a corrigé le Real Madrid, aussi bien dans le jeu que sur le tableau d'affichage, comme si le quota de remontadas avait été atteint la saison dernière et que les Skyblues ne pouvaient pas rester à quai une nouvelle fois aux portes de la finale. Le traumatisme de la saison dernière est désormais effacé avec la manière (4-0).
Courtois strastophérique face au Cyborg
À Santiago-Bernabéu, Manchester City avait mis le pied sur le ballon d'entrée de jeu mais avait manqué de réalisme. À domicile, les Skyblues n'ont pas douté alors que, pendant 23 minutes, Thibaut Courtois avait enfilé ses atours de super-héros merengue. Erling Haaland a été écoeuré à deux reprises, alors que ses deux têtes à bout portant ne pouvaient finir autrement que par des buts (13' et 21'). Si le gardien belge a pu profiter d'un geste manqué du Norvégien pour suffisamment dévier le ballon sur la première occasion, sa parade incroyable sur la deuxième est gigantesque.
Kyle Walker (4'), Rodri (7'), John Stones (12'), Jack Grealish dans la continuité de la première grosse occasion d'Haaland (13') et Kevin de Bruyne sur coup direct (19') : les Citizens finissaient toutes leurs possessions par des tirs, sans trouver le cadre. Au point que le scenario de ce match retour ressemblait furieusement à celui de l'aller. Mais à force de presser, de remporter tous les duels et les seconds ballons (à peine 45 passes du Real Madrid en 30 minutes, aucun tir, 3 passes dans le camp adverse), City a fini par faire craquer les Vikingos.
Bernardo Silva frappe deux fois
À la 23e minute, Courtois n'a rien pu faire quand, sur une passe cachée lumineuse de De Bruyne, Bernardo Silva s'est retrouvé en position idéale pour ajuster le gardien madridiste d'une frappe du gauche imparable.
Toujours aussi rapides dans leurs transitions, jouant sur un demi-terrain, les Citizens se sont créés une nouvelle occasion par Haaland, du droit, après une passe d'Ilkay Gundogan, mais sans cadrer (27').
Cuits à l'étouffée pendant 35 minutes, les Vikingos ont enfin eu une possession dans le camp adverse. Si Vinicius Jr avait réussi à convertir le seul tir de la 1re période à Madrid, Toni Kroos, lui, a vu son missile s'écraser sur la transversale d'Ederson (35'). Traduit en expected goal, cela donne 0,01xG sur les 45 premières minutes...
Un soubresaut sans conséquence pour les Skyblues. Servi par Grealish, Gundogan a vu son tir repoussé par la défense merengue mais le ballon est arrivé sur la tête de Silva qui a placé le ballon hors de portée de David Alaba seul sur la ligne (37').
Le faux rythme du Real Madrid
Le Real Madrid est revenu des vestiaires avec l'envie d'enfin prendre le contrôle du ballon... sans oublier qu'à aller, c'est sur un temps fort en termes de possession que Manchester City avait égalisé.
Quoique contraints de défendre dans son camp, les Skyblues ont fermé les espaces, en prenant grand soin de bloquer Vinicius Jr afin que le Brésilien ne prenne pas de vitesse et de neutraliser Luka Modric. Le plan a fonctionné : à la 63e minute, Carlo Ancelotti a sorti le Croate pour faire entrer Antonio Rüdiger, très bon à aller face à Haaland mais laissé sur le banc avec le retour de suspension d'Eder Militao, et recomposer son milieu de terrain. Alaba est passé latéral gauche et Camavinga est mondé d'un cran.
Il restait encore 25 minutes dans le temps réglementaire et le Real Madrid trouvait enfin le faux rythme qu'il affectionne. City, d'ailleurs, perdait de plus en plus de ballons au milieu et offrait des opportunités à ses adversaires, comme si l'épilogue de la saison dernière restait dans les mémoires mais que la leçon n'avait pas été suffisamment bien apprise. La tension demeurait palpable alors qu'offensivement, seul Alaba sur un coup franc lointain avait inquiété Ederson (51').
Militao scelle le match, Álvarez amplifie la punition
À la 73e minute, Courtois a de nouveau privé Haaland d'un but. La talonnade de Gundogan était parfaite mais même le Norvégien a été surpris. Malgré un contrôle et une frappe du droit approximatifs, le Norvégien a failli marquer le but de la qualification mais la parade du gardien merengue a sauvé le Real Madrid, avec la petite dose de réussite qui va avec puisque le ballon a rebondi sur le haut de la transversale (73').
Une simple question de secondes. Après une faute de Camavinga sur Grealish, détonnateur du côté droit, Pep Guardiola a déserté sa zone technique pour donner une consigne à de Bruyne qui n'était pas spécialement très précis depuis le début du match. Même occis, le meneur de jeu a écouté : son centre rentrant prolongé par Manuel Akanji a surpris Militao qui a dévié dans ses propres filets. Après vérification de la VAR, le 3e but citizen était validé (76'). L'Etihad pouvait savourer et exulter.
Le Français au rebond d'une frappe Dani Ceballos, entré en jeu peu avant, a été mis en échec par Ederson sur ce qui était la première occasion un minimum construite et amenée à son terme du match pour la Casa Blanca (83').
Le calice jusqu'à la lie pour le tenant du titre déchu : entré en jeu à la 89e minute, Julián Álvarez a mis moins de 2 minutes pour ajuster Courtois et amplifier la victoire citizen (90+1).
Manchester City disputera une nouvelle finale de Ligue des Champions deux ans après sa défaite contre Chelsea et le club anglais sera le grand favori contre l'Inter à Istanbul le 10 juin prochain. Pour le Real Madrid, cette raclée augure un changement de paradigme dans les semaines à venir.