Maintenant que les ultras de l'OM ont tout cassé, où est-ce qu'on va, qu'est-ce qu'on fait ?
C'était il y a quasiment un an jour pour jour : Flashscore France débutait son existence avec une victoire olympienne en Ligue des Champions contre le Sporting CP. Le scenario ? Un Vélodrome à huis-clos, un but encaissé dès la première minute et une victoire épique. Ça c'est Marseillais !
Ça aussi c'est Marseillais : les coups de pression et autres intimidations des groupes de supporters. Cela arrive à intervalles réguliers, tous les présidents ou presque y ont eu droit. Cette fois-ci, la réunion qui n'en avait que le nom lundi s'est achevée précipitamment, sans même que Pablo Longoria ne puisse prendre la parole. Il ne s'agissait pas d'un débat mais d'un monologue dirigé par Rachid Zeroual, président des South Winners, groupe le plus puissant de Marseille, de France, voire d'Europe.
Ce fut tendu, très tendu. Et suffisamment véhément et menaçant pour convaincre l'ensemble des dirigeants présents de se mettre en retrait avec effet immédiat. Cela a eu pour conséquence de provoquer également celui de Marcelino qui n'a jamais été aussi apprécié que depuis qu'on se demande désormais qui sera assez fada pour lui succéder. Cela vaut aussi pour Longoria qui était bien plus apprécié que Jacques-Henri Eyraud même si le tableau est loin d'être iddylique au niveau des conditions de travail, du chassé-croisé à chaque mercato estival et du centre de formation.
Depuis quelques années, on a pris l'habitude de voir les joueurs "convoqués" par les virages à la fin d'un match pour les sermonner comme des minots. Il est évident que les supporters et les ultras sont des parties intégrantes d'un club. Mais jusqu'à quel point ? En proportion, les 27000 supporters encartés dans des groupes représentent 40% du Vélodrome. Et c'est sans compter sur l'ensemble du "peuple marseillais" disséminé partout dans le monde.
Évidemment, il ne s'agit pas de sportif mais de politique, de pouvoir, d'influence, de considérations obscures qui semblent illogiques mais qui ont à voir avec un rapport de force constant qui se noue et se dénoue au gré des besoins du moment. En l'espère et pour l'heure, le maire Benoît Payan n'est pas encore intervenu mais que fera-t-il ? Défendra-t-il les dirigeants par peur que le club ne tombe et que Frank McCourt ne parte avec des doutes quant à l'identité d'un repreneur ? Ou défendra-t-il les ultras si influents alors même que les Winners, qui arborent Che Guevara comme éfigie, ont fait campagne pour sa rivale de droite Martine Vassal aux dernières élections municipales ? Après tout, en mai dernier, il s'était improvisé capo du groupe et avait été filmé par Rodolphe Tapie, petit-fils de Bernard...
"L'OM c'est nous" est un calicot systématiquement déployé, au Vélodrome comme en parquage. Certes. Mais l'OM, c'est aussi les autres, ceux qui ne comprennent pas ce qui se passent, qui voient s'afficher depuis plusieurs heures des dizaines de notifications, des affirmations, des démentis, des démentis de démentis.
Les conséquences seront graves, voire sans précédent. Il y aura de la défiance à l'égard des dirigeants des groupes et peut-être aussi que McCourt prendra des décisions drastiques à leur égard. N'oublions pas que, sous JHE, les Yankees avaient été expulsés du bas du Virage Nord.
Certains sont peut-être aveuglés par le palmarès, l'ambiance, la médiatisation mais l'OM n'est pas un club attractif. Marcelino a été un choix par défaut mais assurément pas le pire. A présent, qui voudra venir dans une poudrière, avec des supporters prêts à l'allumer la semaine de début de la campagne de Ligue Europa et d'un déplacement au Parc des Princes ? Rêver d'un passé de 30 ans révolu dans la honte d'un match acheté ne peut faire oublier que l'OM n'a remporté qu'un titre de champion depuis la finale de la Ligue des Champions 93. C'était il y a 13 ans, avec Didier Deschamps qui, lui aussi, avait subi des menaces et des intimidations. L'histoire est-elle vouée à se répéter sans cesse ?