Mais pourquoi Martin Terrier n'a jamais eu les faveurs de Didier Deschamps ?
Revenu progressivement depuis octobre après une rupture des ligaments croisés, Martin Terrier a connu des hauts et des bas cette saison, notamment au moment d'enchaîner les matches alors que le Stade Rennais était qualifié sur trois tableaux. L'aventure en Ligue Europa s'est refermée sur une belle victoire contre l'AC Milan au Roazhon Park (3-2) mais les Bretons sont toujours en lice en Coupe de France et visent une nouvelle qualification européenne.
Toujours décisif quand il est titulaire
Et pour atteindre leurs objectifs, ils peuvent compter sur leur attaquant, très en forme lors de cette phase retour. Quand il a été titulaire, Terrier n'a perdu qu'une seule fois, lors de la réception de Lorient (2-1). Hormis cet accroc, il a remporté 7 matches sur 8. Mieux : il a marqué 5 fois et adressé une passe décisive. Des statistiques éloquentes pour un joueur fauché comme un lapin en plein vol début janvier 2023 alors qu'il en était à 9 réalisations et 4 assists en 16 matches de Ligue 1.
En déshérence lors de sa dernière saison à Lyon, Terrier a véritablement explosé à Rennes : 9 buts et 7 passes en 34 journées en 2020-2021 puis 21 et 4 en 37 matches en 2021-2022. Des statistiques qui auraient pu l'amener en équipe de France, voire carrément à la Coupe du monde au Qatar. Après 9 mois loin des terrains et un nécessaire temps de latence pour recouvrer la majorité de ses moyens, le natif d'Armentières est reparti sur une moyenne élevée avec 6 buts et 2 passes décisives en 13 titularisations en championnat, soit une moyenne de 0,61 par match qui grimpe jusqu'à 1 sur la phase retour avec une paire de doublé contre l'OL et Clermont, sans oublier l'ouverture du score contre l'OM avant la trêve. De quoi dégainer pas mal de fléchettes…
Les Bleus, si proches et si loin
Nommé pour le trophée du joueur du mois de janvier, Terrier s'est retrouvé face à deux mastodontes : Kylian Mbappé et Wissam Ben Yedder. Preuve de sa cote de popularité, c'est lui qui a devancé ses deux illustres adversaires. Un accessit qui récompense à la fois sa résilience, mais surtout son importance dans le retour du Stade Rennais dans la lutte pour les places européennes, voire davantage.
"J'essaie de m'engager un maximum à l'entraînement, pour pouvoir retrouver cette sensation de légèreté que j'ai pu avoir sur les mois précédents, expliquait-il en conférence de presse avant la trêve. Physiquement, il y a eu un mois de février très intense. Je n'avais pas connu cet enchaînement depuis ma blessure, j'y ai laissé beaucoup d'énergie. Le fait de retrouver un match par semaine et de retravailler physiquement peut me permettre de retrouver ce niveau que j'ai connu en janvier."
À 27 ans, Terrier est à un moment charnière de sa carrière. Avec ses statistiques, il postule pour l'équipe de France, mais Didier Deschamps considère-t-il Rennes comme l'égal d'un club étranger, ce qui a favorisé Moussa Diaby (0 but, 2 passes décisives en Premier League en 2024), Christopher Nkunku (1 but et actuellement blessé), Marcus Thuram (3 buts en Serie A) et Randal Kolo Muani (2 buts et 2 passes décisives en Ligue 1) ? Un départ à l'étranger pourrait dès lors faire sens en fin de saison, à condition de pouvoir s'épanouir comme il le fait actuellement dans le 4-4-2 de Julien Stéphan, à la fois davantage face au jeu avec la possibilité de dézoner à gauche.
Pour autant, on peut estimer regrettable de ne pas voir l'un des meilleurs avant-centre français de Ligue 1 avec la tunique nationale. À un moment où le football tricolore a besoin de visibilité pour exister, voir Terrier à Clairefontaine constituerait à la fois une récompense, mais aussi un signe positif envoyé aux joueurs qui évoluent au pays.