Mal parti, l'OM renverse le Shakhtar et se qualifie pour les 1/8 de finale de la Ligue Europa
À 21h20, la Ligue 1 était proche du 0/4 lors de ces barrages de Ligue Europa. Rennes, Toulouse et Lens venaient de se faire éliminer et l'Olympique de Marseille était mené 1-0 par le Shakthar. Et puis tout a basculé, et cette fois dans le bon sens pour les Phocéens. Enfin.
Aubameyang, le record absolu et une égalisation salvatrice
Sous le feu des critiques de Pablo Longoria et Mehdi Benatia, Jonathan Clauss a-t-il payé des jours de stress après que les deux dirigeants s'en sont pris publiquement à lui ? Quoi qu'il en soit, sa faute sur Eguinaldo dans la surface a coûté cher puisque Georgiy Sudakov (qui a accordé un entretien à Flashscore France) a pris Pau López à contre-pied (12e). Mais avant cela, le Brésilien, buteur dans les arrêts de jeu à l'aller, s'était déjà mis en évidence après tout juste 45 secondes de jeu et c'est Samuel Gigot qui était intervenu pour détourner en corner. Danylo Sikan a ensuite mis à contribution López, de retour de blessure, avec une belle demi-volée (8e).
Dans un Vélodrome hostile et méfiant, Jean-Louis Gasset ne pouvait imaginer pires débuts, d'autant que Gigot a été rapidement averti pour un tacle très viril (17e).
Après une telle entame, la situation devenait périlleuse, d'autant que l'OM était le dernier représentant hexagonal. Mais les Phocéens ont réagi. Après une récupération haute de Faris Moumbagna, Amine Harit a mis Pierre-Emerick Aubameyang qui n'a pas manqué l'opportunité de devenir seul le meilleur buteur de l'histoire de la Ligue Europa avec 31 réalisations (23e).
À l'image de Geoffrey Kondogbia, auteur d'une belle frappe mais trop centrée sur Dmytro Riznyk (27e) mais surtout très précieux dans l'entrejeu, l'OM était enfin dans sa partie. À l'inverse, les Ukrainiens commettaient des fautes et perdaient des ballons dans leur camp, même si une incursion achevée par une frappe dévissée de Sikan, rappelait aussi la fébrilité olympienne (29e). Après un festival de Sudakov côté gauche, Eguinaldo s'est compliqué la vie sur sa passe pour Sikan alors que le jeu était grand côté (36e).
Les Marseillais mettaient la pression sur les corners. D'abord à droite avec Clauss (34e) puis à gauche avec Quentin Merlin (37e), à chaque fois Chancel Mbemba. La première fois, le défenseur a trouvé les gants de Riznyk, la seconde, il a espéré un penalty via la VAR pour une potentielle main, sans succès.
De l'autre côté du terrain, le Shakhtar était proche du 2-1 mais Eguinaldo, un peu seul au second poteau, n'a pas conclu de la tête (45e+2).
Parfois, le plus simple est le plus efficace. Sur un dégagement de López, Aubameyang a dévié pour Moumbagna qui s'est accroché avec Yaroslav Rakitskyi dans la surface, et Harit en a profité pour frapper en déséquilibre juste au-dessus de la transversale (45e+4). Après vérification de la VAR, les deux équipes sont revenues au vestiaire sur ce score de parité. Il est possible que le contact ait eu lieu en dehors de la surface, la sonorisation n'aurait pas été superflue pour en être certain...
L'OM ne tombe pas dans le faux rythme ukrainien
À cours de carburant, le Shakhtar est revenu avec plus d'énergie. Après un mouvement débuté de derrière, Yukhym Konoplya s'est retrouvé en position de centrer en retrait mais il a été contré par Gigot. Sur le corner, c'est lui qui est venu couper au premier poteau, sans cadrer (51e).
Néanmoins, le pressing des Marseillais asphyxiait les Ukrainiens et Clauss a vu sa frappe puissante déviée par Irakli Azarovi. Sur le corner, Moumbagna a surgi mais le ballon a fini directement dans les gants de Riznyk (53e).
Sur courant alternatif, Eguinaldo a conservé ses facultés déstabilisatrices et en quelques touches de balle, il a pu orienter à droite sur Oleksandr Zubkov, très peu en vue jusqu'à présent, mais sa frappe a été détournée par Bamo Méïté (57e).
Le Shakhtar a commencé à tisser une toile et les circuits de passes tendaient à montrer que le match pouvait basculer petit à petit en sa faveur. Contraints de courir davantage, les Olympiens ne se sont pas démobilisés, revenant à la charge devant la surface aderse. Absent depuis plusieurs semaines, Jordan Veretout est entré en jeu avec Ismaïla Sarr, aux places d'Ounahi et Moumbagna (64e).
Les deux équipes observaient un round de récupération mais c'est bien l'OM qui frôlait le deuxième but quand Clauss a délivré un excellent centre à ras de terre qu'Aubameyang, devancé, n'a pas pu concrétiser (67e). Alors que les Ukrainiens essayaient de sortir avec de longues possessions qui ne prenaient pas de vitesse dans le dernier tiers, les Phocéens étaient proches de faire céder leurs adversaires. Sur un ballon dans l'axe, Aubameyang s'est retrouvé à la lutte mais c'est Sarr, en deuxième lame, qui en a profité, d'une frappe imparable du droit (74e). Après vérification de la VAR, le but a bel et bien été validé.
Comme à l'aller à Hambourg, l'OM prenait la tête et les virages retrouvaient les échos des grands soirs, emmenant avec eux tout le Vélodrome.
Disparu de la circulation depuis un bon moment, Sudakov a provoqué la faute de Veretout à 20 mètres des cages de López. Le gardien espagnol s'est parfaitement envolé pour bloquer le coup franc enroulé du gauche de Rakitskyi (78e).
Et c'est sur un coup de pied arrêté que l'OM a définitivement validé son billet. Après une faute sur Aubameyang, Clauss a mis le ballon dans la boîte, Stepanenko a devancé Riznyk et c'est le gauche Kondogbia, tout seul au second poteau, qui a marqué du droit (81e).
Le match s'est achevé tranquillement, le Shakhtar étant totalement hors du coup physiquement et les Marseillais maîtrisant les événements, avec notamment des tentatives de Sarr (88e) et de Veretout (90e+3) et de Newerthon de l'autre côté du terrain (90e+5).
Au terme des barrages de Ligue Europa, l'OM est le dernier club français en lice après l'hécatombe du début de soirée. Ce n'est pas une petite victoire, ni pour la Ligue 1 ni pour les Phocéens.