Menés par la Turquie, les Pays-Bas marquent deux buts en 5 minutes pour rejoindre l'Angleterre
Dans un stade olympique de Berlin majoritairement acquis à sa cause grâce à sa diaspora, la Turquie a longtemps cru en sa bonne étoile. Elle a mené au score avant de céder deux fois, coup sur coup, vaincue par une équipe des Pays-Bas en orange pâle qui a tremblé jusqu'au bout des arrêts de jeu (2-1).
Güler, quel pied !
Après plusieurs jours de polémique après la célébration de Merih Demiral en soutien à un groupuscule d'extrême-droite turc qui a provoqué un incident diplomatique en Allemagne, la Turquie, sans son buteur providentiel contre l'Autriche, affronfait les Pays-Bas, nets vainqueurs de la Roumanie en 1/8 de finale, pour une place dans le dernier carré face à l'Angleterre.
Troisièmes du groupe de la France, les Oranje partaient favoris, quoique leurs adversaires ont démontré contre les Autrichiens que le statut d'outsiders leur aller très bien, proposant un bloc bas pour mieux contrer avec des transitions rapides ou pour piquer sur les corners précis d'Arda Güler. Avec le retour de suspension du capitaine Hakan Calhanoglu, les Turcs retrouvaient leur guide au milieu.
Les séquences de possession bataves n'ont pas alerté Mert Günok tandis que les incursions turques provoquaient finalement plus de frissons, le physique de Baris Yilmaz posant des problèmes aux défenseurs néerlandais. Cette vivacité a submergé Xavi Simons, averti pour une grosse semelle sur Mert Müldur qui aurait pu valoir un rouge (31e).
Le pied gauche de Güler a été loué tout au long de l'Euro, le droit n'est pas mal non plus. Alors que le corner de Calhanoglu a été repoussé par Virgil van Dijk, le Merengue a déposé le ballon au second poteau où trois coéquipiers attendaient l'offrande, à commencer par Samet Akaydin, qui a choisi le bon soir pour ouvrir son compteur avec l'équipe nationale (35e).
Après un premier quart d'heure enjoué, les Pays-Bas étaient dans la nasse, pris dans l'impact et l'agressivité, laissant la défense exposée aux accélerations adverses. Avec une collection de passes latérales qui a mis hors de lui van Dijk, les Oranje n'ont pas trouvé la vitesse pour mettre à mal le bloc turc, remarquable de cohésion. Bilan : aucun tir cadré à la mi-temps.
Le poteau sauve les Pays-Bas
Au retour des vestiaires, Wout Weghorst a remplacé Steven Bergwijn, sorti à la pause pour la deuxième fois d'affilée, manifestement encore blessé. L'entrée de l'attaquant a eu le mérite de créer un point d'appui dont s'est servi Nathan Aké mais la remise (vraisemblablement en position de hors-jeu) n'a pas permis à Memphis Depay de conclure au second poteau (51e).
Comme en début de match, le premier quart d'heure était orange. Les centres se multipliaient et si Clément Turpin n'a pas vu la déviation du haut du crâne d'Akaydin, c'est bien le central turc qui a empêché Weghorst de mettre sa tête (54e).
Güler a contribué à redonner du souffle à son équipe, profitant d'une erreur de lecture de van Dijk et provoquant l'avertissement d'Aké à 25 mètres des cages adverses (55e). Survolté, il a trouvé la base du poteau de Bart Verbruggen qui a dévié le ballon in extremis... sans lui non plus provoquer de corner (55e). Après cette frayeur, Memphis a récupéré un ballon plein axe mais son tir, écrasé, a fini dans les gants de Günok (56e).
Les Pays-Bas redevenaient statiques et seul Gakpo, pourtant contraint de jouer avec des prises à deux, essayait de créer des décalages, ne serait-ce que pour mettre fin aux séquences de passes sans imagination. Les Turcs cherchaient la verticalité avec Yilmaz qui a pris le meilleur côté droit sur van Dijk, à son tour averti (64e). Sur le coup franc, mal repoussé, Kenan Yildiz a décoché une frappe puissante repoussé par Verbruggen sur Kaan Ayhan, touché au niveau du tibia par Weghorst qui a eu de la réussite en déviant le ballon en corner en premier et donc sans provoquer de penalty (65e).
5 minutes pour revenir de nulle part ou presque
Toujours aussi précieux dans la surface adverse, Weghorst a certes manqué une reprise du droit sur un centre en cloche de Memphis mais il a provoqué un corner alors que le ballon sortait du cadre. Memphis a joué en deux temps pour trouver Stefan de Vrij, laissé absolument seul pour égaliser (71e).
Ronald Koeman a sorti Aké et Tijjani Reijnders, pour Micky van de Ven et Joey Veerman (73e). Du sang neuf alors que la Turquie baissait de pied. Peu en verve, Denzel Dumfries a enfin pu délivrer un bon centre devant la cage et Müldur, surpris par Gakpo, a poussé le ballon au fond de ses propres filets (76e).
À contre-temps, Vincenzo Montella a procédé à des changements : Okay Yukuslu et Kerem Akturkoglu pour Salih Özcan et Yildiz (77e), puis Zeki Çelik et Cenk Tosun pour Müldur et Akaydin (82e). Tosun a devancé De Vrij sur un centre venu de la droite mais sa tête s'est envolée (84e). Çelik a eu la balle de 2-2 mais de Vrij a sauvé sur la ligne puis, dans la continuité, Akturkoglu a vu son tir détourné en corner (85e). Ragaillardis, les Turcs ont oublié la fatigue pour remettre de la pression sur les cages néerlandaises.
Jeremie Frimpong et Joshua Zirkzee ont alors remplacé Memphis et Simons (87e). Enfin, Semih Kilicsoy a suppléé Ayhan (89e). Les Oranje ont profité des espaces mais Günok a mis Gakpo en échec (89e). Sur un énième coup franc, Akturkoglu, au second poteau, a manqué le cadre sur sa reprise de la tête (90e). Sans un réflexe de Verbruggen, sur une reprise de Kilicsoy, c'était tout droit vers la prolongation (90e+2). De Vrij a retiré le ballon à Bardakci dans la foulée (90e+2).
Grâce à un rush de 5 minutes qui a tout changé, les Pays-Bas affronteront l'Angleterre en demi-finale de l'Euro.
