Mike James, électron libre de Monaco aux sautes de courant
Les Monégasques (cinquièmes avec 15 victoires, 10 défaites) ont pourtant plus que jamais besoin de leur maître à jouer au moment d'affronter le Maccabi Tel-Aviv, huitième (13 victoires, 12 défaites) jeudi (21h00) lors de la 26e journée d'Euroligue.
"On entre dans le "money time", affirme l'entraîneur Sasa Obradovic. Il faut gagner nos cinq matches à domicile pour nous qualifier (en play-offs, ndlr). Tout le monde est impliqué et préparé".
En premier lieu, Mike James, nommé pour le titre de MVP de la saison en Euroligue, meneur désigné mais dont l'attitude récente trouble.
Après son exclusion en Leaders Cup contre Bourg-en-Bresse, le 17 février, il a passé son temps à invectiver son entraîneur lors d'un moment clé à Barcelone, vendredi dernier.
Obradovic est resté impassible. "Je suis resté très calme, c'est censé être la bonne réaction", explique-t-il à l'AFP. Il a laissé son joueur sur le terrain. Monaco a perdu (80-70).
Le passif d'Obradovic
La saison dernière, James était pourtant élogieux sur la façon dont son entraîneur avait redressé la barre après son prédécesseur Zvezdan Mitrović. Désormais, leurs liens sont distendus. Mais Obradovic doit gérer un groupe rempli d'égos, pas uniquement un joueur.
"Il n'est jamais bon de surréagir. Ceux qui me connaissent savent combien ça a été difficile pour moi de le comprendre. J'ai été très agressif. Mais depuis plus de sept ans, mon expérience quotidienne m'a appris à réagir lors de situations stressantes", souligne Obradovic, comme pour lancer un message à son joueur.
En 2015, en plein match, le Serbe, alors entraîneur de l'Alba Berlin, en était venu aux mains avec son capitaine, Alex Renfroe.
"Je venais d'être élu entraîneur de l'année en Allemagne, se souvient-il. (...) J'ai appris de cette leçon. Les gens peuvent être frustrés, pour des raisons objectives ou non. Mais il faut toujours trouver la façon de sortir des tensions par le haut".
Il a d'ailleurs apprécié que tous les joueurs, James en tête, se soient retrouvés, sans lui mais avec un membre du staff, pour s'entraîner ensemble, dimanche dernier, alors qu'un jour de repos avait été décrété avant un mois de mars surchargé.
"Stabiliser nos sautes d'humeur"
"On était très énervés par nos prestations, explique Jordan Loyd à l'AFP. On est tous venus travailler ensemble, avec Mike (...). Il y avait une très bonne atmosphère, on a fait des un contre un, discuté ensemble".
"Sur le parquet, c'est parfois brutal, on peut franchir la ligne jaune, mais on doit être attentif à garder notre cohésion, parce qu'il y a de l'amour entre nous", estime l'arrière américain.
James a lui besoin de retrouver sa confiance pour effacer l'erreur qui le hante le plus: celle commise le 3 février contre le Real Madrid.
Au lieu de tenter un tir à trois points pour la victoire, il s'est débarrassé du ballon.
"Avec tous les tirs que j'ai pris dans ma vie, avoir refusé celui-ci est le truc le plus stupide que j'ai fait depuis longtemps", avait-il écrit sur Twitter après la rencontre.
Depuis, il ressasse sa frustration. "Ce n'est pas la première fois qu'on vit une situation stressante, et pas la dernière, reprend Obradovic. Je travaille uniquement sur ce que je peux influencer. On ne change ni le passé, ni les personnes. Il faut accepter les choses et faire du mieux possible".
Son équipe a donc travaillé sa défense, sa capacité à changer de rythme offensif. "Je veux aussi voir un bon comportement sur le terrain, une belle image du club", insiste-t-il avant de conclure : "On travaille aussi sur la confiance, que l'on perd trop rapidement après quelques erreurs. Il faut stabiliser nos sautes d'humeur".