Mondial de hand : les Bleus face aux multiples défis suédois en demies
L'équipe de France est arrivée jeudi en milieu de journée sur le sol suédois après avoir survolé la mer Baltique en provenance de Gdansk (Pologne), où elle avait écarté la veille au soir l'Allemagne (35-28).
Pendant ce temps, les Suédois dominaient l'Égypte (26-22) dans leur capitale, où ils attendent tranquillement les Français. "C'est le jeu quand tu es le pays hôte, tu as des avantages. C'est sûr que ce n’est pas l’idéal au niveau des jours de repos, même si on n'est pas l'équipe la plus à plaindre", estime Nikola Karabatic.
À raison : la veille des quarts, c'est la France qui était au chaud pendant que les Allemands voyageaient, avec en plus un jour de repos en moins. "Est-ce que cela s'est réellement vu sur le terrain ? Pas en première période en tout cas. Si on est amené à perdre (contre la Suède, NDLR), on se plaindra (de la différence de traitement), si on gagne, cela passera aux oubliettes", pense Ludovic Fabregas.
Une victoire, et le pivot et ses équipiers ne seraient plus qu'à une marche, à franchir contre le Danemark ou l'Espagne, d'une septième couronne mondiale, six ans après la dernière (à domicile).
"Esprit revanchard"
Ils auraient alors pris enfin la mesure de ces Suédois contre qui ils ont buté à ce même stade lors de deux des trois dernières compétitions : au Mondial 2021 (32-26) et à l'Euro 2022 (34-33). "Cette expérience négative a forcément laissé des traces. Maintenant, les contextes sont complètement différents, c'est compliqué de se référer au passé", souligne le sélectionneur Guillaume Gille.
Il y a tout juste un an, les Scandinaves ont finalement remporté ce dernier titre pour, enfin, succéder à la génération dorée double championne du monde et quadruple championne d'Europe entre 1990 et 2002. Les Bleus ont repris le flambeau au sommet du hand mondial moins de dix ans plus tard (quatre sacres mondiaux, deux européens et trois titres olympiques entre 2008 et 2021). Même si, justement, l'or olympique de Tokyo, il y a un an et demi, s'est intercalé entre les deux défaites face aux Suédois, est-il l'heure de solder les comptes ?
"On a de comptes à régler avec personne, c'est une nouvelle compétition. À nous de faire notre meilleur match, on n’a pas encore montré tout notre potentiel dans cette compétition", répond le vétéran Nikola Karabatic, qui dispute son dixième et dernier Mondial.
À défaut de comptes, peut-on parler d'une revanche alors ? "Même si les compétitions sont différentes, il y aura quand même un esprit revanchard" pense l'arrière droit Dika Mem. "On a l'opportunité de faire quelque chose de grand. On va jouer chez eux, ce sont eux qui auront la pression" ajoute-t-il.
La Suède sans son astre
Dans cette Tele 2 Arena, stade de football couvert où quelque 20.000 Suédois (en configuration hand) pousseront derrière leur équipe. "C'est aussi pour ce genre de matches qu'on joue au hand, qu'on porte le maillot de l’équipe de France. On a l'ambition d'aller plus loin", salive Fabregas.
Malgré un poste d'arrière gauche, déjà déplumé avant la compétition, qui boite bas : Thibaud Briet (main) a renoncé face aux Allemands, Nikola Karabatic est sorti précocement, le pied gauche toujours douloureux, et Elohim Prandi a joué diminué (cheville gauche). Leur éventuelle participation sera décidée "au dernier moment" vendredi, selon Gille.
La Suède, elle, sait déjà qu'elle devra se passer de son maître à jouer, Jim Gottfridsson, qui s'est luxé l'index gauche contre l'Égypte et a annoncé jeudi "jeter l'éponge" pour la fin. Certains pourront y voir un signe avant-coureur en faveur des Bleus. Il passera vendredi au révélateur de la réalité.