Mondial de handball : patron des Bleus, le Mem !
"Il fait partie des meilleurs joueurs au monde, pour moi c'est clair" lance l'ailier droit des Bleus Yanis Lenne, quand le journaliste norvégien Stig Nygard l'a de son côté placé en tête de son classement annuel des 50 meilleurs handballeurs au monde, publié la semaine dernière.
L'année 2022 de Dika Mem a été époustouflante, marquée au plan collectif par une deuxième Ligue des champions de suite avec le FC Barcelone et, au niveau personnel, par un titre de meilleur joueur du championnat d'Espagne, où le club catalan est certes seul au monde.
Mem (1,94 m pour 104 kg, 98 sél.) a aussi pris du poids en équipe de France, découverte en 2016 et dont il est devenu l'un des leaders.
"Cette année, il a pris une nouvelle dimension à Barcelone et en équipe de France. Il a envie d'avoir des responsabilités et de les assumer. Il a été nommé vice-capitaine au Barça en début de saison", a raconté mardi Ludovic Fabregas, son coéquipier en Catalogne et en Bleu.
Mem fait lui remonter son changement de rôle à "deux-trois ans", "chaque année un peu plus".
"Un rôle que je prends à coeur, que j'assume. Mais le capitanat ne m'intéresse pas forcément : je ne me suis pas levé un matin en me disant "je veux être capitaine du Barça ou de l'équipe de France". Le plus important c'est le terrain : j'ai envie d'avoir ma place, de jouer tous les matches" a-t-il développé.
"Petit côté sanguin"
Dans le vestiaire des Bleus, Mem fait partie, comme le soulignait avant le Mondial le capitaine Luka Karabatic, de ceux qui ont "leur mot à dire et sont écoutés".
Sur le terrain, il est un arrière explosif et puissant, à même de faire la différence en un contre un par ses changements d'appuis.
"Il est extrêmement complet, capable de déborder, tirer de loin, bon défenseur, passeur. C'est difficile de lui trouver des points faibles réellement" décrypte Lenne, qui le connaît depuis les équipes de France de jeunes.
Vraiment, Mem n'aurait aucun défaut ? "Peut-être encore un peu parfois son petit côté sanguin, caractériel sur le terrain. Je luis dis parfois "calme-toi Dika, calme-toi", mais il ne m'écoute pas" répond en souriant Lenne, son voisin sur le côté droit du terrain.
"Ce qui le rend le plus fort, c'est que c'est le même depuis que je l'ai rencontré à 16 ans : il est simple, humble, n'a pas changé. Il a tout aussi faim que quand il est arrivé en équipe de France jeunes, toujours cette innocence, un côté "tout nouveau"" ajoute Lenne, qui souligne n'être "peut-être pas objectif" au sujet de son copain.
Débauché par Barcelone à 18 ans
L'ailier droit et l'arrière droit auraient pu ne jamais se croiser, puisque, à l'inverse de Lenne, Kentin Mahé ou Nikola et Luka Karabatic, dont les pères ont joué au handball, le chemin de Mem dans la "balle collante" était loin d'être tracé.
"Je ne connaissais rien du handball avant que j'en fasse. Niko (Karabatic) je ne le connaissais pas, Jackson (Richardson), je ne le connaissais pas... Mes exemples dans le sport, c'était plus des joueurs de foot. J'étais fan de Ronaldo, de Messi et de Zidane aussi" racontait Mem à la presse lors du Mondial-2018.
Il s'y est mis à 14 ans, en accompagnant un ami à une détection dans le Val-d'Oise.
La progression a été fulgurante, avec des débuts professionnels à Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) en 2015, à 18 ans en première division, et une signature au FC Barcelone l'été suivant.
Ce départ précoce dans une référence européenne lui a permis d'acquérir "rapidement des galons, des responsabilités", selon le sélectionneur des Bleus Guillaume Gille.
Il a depuis continué son ascension, jusqu'au toit du monde.