Londres, 2012. Les Jeux Olympiques se terminent, et si le Japon ramène 7 médailles des tatamis, il n'y a qu'un seul titre. Ce n'était jamais arrivé. À ce moment-là, on ne pouvait que se demander si l'hégémonie japonaise dans le sport inventé par Jigoro Kano arrivait à son terme.
Neuf ans plus tard, les JO de Tokyo ont été triomphaux et les Mondiaux sont bien partis pour suivre le même chemin, avec trois médailles d'or sur six possibles jusqu'ici. Un renouveau total, porté par une fratrie : Hifumi et Uta Abe. Une famille en or.
Une histoire de famille magnifiée par une grande première historique sur leurs terres : ils sont devenus les premiers frère et soeur à être sacrés champions olympiques le même jour, une performance qu'ils avaient déjà accompli aux Mondiaux et qu'ils viennent d'accomplir encore ce mardi. Une performance dans un pays comme le Japon, qui vit principalement pour le judo. Se qualifier, quand on connait la concurrence dans ce pays, est très compliqué.
Des rois dans un sport roi
Pour illustrer cet état de fait, quand Hifumi Abe a dû se qualifier pour les JO 2021, il a dû combattre celui qui lui avait enlevé le titre mondial, Joshiro Maruyama, dans un match de qualification (1 seul judoka par catégorie et par pays peut disputer les Jeux Olympiques). Abe a fini par venir à bout de son rival en s'imposant après... 24 minutes de combat !
Mais c'est surtout le renouveau du judo japonais qui est à signaler avec cette fratrie. Le doublé en or de la famille Abe a lancé une performance incroyable du judo japonais à domicile en 2021, avec rien de moins que 9 médailles d'or sur 15 possibles. 6 médailles d'or aux Mondiaux 2022, déjà trois sur cette édition, et encore de belles cartouches dans le chargeur.
La fratrie Abe, c'est désormais 8 titres mondiaux et 2 olympiques, 17 sacres en Grands Slams. Et puisqu'ils n'ont que 25 et 22 ans, ce n'est clairement pas fini. Pour le plus grand bonheur du pays créateur du judo, qui en a fait des stars. Mais surtout les locomotives de ce sport roi.
