Multi L1 : choc inattendu entre Nice et Brest, deux promus contre des équipes européennes
Toulouse - Metz
Deux points séparent les Violets (16es avec 6 points) des Grenats (12e avec 8 points) et les uns comme les autres restent sur une défaite. Toulouse a perdu à Lens après avoir ouvert le score (2-1) tandis que Metz a perdu à Saint-Symphorien contre Strasbourg lors du derby de l'Est (1-0).
Carles Martínez Novell n'est pas mécontent de retrouver le Stadium après 3 matches à l'extérieur et un début de saison essentiellement passé hors de la ville rose : "on a commencé la saison avec 7 matches compliqués, dont 5 à l'extérieur. On entame une nouvelle page, un nouveau challenge. La Ligue 1 reste un championnat difficile mais on tâchera de battre nos concurrents directs".
Avec un ryhtme d'un point par match, il est urgent d'avoir des résultats pour le coach catalan, au risque de voir son poste menacé : "quand tu ne gagnes pas, il y a toujours un surplus de pression, c'est normal. Pour autant, au sein de l'effectif, on ne la ressent pas. On a la tête au travail, à 100% sur chaque entraînement et chaque match".
Sorti blessé en Ligue Europa contre l'Union Saint-Gilloise (1-1), Zakaria Aboukhlal sera absent jusqu'à la fin de saison. Un coup dur pour le Tèf tant le Marocain est régulièrement décisif. Le technicien pense déjà au mercato de janvier pour renforcer son équipe dans le secteur offensif : "on perd une grosse arme mais on doit s'adapter pour trouver les profils adaptés et le schéma tactique le plus efficace pour affronter Metz".
Capable d'accrocher l'OM (2-2) et Reims (2-2), le FC Metz veut faire déjouer Toulouse. Spécialistes pour faire déjouer leurs adversaires, les Grenats ont piégé Lens à Bollaert (1-0) après avoir beaucoup subi et marqué sur leur seule transition offensive exploitable. "Je reste réaliste dans les appréciations, a estimé Laszlo Boloni lors du point presse à propos de la défaite contre Strasbourg. Je sais très bien qu'on a des manques. Maintenant, l'important est de mettre en place les moyens pour surmonter ces manques. J'insiste beaucoup là-dessus, sur les phrases et les mots que j'utilise pour provoquer la réflexion des joueurs pour qu'ils soient plus performants et convaincus par leurs choix".
Une nouvelle fois, un résultat positif passera par l'abnégation collective, une méthode qui a rapporté quelques points dans l'optique du maintien.
Le Havre - Lille
Victorieux de Clermont (2-1) lors de la journée précédente, Le Havre continue de jouer son rôle de promu sans complexe. Pour son deuxième match consécutif au Stade Océane, le club doyen affronte le LOSC qui sort d'une contre-performance à domicile contre Reims (2-1) mardi dernier.
"Il y a un état d'esprit, une volonté de continuer à progresser, de maintenir nos valeurs", a expliqué Luka Elsner. Convaincu que son équipe aura à souffrir lors des 34 journées de championnat, l'entraîneur normand redoute Lille, notamment son pressing et sa gestion du ballon, mais souhaite aussi "apporter suffisamment d'agressivité pour les déranger à certains moments, à l'image de ce qu'a fait Reims, piquer dans les moments justes".
Yoann Salmier complète : "on est sûr de notre force mais on sait aussi qu'on va affronter une grosse écurie". Avec 9 points engrangés, le HAC avance quand d'autres clubs aux budgets plus conséquents peinent à décoller : "la réussite actuelle, c'est beaucoup de travail à l'entraînement avec le staff et des joueurs qui répondent présent, assure le jour. C'est cette alchimie qui fait que ça se passe plutôt bien".
Avec son statut d'équipe européenne, le LOSC est attendu partout. Problème identifié par Paulo Fonsceca : le manque de profondeur de son effectif. La preuve par les faits : Yusuf Yazici, Samuel Umtiti, Adam Ounas, Nabil Bentaleb et Tiago Djalo ne sont pas disponibles.
Mais au-delà de cette réalité, les Dogues se doivent une revanche envers eux-mêmes après avoir manqué leur début de match contre Reims. "Sur les quinze premières minutes, on n’y était pas du tout, avait cinglé Rémy Cabella au micro de Prime Vidéo. Pourtant, on s’était dit de rentrer fort dans ce match, et ce n’est pas ce qu’on a fait. Ce n’est pas normal, on n’a pas le droit de concéder deux buts aussi vite, surtout à domicile et avec l’ambition qu’on a, d’être en haut du classement. (...) On n’a pas le droit de faire ça, de commencer le match à 0-2".
Plusieurs joueurs seront scrutés de près comme Hakon Haraldsson sur le côté gauche et Jonathan David qui n'a pas encore trouvé la bonne carburation, notamment en raison du fait qu'il le seul 9 pur chez les Lillois, ce qui le contraint à jouer énormément avec peu de repos.
"Je ne sais pas comment Le Havre jouera contre nous, a avoué Fonseca, même s'il a tout de même une petit idée sur le contenu à attendre. À l’extérieur, toutes les équipes ont joué un bloc médian-bas, c’est le même scénario. Cette saison, nous pouvons voir que nous n’avons pas de match facile. Même les meilleures équipes ont perdu des points face à cette équipe".
Nice - Brest
Le deuxième de Ligue 1 reçoit le leader. C'était inattendu mais aussi bien les Azuréens que les Bretons jouent un football avec une identité propre et une force de conviction évidente. Ce match revet un aspect particulier pour les joueurs mais surtout pour les Aiglons, 48 heures après qu'Alexis Beka Beka a menacé de se suicider du haut d'un viaduc avant de raviser fort heureusement. "Ce n'est pas un avant-match comme les autres, a déclaré un Francesco Farioli visiblement affecté. L'épisode nous a tous touchés. Par chance, nous sommes ici à parler avec le sourire car l'issue a été positive. Alexis va bien, il est en sécurité, en train de recevoir tous les traitements adaptés".
Si le match est évidement passé au second plan, l'entraîneur de Nice a eu un mot pour la pelouse de l'Allianz Riviera, massacrée par les rugbymen qui disputent la Coupe du monde. "On avait laissé une pelouse qui était parfaite, une des plus belles de L1, a-t-il estimé. Une pelouse comme ça ce n’est pas acceptable. Ce n’est pas respectueux pour le public de proposer un match sur un terrain comme celui-là". Ce n'est pas uniquement esthétique car le Gym veut le ballon pour développer son jeu, et aussi protéger les organismes : "avoir une bonne pelouse est un élément important, mais surtout pour la santé des joueurs. On a des joueurs jeunes, les faire jouer sur un terrain comme ça les expose à des risques de blessure. C’est de la responsabilité de tous qu’après le match de demain, une pelouse au moins hybride soit installée".
Présent au point presse alors que la situation était encore instable à Nice, Éric Roy, natif de la ville, a apporté spontanément son soutien à son adversaire de ce dimanche. Pour ce qui est du match, l'entraîneur de Brest a rappelé que Bilal Brahimi, prêté par le Gym, ne pouvait être aligné.
Leader étonnant du championnat, Brest avance sans complexe, conforté par sa victoire contre Lyon dimanche dernier. "C'est plus simple de vivre ensemble et de passer de bons moments quand les résultats sont au rendez-vous", a jugé Roy qui n'a pas oublié la situation du club la saison dernière quand il est arrivé dans le Finistère. On prend ça avec pas mal de recul, notre rôle en tant que staff est que chacun reste les pieds sur terre".
Pas de relâchement donc, surtout pas au moment d'affronter une équipe qui est toujours invaincue et sur une série de 3 victoires consécutives, les deux dernières à l'extérieur, au Parc contre le PSG et à Louis-II contre Monaco, rien de moins. "J'ai un regard admiratif et de tout ce qu'on a pu analyser de cette équipe, il est évident qu'elle est forte et ce sera une valeur-étalon de s'y mesurer (...) On a hâte d'être à ce match parce que c'est un formidable challenge pour nous".