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Nick Kyrgios de retour sur les courts en 2025... mais pourquoi faire ?

Sébastien Gente
Nick Kyrgios va-t-il faire taire les critiques ?
Nick Kyrgios va-t-il faire taire les critiques ?Leonard Zhukovsky / Shutterstock Editorial / Profimedia
Après deux saisons blanches, Nick Kyrgios a annoncé son retour sur le circuit ATP en 2025. Joueur iconique, il va retourner à la conquête d'un titre en Grand Chelem, mais des doutes subsistent sur son physique, le tennis masculin est en plein chambardement, et pas sûr qu'il y ait sa place.

Un sport comme le tennis a besoin de joueurs fantasques, iconiques, ce que l'on appelle communément des "joueurs frisson". Des tennismen pour lesquels on ne sait jamais quelle version on va avoir, des joueurs capables de taper tout le Top 10 mais de perdre contre le 75ᵉ mondial en ayant eu des balles de match. Une catégorie de joueurs nécessaire pour offrir du spectacle.

Et quand on cherche qui appartient à cette catégorie, on pense rapidement à Nick Kyrgios. L'Australien a sauté à pieds joints dans cette classe de joueurs dès sa première année complète sur le circuit ATP, en 2014, lorsqu'il a disputé son premier Wimbledon et s'est hissé en quarts de finale en sortant au passage le n°1 mondial d'alors, Rafael Nadal. Quoi de mieux comme entrée en matière ?

Comme cité précédemment, c'est un joueur qui s'épanouit contre les cadors. Pour preuve, une stat intéressante : seuls deux joueurs ont remporté leur première confrontation avec Rafael Nadal, Roger Federer et Novak Djokovic : Lleyton Hewitt... et Nick Kyrgios. Qui plus est, il peut se targuer de mener 2-1 dans ses confrontations directes avec le Serbe, renforçant ainsi cet état de fait (5-6 contre l'Espagnol mais néanmoins 1-7 face au Suisse). 

Mais Kyrgios, c'est l'art de sortir de sa boîte quand on ne l'attend pas. Le plus bel exemple étant bien sûr son parcours à Wimbledon 2022. Alors oui, il a eu la réussite nécessaire en profitant d'un tableau très favorable et en bénéficiant du forfait de Rafael Nadal pour atteindre sa première - et seule à ce jour - finale de Grand Chelem. 

Et même lors de son opposition avec Novak Djokovic - et donc de sa seule rencontre perdue contre le Serbe - il a été au niveau. Une machine qui aura lâché 62 coups gagnants dont 30 aces, raflant la première manche et passant tout proche d'emmener Nole au set décisif. À ce moment-là, il était à son zénith. 

D'autant que le reste de sa saison sera au diapason. Il profitera de cette forme exceptionnelle pour aller chercher son premier titre depuis trois ans à Washington, avant un quart de finale à l'US Open (en ayant au passage sorti le tenant du titre Daniil Medvedev). La saison se terminait certes sur un forfait à Tokyo à cause d'une blessure au genou, mais puisqu'il rejouait fin 2022 en exhibition, rien de grave, semblait-il. Et puis, le trou noir. 

Lors des deux dernières saisons, il n'a tout simplement disputé qu'un match sur le circuit ATP. Une défaite contre le Chinois Yibing Wu en juin 2023 à Stuttgart. Au final, il souffre d'une rupture du ligament interosseux scapho-lunaire et doit subir une opération. Une saison blanche, puis deux. Impossible de revenir, il est retiré du classement ATP et passe son année 2024 comme commentateur en bord des courts à l'Open d'Australie puis à Wimbledon. 

Mais hier, la nouvelle est tombée : il sera de retour pour la saison prochaine. D'abord pour l'exhibition de la World Tennis League en décembre, mais surtout pour son Grand Chelem national, l'Open d'Australie, en janvier. Et dans une interview au média CodeSport, il ne fait pas de mystères de ses ambitions : "gagner un Grand Chelem".

Une déclaration d'intention sans doute destinée à faire réagir. Effectivement, c'est réussi, sinon cet article n'existerait pas. Car on peut se poser des questions sur la légitimité et surtout la faisabilité du projet. Avant cette saison 2022, Kyrgios ne comptait que deux quarts de finale en Grand Chelem (Wimbledon 2014 donc et l'Open d'Australie 2015). Un peu léger pour s'affirmer comme une véritable force du circuit ATP, et ce malgré sa finale londonienne. 

En 2022, l'Australien a réussi à trouver ce qui lui faisait défaut : la régularité. 37 victoires sur toute la saison (il n'avait fait mieux qu'en 2016) et surtout, il avait atteint à minima les quarts de finale dans pas moins de 9 tournois, ce qui démontre sa constance. Et le tout en ayant zappé l'intégralité de la tournée européenne sur terre battue, y compris Roland-Garros ! 

Mais le problème majeur, c'est son physique. Avant Wimbledon, il avait déclaré forfait pour son deuxième tour à Majorque, souffrant des abdominaux et ne voulant pas aggraver ce souci avant le Grand Chelem londonien. Et cette blessure à Tokyo était un kyste au ménisque gauche. Cela fait beaucoup pour un seul homme. 

La liste s'allonge...
La liste s'allonge...Flashscore

Et forcément, cette fragilité physique interpelle. Car cette absence sur blessure jette le trouble sur ces ambitions glorieuses. D'autant qu'on parle d'un joueur qui a certes atteint une finale en Grand Chelem, mais qui n'en a jamais gagné, pas plus qu'un Masters 1000 (une seule finale à Cincinnati en 2017), et qui n'a jamais intégré le Top 10 dans sa carrière (13ᵉ au mieux en 2016).

Nick Kyrgios aura 30 ans en avril 2025, avec ce que cela emmène en termes de condition physique, et de récupération. L'avantage, c'est que même sans classement, les organisateurs de tournois vont lui dérouler le tapis rouge pour lui offrir des wildcards à foison, car qui ne voudrait pas d'un tel joueur dans son tableau. Ainsi, il pourra choisir son programme, ses objectifs, gérer son rythme, puisque clairement, le classement n'est pas un objectif.

Mais bien évidemment, l'inconvénient, c'est qu'il sera dépendant d'un bon tirage au sort pour aller loin dans ces tournois. Et forcément, on se remémore Wimbledon 2022, quand il avait hérité d'un tableau en or, ne battant comme "gros" joueur que Stefanos Tsitsipas, dont on connaît l'aversion pour l'herbe, avant de bénéficier d'un cadeau de Noël en juillet sous la forme du forfait de Rafael Nadal en demi-finales. 

Comment juger la carrière de Nick Kyrgios ?
Comment juger la carrière de Nick Kyrgios ?AFP / EnetPulse

La meilleure chance de Nick Kyrgios est sans doute de tout miser sur un seul Grand Chelem, indépendamment de sa saison. C'est ce qu'il a laissé entendre en expliquant qu'il serait prêt à gagner dès l'Open d'Australie. Un peu de Méthode Coué ne fait jamais de mal bien entendu, et mentalement, il a déjà prouvé sa capacité à entrer dans la tête de son adversaire du jour à maintes reprises. 

Mais le circuit a évolué en deux ans. Roger Federer est parti, Rafael Nadal vient d'annoncer sa retraite à venir, et Novak Djokovic commence tout doucement le crépuscule d'une immense carrière, même s'il ne faut pas l'enterrer. Les tauliers se nomment Jannik Sinner et Carlos Alcaraz, qui ont raflé tous les Grands Chelems de la saison, et qui sont sur le papier à des années-lumière devant l'Australien, tant en terme physique, tennistique, que mental. 

Néanmoins, le retour de Nick Kyrgios est une bonne nouvelle pour le circuit ATP, qui entre progressivement dans une nouvelle ère, et cette ère n'est pas avare de shows et de highlights. Cela va avec l'époque, et il pourrait même amener une petite touche vintage que le public apprécie toujours. Coincé entre le Big Three et les nouveaux patrons sans véritablement appartenir à la fameuse NextGen, il a sans doute laissé passer sa chance de remporter un grand titre et ainsi améliorer une carrière dont on se souviendra sans doute plus pour ses coups d'éclat que pour ses titres. Mais tout le monde ne demande qu'à être convaincu, et tout le monde suivra avec une réelle attention son grand retour à l'Open d'Australie. Sans croire une seule minute en ses chances de titre. Pourtant, comme il le dit lui-même, "c'est la seule chose qui fera taire enfin les gens."

Quel visage de Nick Kyrgios pour son retour ?
Quel visage de Nick Kyrgios pour son retour ?Flashscore
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