Nikola Mirotic, une arrivée tonitruante à Milan mais un collectif à la peine en Euroligue
Cinq matches, une évaluation moyenne de 26.6 : Nikola Mirotic affole les compteurs pour ses débuts en Euroligue avec l'Olimpia Milan, sa nouvelle destination après 4 ans au FC Barcelone. Sous les ordres du Maestro Ettore Messina, il doit contribuer au redressement des Lombards sur la scène continentale avec une saison 2022-2023 achevée au 12e rang de la saison régulière avec 15 victoires et 19 défaites.
Exfiltré du Barça
Le champion d'Italie en titre, 3e de la saison rabottée après l'invasion russe en Ukraine qui a laissé le CSKA, le Zenit et Kazan sur le carreau et sorti en 1/4 de finale contre l'Anadolu Efes (3-1), doit retrouver le haut du pavé dans une compétition plus concurrentielle que jamais. Les arrivées d'Alex Poythress en provenance du Maccabi Tel Aviv et du récent champion du monde allemand Maodo Lô de l'Alba Berlin. Des ajouts importants mais, évidemment, c'est l'arrivée de Mirotic qui retient l'attention.
Contraint par... LaLiga de Javier Tebas de réduire la masse salariale de la section basket, le FC Barcelone a fait à Mirotic une proposition qu'il ne pouvait pas accepter : que son salaire net devienne son salaire brut.
Avec 11 millions d'euros brut par saison, la résiliation du contrat est devenue une obligation, même si le joueur n'a pas vraiment goûté la manière, comme il l'a exprimé dans les colonnes de Mundo Deportivo : "j'aurais aimé que cela me soit transmis d'une autre manière, à un autre moment, avec d'autres personnes, peut-être de plus haut. Mon agent s'est déjà assis avec eux et leur a demandé. S'il s'agit d'une question économique, parlons-en, asseyons-nous et voyons si nous pouvons faire quelque chose. A aucun moment le club ne m’a parlé d’une éventuelle baisse, ni cette saison ni la saison dernière. Nous n'en avons pas parlé depuis deux ans. Ce n'est pas quelque chose qui a été mis sur la table. J'ai déjà aidé le club une fois. Pourquoi ne pas recommencer ? Pourquoi ne pas écouter une proposition ? Pourquoi ne pas voir comment nous pouvons nous entraider ? Je suis très heureux à Barcelone et ma famille aussi. Où serai-je meilleur ? Mais finalement le club veut prendre une autre direction".
Retrouvailles avec Messina
À Milan, Mirotic retrouve Messina, un entraîneur qu'il connaît bien puisqu'ils se sont côtoyés au Real Madrid lors de la saison 2010-2011. "Quand j'étais plus jeune, j'essayais de survivre dans l'équipe première, il m'a donné une chance, rembobinait-il. Il m'avait dit de travailler dur et d'être prêt pour le jour où l'opportunité de jouer se présenterait. Deux mois plus tard, elle s'est présentée. On est toujours restés en contact, on se voyait quand on était en NBA. J’avais le sentiment que notre travail ensemble n’était pas terminé donc je suis content de pouvoir rejouer avec lui maintenant que j'ai 32 ans. C’est une personne pour qui je veux me battre. Je veux gagner pour son équipe".
La présence du coach italien a été un élément déclencheur, surtout que le rôle de Mirotic pourrait évoluer en profondeur. "L'entraîneur m'a parlé de jouer des minutes en tant qu'ailier, expliquait-il en début de saison. J’aime l’idée et nous y travaillons déjà. En changeant les défenses, vous pouvez créer des décalages importants et avoir un avantage, surtout si vous savez aussi tirer de l'extérieur et je sais comment le faire. En NBA, j'ai joué poste 3, je l'ai parfois fait à Barcelone et avec de bons résultats".
Déjà adoubé
Dès l'annonce de son arrivée, Mirotic a été accueilli à bras ouvert. Attirer ce genre de star n'est pas anodin pour un club qui veut disputer le Final Four, trois ans après sa dernière apparition soldée par une 3e place. À l'époque, l'équipe qui se nommait A/X Armani Exchange Milan avait été sortie en 1/2 finale par... le Barça de Mirotic, auteur ce soir-là de 21 points et 6 rebonds (84-82). "Je suis heureux que Nikola puisse jouer à mes côtés après tant d'années en tant qu'adversaire, s'est réjoui Nicolò Melli dans les colonnes de la Gazzetta dello Sport. Mirotic et moi pouvons bien jouer ensemble mais, pour gagner, nous aurons besoin de la contribution de toute l'équipe car nous seuls ne suffisons pas".
Vainqueur de l'Euroligue 1987 avec Milan en tant qu'entraîneur, Dan Peterson n'a pas tari d'éloges sur l'Hispano-Monténégrin : "nous avons pu le constater cet été, Milan a fait le bon choix en signant Mirotic. Il a une expérience extraordinaire de joueur NBA, mes amis de Chicago regrettent encore son départ des Bulls, et je crois que c'est la même situation avec Barcelone. C’est un joueur complet, tout comme l'était Larry Bird".
Pour l'heure, Mirotic se donne les moyens de ses hautes ambitions. Hormis son match contre le Real Madric (13 points, 6 rebonds, 2 interceptions, 15 d'évaluation), il a toujours inscrit un minimum de 20 points. Il a même signé des matches immenses contre Fenerbahçe lors de la 1re journée (38 d'évaluation) et l'Alba Berlin lors de la 5e (36 d'évaluation) qui furent paradoxalement deux défaites sur le même score (85-82).
Car si son adaptation individuelle est réussie, le bilan collectif est négatif avec seulement une victoire en 5 matches. La réception de Monaco doit marquer le véritable début de la saison milanaise en Euroligue. Dans une compétition où chaque match a une incidence, le retard à l'allumage se comble très difficilement. Lors de sa présentation, Mirotic voulait de la pression. Le voilà servi.