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Novak Djokovic, entre grand défi et ultime chance pour Stefanos Tsitsipas

Sébastien Gente
Novak Djokovic, entre grand défi et ultime chance pour Stefanos Tsitsipas
Novak Djokovic, entre grand défi et ultime chance pour Stefanos TsitsipasAFP
La finale de l'Open d'Australie est assez logique au vu du tournoi. Fatalement grand favori, Novak Djokovic fera face à un Stefanos Tsitsipas qui doit absolument ouvrir son palmarès en Grand Chelem rapidement, sous peine de se voir doublé par la nouvelle génération. Le Grec en sera-t-il capable ?

Dans le coin droit, Novak Djokovic. Le Serbe, maître des lieux, poursuit sa course aux records et pourrait de nouveau écrire l'histoire ce dimanche. Dans le coin gauche, Stefanos Tsitsipas. Le Grec n'a pas encore été sacré en Grand Chelem, et même s'il n'a que 24 ans, le temps presse. Étendard de la fameuse NextGen, il va s'attaquer à une montagne : l'occasion parfaite de prouver qu'il peut reprendre le flambeau.

Djoko l'intouchable

Il y a de nombreux records à la clé pour Novak Djokovic. D'abord, il détient celui du plus grand nombre de finales en Grand Chelem, puisque ce sera sa 33ᵉ. Ensuite, il vise un 10ᵉ titre à l'Open d'Australie. Si tel est le cas, il deviendra le deuxième joueur à remporter au moins 10 fois le même Grand Chelem, le premier étant bien entendu Rafael Nadal à Roland-Garros. 

Et bien sûr, ce serait son 22ᵉ succès en Majeur, ce qui lui permettrait d'égaler l'Espagnol. D'autre part, il récupèrerait la place de n°1 mondial, lui le recordman du nombre de semaines passées dans cette position. Ce serait en outre son 93ᵉ titre en carrière et il se rapprocherait de la barre des 100 seulement franchie par Roger Federer et Jimmy Connors

Voilà pour l'aspect statistique. Cela donne le vertige, mais pas autant que son niveau de jeu. Lui qui semblait gêné par ses ischio-jambiers en début de tournoi, ce qui a donné lieu à un début de deuxième tour hésitant contre Enzo Couacaud, il semble, à l'instant T, que ce soit de l'histoire ancienne. Même si sa cuisse est toujours largement bandée, cela n'empêche en rien sa domination. 

Alex de Minaur en 1/8 ? Balayé. Andrey Rublev, n°6 mondial et joueur de surface dure par excellence ? Écrasé. Tommy Paul, certes moins clinquant, mais d'un niveau très sérieux pendant ce tournoi ? Hormis une séquence de quatre jeux dans le premier set, il n'a rien pu faire. La concurrence a disparu, noyée sous la performance de "Nole".

Déjà considéré comme le meilleur relanceur de la planète tennis, le voilà qui devient quasi imprenable sur son service. Des aces en pagaille, des coups gagnants, mais surtout jamais de performance en dessous des 60 % de première balle. Et comme il gagne 75 % de points derrière celles-ci, les occasions sont rares pour l'adversaire. 

Alors évidemment, il est possible de prendre l'engagement du Serbe. Grigor Dimitrov et Tommy Paul l'ont fait à plusieurs reprises. Mais cela a toujours été dans le même set, un set que ces deux joueurs n'ont pas gagné finalement. Car la capacité de réaction du Serbe est toujours aussi démentielle. 

Mais c'est essentiellement son ascendant qui pose un problème aux adversaires. Pour battre Djokovic, il faut être à 100 %. Tommy Paul a battu Carlos Alcaraz, ou Rafael Nadal l'an passé, en jouant au maximum de ses dispositions. Contre le Serbe, il n'a pas pu ou su. Pression d'une première demi-finale en Grand Chelem ? Probablement. Mais surtout, Djokovic a cette habileté unique d'anesthésier l'adversaire. Et c'est bien là que se jouera cette finale. 

L'heure est venue pour Tsitsipas

Il n'y a rien à redire sur la présence en finale de Stefanos Tsitsipas. Le Grec a indiscutablement été le meilleur joueur de la partie haute de tableau. Sur le papier, c'est du velours. Il est au top physiquement et, à 24 ans, il est dans son prime. Seulement, ce qui pêche, c'est son palmarès - ou son absence de palmarès - en Grand Chelem. 

Pour l'instant, ses principaux succès sont un doublé au Masters 1000 de Monte Carlo, et une victoire aux ATP Finals. Il a atteint une seule finale de Grand Chelem, à Roland-Garros, en 2021. Ce jour-là, il a mené deux manches à rien avant de s'incliner contre un certain… Novak Djokovic. Difficile de négliger cela au moment ses lignes s'écrivent à quelle heure de cette finale.

Et c'est bien cet aspect mental qui risque de poser un problème. Si on regarde de près son parcours jusqu'ici, il a lâché trois sets, mais ce sont bien trois sets de trop. Il menait tranquillement deux manches à rien contre Jannik Sinner en 1/8, avant de "s'endormir" quelque peu, et d'être poussé au cinquième set, dont il est heureusement sorti indemne. 

Rebelote en demi-finale contre Karen Khachanov. Deux premiers sets bien gérés, il sert pour le match à 5-4 dans le troisième, et s'écroule. Il se reprend et obtient deux balles de match dans le tie-break, puis s'effondre à nouveau. Certes, il va s'imposer en quatre manches, parce que sa supériorité technique est indiscutable, mais contre un joueur de la trempe de Djokovic, cela ne devrait pas passer.

Pour s'en convaincre, retour sur cette fameuse finale de Roland-Garros. Tout a été dit ou presque sur la pause toilettes du Serbe, mais ce qui est sûr, c'est que le Grec avait l'ascendant, et il a laissé Djokovic revenir dans la partie. Pourtant, gagner le premier set contre "Nole" en finale de Grand Chelem, c'est 50 % de chances de gagner (8/16). Mais aller au cinquième set, c'est la catastrophe assurée (5 victoires sur 6 pour le Serbe). D'autant que cette finale est la seule fois sur sept cas où Novak Djokovic a soulevé le trophée d'un Grand Chelem après avoir perdu les deux premières manches.

À 24 ans, le Grec n'a plus de temps à perdre. La nouvelle génération a les dents longues. Carlos Alcaraz est déjà n°1 mondial, Holger Rune vient d'intégrer le top 10. Sebastian Korda, Ben Shelton et Jiri Lehecka ont disputé les quarts de finale de ce tournoi. Sans compter les ambitieux Jannik Sinner, Lorenzo Musetti, et d'autres. Aucun n'a plus de 22 ans. S'il ne gagne pas dimanche, Stefanos Tsitsipas sera-t-il capable de résister à la volonté de ces jeunes loups ?

Le mental sera la clé

L'aspect mental, c'est bien le point le plus important pour le Grec. Car tennistiquement, Tsitsipas a les moyens de lutter. Certes, on pourra arguer que Djokovic reste sur huit succès d'affilée face à son rival. Mais c'est justement souvent au mental que le Serbe est allé chercher ses victoires, comme sur cette finale de Roland-Garros 2021 (ou la demi-finale de l'année précédente).

Avant-dernier affrontement en date (le dernier, moins intense, ayant eu lieu en poules des ATP Finals), les demi-finales du Rolex Paris Masters en novembre dernier. Une bataille féroce qui s'est conclue au tie-break du troisième set, en faveur de "Nole" donc. Mais Djokovic était battable, puisqu'il s'est incliné le lendemain en finale contre Holger Rune

Ce match-là était finalement un beau résumé de la carrière de Stefanos Tsitsipas: "Monsieur-Presque". Presque le meilleur de la NextGen, sauf que Daniil Medvedev a gagné un Grand Chelem et pas lui. Presque favori pour renverser le Big Three, sans jamais y parvenir. Et presque n°1 mondial, jusqu'ici, puisque le vainqueur de cette finale montera sur le trône lundi. Y parviendra-t-il ? On aurait presque envie de répondre oui. 

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