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Il ne pouvait en être autrement. Novak Djokovic était à la poursuite de l'ultime rêve de sa carrière gargantuesque remplie de 25 Grand Chelems, 7 ATP Finals et une Coupe Davis, sans compter la palanquée de Masters 1000. Il lui fallait cet or, qui plus est à Roland-Garros. Et vous savez quoi ? Il l'a fait ! Et pas contre n'importe qui : Carlos Alcaraz, l'homme du futur déjà bien ancré dans le présent avec ses 4 Majeurs à 21 ans.
Alcaraz ne fait pas craquer Djokovic...
Avec 24 coups gagnants contre 6 en sa faveur, Alcaraz aurait dû remporter le premier set contre à peu près n'importe quel adversaire. Sauf qu'en face, c'était Djokovic et que la prise de risques s'accompagne toujours d'un déchet certain : 20 fautes directes. Le Serbe quant à lui en était à 14 dans ce secteur de jeu, ce qui l'a rendu très friable sur son service avec 8 balles de break contre lui, toutes écartées. L'Espagnol a également signé un 100% dans ce domaine, avec 5 balles sauvées, notamment quand il fut mené 2-2 0-40.
Le niveau était digne d'une finale olympique mais, a priori, le temps tournait pour Alcaraz car nul ne connaît l'état exact du genou droit de Djokovic, pas même Djokovic lui-même... peut-être. Quoi qu'il en soit, le Djoker a poussé le Murcian au tie-break est l'a fait plier après le changement de côté, avec 4 points consécutifs pour l'emporter 7-3. De quoi amèrement regretter les 3 possibilités de break à 4-4, quoique "Nole" a vu une balle de set lui passer sous le nez à 6-5.
... et vice versa
Chatuté sur son service, contraint d'effacer une balle de break à 1-1 30-40, Alcaraz était relégué au rang de spectateur dans ses deux premiers jeux de retour où il n'a pas inscrit le moindre point. Djokovic était si proche du seul titre qui manque à sa collection qu'on le voyait mal desserrer son étreinte.
L'Espagnol, en manifeste difficulté physique, était constamment poussé dans ses retranchements, y compris à 40-0. Le Serbe ne breakait pas mais ne souffrait pas sur son engagement, hormis une alerte à 4-4 où il a dû attendre le premier avantage.
Deuxième tie-break, deuxième leçon
Alcaraz avait des fulgurances mais, sur la durée, remporter un rallye lui prenait une énergie énorme. Le deuxième jeu décisif marquerait-il cette impression visuelle ? Sur le premier point, Djokovic a trouvé un angle impossible sur un coup droit en bout de course. Mini-break d'emblée. Et c'est le Serbe qui a défendu comme un forcené pour faire jouer le coup supplémentaire à Alcaraz qui, après avoir dirigé tout le point, s'est écrasé un coup droit envoyé dans le filet. L'Espagnol a remporté son deuxième bras de fer, une obligation pour éviter l'échappée belle de son adversaire.
Après un coup droit long de ligne gagnant pour revenir à 2-2, l'auteur du doublé Roland-Garros/Wimbledon avait un service pour être certain de tourner à égalité mais Djokovic a à nouveau son coup droit croisé en bout de course, un geste phénoménal. Le Djoker a confirmé son nouveau mini-break. Et Alcaraz s'est à nouveau avachi sur un coup droit, offrant 3 points d'avance au Serbe.
Un revers arrêté par la bande a offert 4 balles de match, 4 balles pour une médaille d'or, 4 balles pour l'Histoire. Et sur un immense coup droit long de ligne, Djokovic a achevé son dernier chef d'oeuvre, son ultime quête d'immense champion, qu'on l'aime ou qu'on le déteste.
En larmes, il pouvait savourer, les genoux dans l'ocre parisien, lui qui s'était déchiré le genou lors de son dernier passage Porte d'Auteuil. Quel plus bel endroit pour être couronné ?
