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Ode aux siestes devant les étapes de plat et au bronzage de Salvatore Commesso

François Miguel Boudet
Salvatore Commesso et son flambant maillot de champion d'Italie
Salvatore Commesso et son flambant maillot de champion d'ItalieAFP
Dax - Nogaro (182 km) est la première étape totalement plate ou presque de cette édition 2023. Alors que les Pyrénées se profilent déjà, ce mardi représente une respiration pour le peloton comme pour les suiveurs qui, devant leur écran, auront pleinement le temps de pratiquer l'art de la sieste, comme au bon vieux temps du train de la Saeco dans les années 90.

Pendant très longtemps, la première semaine du Tour suivait un rituel quasi-immuable : un prologue ou un contre-la-montre inaugural, des étapes de plat languissantes où les sprinteurs se battaient à coup de secondes pour se parer de jaune lors des sprints intermédiaires avant une explication finale à toute berzingue. 

C'était le temps des Erik Zabel, Fabio Baldato, Jan Svorada, Jeroen Blijlevens, Alessandro Petacchi, de ce fou furieux de Djamolidine Abdoujaparov et surtout de Mario Cipollini. Car certes, il y a eu Simba. Mais le vrai Roi Lion, c'était lui, cet Italien sorti d'un cliché avec sa belle (et grande gueule), ses cheveux gominés et ses tenues excentriques. Quelque part entre le génial et l'insupportable, "Super Mario" faisait de la première semaine sa chose, emmené par le train de la Saeco.

Mario Cipollini gagne sur le Tour 1999
Mario Cipollini gagne sur le Tour 1999Profimedia

Son wagon de tête emblématique s'appelait Salvatore Commesso, un Gennaro Gattuso cycliste, un gregario napolitain qui a aussi signé quelques beaux succès sur le Tour (2 étapes) agrémenté de deux titres de champion d'Italie. Commesso à l'avant, les avant-bras sur le guidon, les manches relevées pour parfaite le bronzage jusqu'aux épaules, cela signifiait encore une bonne heure de sieste. Bercé par la voix de Patrick Chêne, les anecdotes de Jean-Paul Ollivier et le "tacatacatactac" de l'hélico, chatouillé par le ventilateur, le peloton fondait sur les échappés encore aussi vite que les glaces du goûter.

C'était une époque où on pouvait s'accomoder qu'il ne se passât rien, y compris sur la plus grande course du monde. Le temps défilait paisiblement, avec ce train rouge pétard dont la mécanique pouvait rendre fier n'importe quel cheminot, et l'issue était inéluctable. À la flamme rouge, les yeux mi-clos, on sortait de notre torpeur pour assister à la grande bagarre. Parfois, les rivaux de Cipollini gagnaient mais les 200 derniers mètres étaient la propriété du Toscan. Et puis au bout de ces étapes, "Cipo" mettait la flèche dès la première pente. Son boulot était fait et Commesso pouvait aborder les étapes de montagne avec des bras impeccables. 

Cette 4e étape entre Dax et le circuit de Nogaro aura certainement cette saveur typique du Tour, ces premiers jours de juillet écrasés de chaleur où la télévision devient une indéfectible accompagnatrice de nos après-midi. On disait que c'était nul et qu'on s'ennuyait. À l'heure des flux d'informations non-stop et des compteurs de performances, ce retour aux temps jadis n'est pas fait pour nous déplaire. 

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