Il est 19H30 vendredi soir à Paris, 01H30 samedi matin à Pékin mais 10H30 vendredi matin à Los Angeles, quand s'élance sur l'eau le monumental défilé de 85 bateaux aux couleurs de leur délégation descendant la Seine sur six kilomètres, un show hors norme diffusé à des centaines de millions de téléspectateurs dans le monde entier.
Dès l'apparition du footballeur Zinédine Zidane en porteur de flamme dans le film introductif, la foule exulte, les applaudissements fusent.
Si les premiers bateaux sont accueillis par des vivats, en particulier la délégation olympique des réfugiés, le public fait entendre quelques huées au passage des sportifs de l'Argentine, probablement en raison de l'attitude décriée de certains de ses footballeurs, ont constaté des journalistes de l'AFP.
"C'est émouvant ces tableaux. Ça représente nos valeurs françaises comme le french cacan. On se rend à peine compte de la pluie. Hâte de la suite du spectacle, c'est magnifique", s'enthousiasme Laetitia Maissiad, une habitante d'Angers installée sur un quai bas sous l'hôtel de ville, au milieu du parcours.
Quelques kilomètres en aval, cette exultation au milieu de la foule mouillée par la pluie : "On peut être fier d'être Français, c'est beau !"
Aux balcons des immeubles donnant sur le fleuve, des groupes d'amis assistent au spectacle un verre à la main. En bas, c'est une succession de "waouh!", de sifflets d'encouragements, d'applaudissements chaleureux.
Des milliers de mains agitant des drapeaux bleu blanc rouge animent la foule qui se tient debout sur les quais hauts et où se côtoient Japonais, Brésiliens, Canadiens, Espagnols et Français.
De l'autre côté du périphérique, dans une fan-zone de la ville populaire de Saint-Denis, des familles suivent la cérémonie sur un écran géant installé sur le canal passant au pied du Stade de France.
"Je suis agréablement surprise que ce soit grave moderne et pep's. Je m'imaginais un truc plus franco-français", témoigne à l'AFP Nonna Kallee, une habitante de 34 ans.
Public international
En bord de Seine, deux mondes se toisent entre les tribunes assises des quais bas, avec leurs tickets à des prix pharamineux, et la foule des quais hauts, qui a bénéficié de places debout gratuites, mais à visibilité réduite.
"Nan mais regarde-les avec leurs coupettes sur le bateau (arrimé en contrebas, ndlr), j'aurais dû faire péter mon plan d'épargne pour en être", rouspète un spectateur de quai haut près du pont de l'Alma.
Américaine de 41 ans, Suzy Elgin savoure non sans une pointe de fierté la performance de sa compatriote Lady Gaga. "C'est une artiste américaine ! Même si elle colle bien a l'esprit français finalement, son côté un peu déluré va bien à Paris", juge-t-elle, les yeux brillants.
À l'image des JO, l'ambiance sur les quais bas est très internationale avec des spectateurs venus du monde entier. Des maillots "USA" cohabitent avec des t-shirts de l'équipe de France ou des drapeaux chinois.
Touriste canadienne de 76 ans, Carol Saunders est venue solo de Grande-Bretagne pour assister à la cérémonie depuis une tribune située au milieu du parcours.
"Assister à une cérémonie d'ouverture des Jeux était dans ma 'bucket list'", dit-elle joyeusement en tenant son parapluie aux couleurs du Canada, "ça va être incroyable, Paris est magnifique et j'ai entendu dire que Céline Dion chantera peut-être, ce serait la cerise sur le gâteau".
Un couple de touristes de Mexico, qui s'est rencontré il y a dix ans à Paris, a obtenu deux places au premier rang dans la tribune du Pont du Carrousel. "Je ressens une énorme poussée d'adrénaline. C'est très excitant", témoigne Selene Martinez.
La performance d'Aya Nakamura, chanteuse francophone la plus écoutée dans le monde, sur le romantique pont des Arts récolte un succès particulier.
"Vraiment c'était parfait de la mettre avec la Garde républicaine. Après toutes les polémiques qu'elle a subies... Franchement, bravo !", se réjouit Naïm, 48 ans.
