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Où sont passés les capitaines de la Roja pour défendre leurs homologues féminines ?

François Miguel Boudet
Les joueurs de la Roja portent leur sélectionneur Luis de la Fuente en triomphe après la victoire au Final 4 de la Ligue des Nations en juin dernier
Les joueurs de la Roja portent leur sélectionneur Luis de la Fuente en triomphe après la victoire au Final 4 de la Ligue des Nations en juin dernierProfimedia
C'est ce que l'on appelle un silence assourdissant : huit jours après que Luis Rubiales a forcé un baiser avec Jenni Hermoso sous les yeux du monde entier, les capitaines de la Roja masculine brillent par leur absence médiatique. Un comportement accablant.

Cela fait désormais 8 jours que le triomphe de la Roja féminine est mis en arrière plan. Depuis 8 jours, un voile de honte s'est abattu sur le football espagnol. Le baiser forcé de Luis Rubiales à Jenni Hermoso sur le podium des récompenses a fait le tour du monde. Après le scandale, c'est la honte et l'indescence qui ont pris toute la place. Acculé, le président de la fédération espagnole devait démissionner vendredi. Mais l'ancien joueur a fait volte-face. "Je ne démissionnerai pas, je ne démissionnerai pas, je ne démissionnerai pas", a-t-il tonné dans un discours si classique où le coupable se transforme en victime.

On ne doutait pas que Jorge Vilda s'applatirait lamentablement devant Rubiales, surtout après que celui-ci lui a offert lors de ce même discours une nouveau contrat à 500.000€ la saison. On ne doutait guère que Luis de la Fuente, sélectionneur de la Absoluta masculine, applaudirait lui aussi, même s'il tente minablement de se défausser après avoir été touché et englué par la honte comme dans une marée noire. On ne doutait pas non plus que les présidents des assemblées territoriales finiraient par se déballonner après avoir apporté leur soutien, peut-être par crainte qu'on ne vienne enquêter de leur côté, le bruit n'étant jamais bon pour les affaires. On ne doutait encore moins du retournement de veste d'une partie de la presse qui avait méprisé "las 15" qui avaient osé dévoiler leurs conditions de travail avec la Selección. Alors, toujours des hystériques et des capricieuses ? 

On pensait avoir touché le fond quand Rubiales a utilisé ses trois filles pour fustiger "le faux féminisme", celui qui allait avoir sa peau et commettait rien de moins qu'un "crime social" à son encontre, puis que, ce lundi, sa mère a entamé une grève de la faim dans une église et que ses cousines sont venues battre le rappel pour ajouter du ridicule au pathétique. 

Mais il y a, malgré tout, pire que ça. Quand le tweet d'Alexia Putellas, un cri de rage, s'est transformé en hashtag viral #SeAcabó (c'est terminé), que dans de nombreux pays, y compris en Liga, les "contigo Jenni" de soutien à Hermoso ont fleuri ce weekend, et qu'Iker Casillas et Andrés Iniesta, légendes parmi les légendes, ont pris position pour la Roja féminine, une question demeure sans réponse : où carajo sont passés les capitaines de la Roja masculine ? 

Où est passé le capitaine Álvaro Morata ? Où sont passés les vice-capitaines Dani Carvajal, Koke Resurrección, Rodri Hernández ? Où est passé Jordi Alba qui portait le brassard quand l'Espagne a remporté la Ligue des Nations en juin ? Où sont-ils tous passés pour soutenir leurs collègues, celles qui partagent les mêmes clubs qu'eux, celles qu'ils ont dû croiser au centre d'entraînement ou ailleurs ? Où sont-ils joder ? Manifestement, ils sont devenus bien timides, bien moins revendicatifs que quand ils viennent râler pour une faute, une main, un carton jaune, un hors-jeu. À présent que leurs voix comptent plus que jamais, les voilà aux abonnés absents. La testotérone et la virilité se sont évaporées. Dans un excès rabelaisien et un vocabulaire certes peu châtié, Jacques Chirac disait : "on greffe de tout aujourd’hui, des reins, des bras, un coeur. Sauf les couilles. Par manque de donneurs". Il ne croyait pas si bien dire. 

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