Para athlétisme : Paris referme le livre des Mondiaux, avant les Jeux paralympiques de 2024
Pas une répétition générale pour les organisateurs, mais cela en a quand même eu l'air. L'ombre des prochains Jeux olympiques et paralympiques a plané au-dessus de Paris pendant les dix jours de ces Mondiaux de para athlétisme, entre recherche de résultats, de quotas qualificatifs et... l'apparition des mascottes officielles, les Phryges, se baladant près de la piste.
A bientôt un an des grandes échéances à domicile, les Bleus, qui comptaient 34 représentants, pointent à la 58e place de ces Mondiaux avec quatre médailles (toutes en bronze), loin dans un classement général dominé par la Chine et le Brésil.
Force est de constater que l'équipe de France aura encore du travail avant d'investir le Stade de France l'été prochain (28 août-8 septembre 2024).
À Paris, le co-capitaine Trésor Makunda et ses coéquipiers voulaient "faire plaisir à leur public". Certes, il y a eu les satisfactions apportées par la médaille de bronze de Manon Genest en saut en longueur T37 (paralysie cérébrale), ou celle de Valentin Bertrand, dans la même catégorie.
Douze fois cinquièmes
Mais il y a aussi des Bleus qui attendaient mieux. À l'instar de Timothée Adolphe, double médaillé de bronze du 100 m et 400 m T11 (déficients visuels), qui visait l'or.
Il y avait aussi des espoirs de médailles comme Dimitri Jozwicki (5e du 100 m T38 - paralysie cérébrale), Mandy François-Elie (5e du saut en longueur T37 et du 100 m) ou encore Nantenin Keita (5e en 100m T13 et 4e au 400m - déficience visuelle).
Cinquièmes à douze reprises, certains Français ont même manqué l'occasion d'accrocher la quatrième place synonyme de qualification pour les Jeux. Seuls dix sont parvenus à finir dans le top 4.
"On est champions du monde de la cinquième place, et on ne peut pas se contenter de cela", avait réagi dimanche Guy Ontanon, manager de la performance, qui compte corriger "plein de petits détails pour (être) meilleurs" malgré "un groupe qui vit bien".
A un an des Jeux, on a tenté de positiver dans le camp français, notamment en exposant la part importante de jeunes présents dans la délégation.
"On a posé une première pierre à l'édifice avec ces championnats du monde avec 14 nouveaux sélectionnés", a déclaré dimanche Sami El Gueddari, responsable du parcours d'accession sportif. Ça faisait très longtemps que cette équipe n'avait pas été autant rajeuni", a-t-il ajouté.
Billetterie scrutée
Côté public, les Mondiaux ont permis d'expérimenter une billetterie payante, avec des places entre dix et vingt euros, une première pour un grand événement de para sport en France.
Le Stade Charléty et ses quelque 20.000 places a parfois eu l'air de sonner creux avec sa tribune Est généralement vide. Mais l'objectif des 100.000 spectateurs en dix jours, record établi lors des Mondiaux de Londres en 2017, a été atteint selon l'organisation.
À J-1 dimanche, "on a eu 125.000 billets édités" avec "10.000 personnes en moyenne par jour" réparties pendant la session du matin et du soir au début de laquelle était proposée un concert, a détaillé Arthus Pierrette, responsable billetterie. "Certains diront que ce n'est pas beaucoup, mais pour nous c'est énorme, et on en est très fier", a ajouté Guislaine Westelynck, présidente de la Fédération Française Handisport.
Les championnats du monde étaient "le temps fort paralympique avant les Jeux et évidemment la billetterie a été regardée par les équipes de Paris-2024" afin de comprendre comment attirer les curieux l'an prochain.
Ainsi, si les portes du Stade Charléty se ferment lundi soir, de nombreuses questions restent ouvertes.