Paris lance le compte à rebours, une année avant les Jeux
Le président du CIO Thomas Bach a fait le voyage à Paris et sera l'un des acteurs principaux de la célébration, ce mercredi au siège du comité d'organisation à Saint-Denis.
L'avant-veille, le président du CIO était aux côtés de Bernard Arnault, le président de LVMH, dans le Grand Palais éphémère à Paris pour assister à l'officialisation de l'arrivée du groupe de luxe comme partenaire premium des JO (26 juillet-11 août).
Planètes alignées
Un apport très attendu de 150 millions d'euros, selon une source proche des négociations, qui permet aux organisateurs de quasiment boucler leur budget à un an du début de l'évènement, et de faire taire les doutes nés d'une attente de plusieurs mois. "Il devrait manquer quelques dizaines de millions d'euros pour atteindre le budget fixé, mais clairement c'est une très bonne chose, même si nous étions assez confiants", a confié lundi un des cadres du comité d'organisation.
L'image d'un Thomas Bach radieux aux côtés de Tony Estanguet et de Bernard Arnault avec la Tour Eiffel en toile de fond, s'inscrit dans le message constant des organisateurs sur le bonne marche que suivent ces JO.
"Je n'ai pas de grosse inquiétude. Je suis plutôt très satisfait de la manière avec laquelle ce projet continue d'avancer", assure à l'AFP Tony Estanguet. "Alors oui, il y a des sujets tous les jours qui restent à régler, mais c'est pour ça que les Jeux ne sont pas en 2023 et qu’ils sont en 2024", explique-t-il.
Si certains sondages font état d'une légère érosion de l'adhésion du public à ces futurs JO, ils n'entament pas l'enthousiasme de l'éco-système olympique qui insiste sur un alignement des planètes plutôt positif.
Les chantiers des sites olympiques, du village jusqu'aux sites de compétition, avancent a priori sans retard. "Nous sommes dans les temps", avait assuré le patron de la Solideo Nicolas Ferrand il y a plusieurs jours.
Le président du CIO a d'ailleurs été visiter mardi le chantier du village olympique, où plus une grue ne s'érige, preuve de l'avancement des travaux. "Les athlètes seront très heureux ici", a assuré Thomas Bach à l'issue de cette visite.
Si le budget du Cojo est pratiquement bouclé, les organisateurs savent qu'il leur faudra rester vigilants jusqu'au bout en raison des risques de dérapages. "On ne veut pas laisser d'ardoise", résume Tony Estanguet.
Sur les défis des transports, sans doute le plus gros à relever pour ces JO, "les choses avancent dans le bon sens", assure une source proche des arcanes olympiques. L'ancien premier ministre Jean Castex, désormais président de la RATP, se veut également rassurant en affirmant que les transports seront "prêts" pour les Jeux, malgé nombre de ratés constatés sur le réseau francilien depuis des mois.
Le chantier sécuritaire occupe également les esprits. La sécurisation de la cérémonie d'ouverture, pour la première fois de l'histoire hors d'un stade et sur la Seine, avec près de 500 000 personnes attendues, dont 100 000 sur les quais bas, préoccupe depuis des mois les autorités.
"Epée de Damoclès"
"Clairement, on ne l'a jamais fait. Sécuriser près de 6 kilomètres de parcours avec autant de monde, c'est un vrai défi", résume un haut-fonctionnaire sous couvert d'anonymat.
L'officialisation du recours à l'armée pour pallier le déficit attendu du contingent de la sécurité privée "devrait être faite dans les semaines qui viennent", assure une source politique.
Reste que ce tableau comporte une ombre dont les organisateurs se seraient bien passés. Deux enquêtes conduites par le Parquet national financier (PNF) sur de possibles marchés frauduleux ont conduit à des perquisitions aux sièges du Cojo et de la Solideo fin juin.
Une séquence vécue difficilement par les organisateurs, qui vont devoir vivre cette dernière année avec une menace judiciaire en permanence. "C'est une épée de Damoclès au-dessus de leur tête", résume une source politique.