Parme, un promu ambitieux dans le jeu mais prudent dans ses objectifs
Dans les années 1990, Parme était l'un des clubs les plus réputés et craint du Vieux-Continent. La Parmalat était une entreprise florissante qui profitait du football pour exposer sa réussite. Mais la crise a fait son oeuvre et le mécène comme la società se sont effrondrés.
La Coupe des Coupes et la SuperCoupe en 1993 et les deux Coupes de l'UEFA en 1994 et 1999 ne sont plus qu'un lointain souvenir, au contraire des effrondrements successifs en 2003 puis en 2015, avec une déclaration de faillite et la mise en prison pour le président de l'époque, Giampetro Manenti. De la Serie D à la Serie A, il n'a fallu que 4 ans et quasiment autant de changement de propriétaires, passant sous pavillon chinois, puis italien et enfin américain depuis 2020.
Après 4 ans en Serie B, Parme effectue donc son retour sous les ordres de Fabio Pecchia, un coach qui a roulé sa bosse, adjoint de Rafa Benítez à Naples, au Real Madrid et à Newcastle avant de se lancer en solo en 2016 avec l'Hellas Vérone avant de tenter l'aventure au Japon (Avispa Fukuoka), de participer à la NextGen de la Juventus en dirigeant les U23 et de faire monter la Cremonese en Serie A en 2022.
Le natif du Latium a frôlé la remontée en 2023 mais il s'est heurté à un ancien entraîneur parmesan, un certain Claudio Ranieri, sorti victorieux de la demi-finale de barrage d'accession avec Cagliari.
Pecchia, guide spirituel
Après un deuxième essai, voilà le club gialloblù de retour parmi l'élite. Les nostalgiques rêvent d'un retour dans le haut de tableau au plus vite mais Pecchia a dû légitimement tempérer les ardeurs. "Nous sommes une équipe nouvellement promue, pleine de jeunes joueurs, donc éviter la relégation doit être notre seul objectif, a-t-il expliqué dans Forbes.
Pour autant, le résultat n'est pas l'alpha et l'omega de Parme pour cette saison. Pecchia veut poursuivre à l'étage supérieur ce qui a fonctionné en Serie B : "le véritable objectif est de rester fidèle à notre philosophie et de pratiquer un football avec une identité précise pour continuer notre développement. Nous voulons jouer un football de possession, mais nous voulons attaquer en même temps et nous voulons jouer pour gagner à chaque fois que nous entrons sur le terrain".
Évidemment, le développement d'un effectif est gratifiant et la montée en Serie A n'est "en aucun cas la fin du voyage". Il devra cependant prendre en compte l'évolution mentale d'un groupe qui se mettra plus de pression : "ce qui m’a vraiment intrigué, c’est la chance d’entraîner cette génération de joueurs et, encore une fois, je suis ravi de voir à quel point nous avons progressé avec eux et à quel point nous avons progressé. Les joueurs actuels ont grandi avec moi pendant mes trois années de carrière et je suis extrêmement fier de les voir jouer à ce niveau. Je préfère l’exubérance et l’attitude insouciante des jeunes plutôt que la réflexion excessive qui accompagne souvent l’expérience".
Soucieux d'utiliser son passé de joueur (il fut notamment entraîné par Marcelo Lippi), Pecchia veut tracer son propre sillon, en étant un référent pour son vestiaire. "En tant qu’entraîneur, je dois considérer très attentivement l’environnement auquel sont confrontés les jeunes joueurs, a-t-il appuyé. J’aimerais presque considérer mes joueurs comme mes fils". Une relation étroite comme ciment du maintien avant de, peut-être, de songer à un retour durable sur le devant de la scène.