Dans un groupe E particulièrement indécis avec 4 équipes avec 3 points, l'identité du futur adversaire des Bleus en 1/8 de finale était loin d'être connu. Deuxième au coup d'envoi, la Belgique était aux prises avec l'Ukraine, 4e au coup d'envoi. 

L'enjeu tue le jeu

Toujours en quête de son premier but validé, Romelu Lukaku doit... attendre encore un peu. Servi par Kevin de Bruyne sur le côté gauche de la surface, l'attaquant s'est frayé un chemin pour frapper mais sa tentative, trop écrasée n'a posé aucun problème à Anatoliy Trubin (7e). 

Pendant les 20 premières minutes, c'est à peu près tout ce qu'il y a eu de plus croustillant, les deux sélections refusant, pour le moment, de se découvrir. Roman Yaremchuk a été le premier Ukrainien à s'essayer mais son tir a été capté par Koen Casteels (20e). Le temps fort de la Zbirna s'est prolongé avec un essai totalement manqué d'Artem Dovbyk (21e). 

De l'autre côté du terrain, Arthur Theate a décoché une frappe du gauche : suffisant pour créer un frisson mais en réalité nettement hors cadre (23e). 

Dans l'autre match, la Slovaquie a ouvert le score contre la Roumanie, si bien que Belges et Ukrainiens étaient qualifiés.

Pour sa deuxième situation exploitable, Dovbyk a mis Wout Faes dans le vent mais au lieu d'enchaîner, il a tergiversé, cherché Yaremchuk pour finalement donner en retrait à Goergiy Sudakov qui a expédié le ballon dans les tribunes (27e). 

Les Diables Rouges vêtus de leur maillot Tintin ont inquiété Trubin après la demi-heure de jeu. Mais ce ne fut pas sur une action construite mais sur un coup franc excentré à 30 mètres de De Bruyne qui a voulu surprendre le gardien ukrainien mais a trouvé le petit filet extérieur (33e). 

Pendant ce temps, la Roumanie a égalisé sur penalty, ce qui ne changeait rien pour la Belgique, toujours 2e, mais poussait l'Ukraine à la 4e place (37e). 

La Zbirna a une nouvelle fois souffert d'un excès de "non-individualisme", cette fois avec Yaremchuk, à la réception d'une combinaison entre Mykola Matvyendko et Sudakov, qui a privilégié Dovbyk plutôt que de la jouer perso (42e). Sudakov a ensuite trouvé le cadre sur coup franc, sans causer problème à Casteels (44e). 

Le dernier mot de la première période est revenu à De Bruyne qui, à l'entrée de la surface, a visé le premier poteau mais Trubin n'a pas été piégé alors que la solution au second poteau était la plus évidente (45e+1). 

L'Ukraine ne force pas son destin

Le deuxième acte a commencé par une période de domination belge, scandée par deux tirs coup sur coup de Youri Tielemans, bien moins en jambes que contre la Roumanie (53e). Une étincelle a jailli quand De Bruyne a lancé Jérémy Doku mais la connexion citizen n'a pas été validée par Lukaku, trop court pour couper la trajectoire du centre au cordeau de l'ancien Rennais (58e). 

Domenico Tedesco a procédé à un double changement : Tielemans et Leandro Trossard, une nouvelle fois peu en évidence, ont été remplacés par Orel Mangala et Yannick Carrasco (62e). 

Si Lukaku a été trop tendre sur une frappe cadrée captée par Trubin (65e), il a été parfait pour contrôler une interception de Mangala, se mettre dans le sens du jeu et, depuis le rond central, orienter sur Carrasco. Plutôt que de décaler De Bruyne sur sa droite, l'ancien Colchonero y est allé seul et la porte s'est refermée, ce qui a conduit à un tir sans force (67e). 

Contraint de faire entrer Oleksandr Zinchenko après la blessure de Vitali Mykolenko (58e), Sergiy Rebrov a injecté massivement du sens neuf à l'orée du money time : Taras Stepanenko, Ruslan Malinovskiy et Vladislav Vanat ont pris les places de Volodymyr Brazhko, Mykola Shaparenko et Yaremchuk (70e). 

Avant que Dovbyk ne soit mis en échec par Faes, parfait dans son anticipation défensive (73e), Carrasco a profité d'une belle remise en pivot de "BigRom" pour décocher une demi-volée puissante boxée par Trubin (73e). Le match s'animait enfin ! Johan Bakayoko a succédé à Doku (77e). 

Pied droit, Dovbyk a trouvé à son tour le petit filet extérieur (79e). Seule une évolution du score dans l'autre match semblait en mesure de sauver la Zbirna. Oleksander Svatok est retourné sur le banc, au profit d'Andriy Yarmolenko (80e). Un choix offensif pour forcer le passage. Vigilant, Casteels a évité un corner direct frappé au premier poteau par Malinovskiy (83e). L'ancien joueur de l'OM a eu une deuxième chance mais Stepanenko n'a pu rabattre sa tête (83e). 

De Bruyne a répliqué. Le capitaine belge a trouvé un espace pour servir Lukaku qui s'est défait du marquage avec son style caractéristique avant de centrer pour Bakayoko mais Matvyendko a pu écarter le danger (85e). Le joueur du PSV a trouvé un angle de frappe, décalé par KDB au relais d'un contre initié par Carrasco, mais son tir du gauche n'a pas tourné assez pour prendre la lucarne (86e). 

L'Ukraine a eu une balle de qualification à la 88e : servi en retrait aux 20 mètres, Malinovskiy a décoché une ogive... sur Timothy Castagne qui s'est sacrifié, avec des séquelles (88e). Elle en a eu une deuxième avec une percée de Sudakov qui s'est achevée par un tir à ras de terre bloqué par Casteels (90e+1). 

Au terme d'un match soporifique, l'Ukraine est éliminée, tandis que la Roumanie termine première du groupe E, devant la Belgique qui affrontera la France le lundi 1er juillet à 18h, et la Slovaquie, qualifiée parmi les meilleurs troisièmes.