Pierre-Emile Höjbjerg, l'indispensable plaque tournante marseillaise
Pierre-Emile Höjbjerg a beau avoir disputé un Euro de belle qualité, sa dernière saison avec Tottenham était probablement sa moins aboutie chez les Spurs. Pourtant, les dirigeants marseillais ont sauté sur l'occasion pour attirer le Franco-danois et en faire le capitaine de cet OM qui veut retrouver les sommets.
Assurément, c'est une bonne pioche. Quand ils ont évolué avec Höjbjerg au milieu, les Phocéens ont pris 13 points sur 15. Quand il a dû reculer d'un cran pour pallier la suspension de Leonardo Balerdi contre Strasbourg, ils ont perdu, dépassé notamment dans l'entrejeu où Ismaël Doukouré a rayonné.
Dix mètres plus haut
Sorti de ce match à la Meinau et du choc contre l'OL disputé dans des conditions particulières à un de moins pendant plus de 90 minutes en comptant les arrêts de jeu, Höjberg est la clef de voûte de Roberto de Zerbi. S'il a débuté à 40-45 mètres de ses cages contre Brest, notamment en raison de la présence de Quentin Merlin, le repositionnement de l'ancien Nantais à son poste traditionnel de latéral gauche contre Reims lui a permis de remonter de 10 mètres.
Entre Toulouse et Nice, Merlin s'est blessé avec les Espoirs, ce qui n'a pas changé fondamentalement la place du latéral gauche, même quand Amir Murillo (62) a changé de côté contre les Aiglons et que Valentin Rongier (21) a été titularisé au poste de latéral droit. En revanche, une défense à trois s'est clairement établie, avec un double pivot Höjbjerg (23) légèrement en retrait de Geoffrey Kondogbia (19).
L'international danois propose un volume de jeu très développé et son statut fait de lui le premier recours, ce qui convient à Kondogbia qui, lui aussi, est habitué à proposer des solutions au milieu. Les deux joueurs sont complémentaires, alors même que l'ancien joueur de l'Atlético est gaucher et évolue à droite, ce qui témoigne une volonté de chercher l'intérieur (cela se voit sur les positions moyennes) plutôt que l'aile droite pour la laisser à Mason Greenwood (10) qui occupe une position très intérieure également.
Quelle évolution avec l'arrivée de Rabiot ?
À présent qu'Adrien Rabiot est arrivé, de Zerbi a l'embarras du choix pour composer son milieu de terrain. À moins que ce ne soit le choix de l'embarras. A priori, Kondogbia devrait être relégué sur le banc, à moins d'une évolution tactique qui permette d'intégrer les trois joueurs, comme voir l'international centrafricain s'imposer en défense centrale au côté de Balerdi.
Or, s'il s'agit de changement poste pour poste, Höjbjerg sera-t-il toujours côté gauche ou devra-t-il intervertir sa position avec Rabiot qui évoluait à gauche à la Juventus, tout comme avec les Bleus ? Dans une telle hypothèse, le fonctionnement de l'OM pourrait être modifié drastiquement.
La force d'avoir dans ses rangs trois joueurs d'un tel niveau et dotés d'une intelligence tactique certaine, c'est précisément de pouvoir s'adapter aux différents schémas de leur entraîneur et de savoir quand intervertir les positions. Une première solution pourrait être exposée contre Angers ce vendredi, mais les certitudes seront plus prononcées après la fenêtre internationale et que Rabiot sera en condition optimale pour disputer 90 minutes.