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Polémique autour du maintien des anneaux olympiques sur la tour Eiffel

Les anneaux olympiques resteront-ils en place ?
Les anneaux olympiques resteront-ils en place ?Olympia DE MAISMONT / AFP
La tour Eiffel ornée des anneaux olympiques pour toujours ? Le projet de la maire de Paris, destiné à préserver le "moment historique" qu'auront été les Jeux olympiques et paralympiques, a déclenché une levée de boucliers chez les défenseurs du patrimoine et les opposants à Anne Hidalgo.

L'élue socialiste a provoqué la surprise en annonçant le week-end dernier que les anneaux géants représentant les cinq continents, qui trônent depuis juin sur la Dame de fer, allaient y "rester" après les Jeux paralympiques qui s'achèvent le 8 septembre.

L'idée, validée par le Comité international olympique (CIO), propriétaire du logo olympique, est de faire perdurer un "moment historique", a expliqué à l'AFP Pierre Rabadan, chargé des sports et des JO à la Mairie de Paris, à qui appartient la tour Eiffel.

"Elle est désormais indissociable de ces moments de joie, de fierté et de fraternité", ajoute-t-on à la mairie de Paris. Qui invoque une "rencontre entre deux objets éphémères: le monument le plus connu de Paris, pensé comme temporaire lors de sa création en 1889, et celui de l'olympisme initialement installé pour la période des Jeux".

"On travaille sur un schéma à durée indéterminée", a détaillé Pierre Rabadan. Le CIO conduit une "étude de faisabilité" pour remplacer les anneaux actuels par de plus légers, afin de ne pas endommager la structure.

Mais de nombreuses voix se sont élevées contre ce geste qui viendrait "dénaturer" l'oeuvre de Gustave Eiffel. A commencer par les descendants du célèbre ingénieur, selon lesquels il n'est "pas opportun que la tour Eiffel, devenue depuis sa construction le symbole de Paris et par extension de la France elle-même dans le monde, se voie adjoindre le symbole d'une organisation extérieure de façon pérenne".

Marque commerciale

Argument principal des opposants : les anneaux, exposés à chaque édition des JO sur un monument emblématique de la ville-hôte - comme le Tower Bridge de Londres en 2012 - sont avant tout une marque commerciale.

Les garder est "une très mauvaise idée, ça ne va pas du tout avec le message universel de la tour Eiffel qui est une oeuvre gratuite", a réagi Christine Nédélec, présidente de l'association de défense du patrimoine SOS Paris.

"Quand la tour Eiffel s'illuminera en soutien à un pays attaqué, à des victimes... est-ce qu'on assumera toujours les positions du CIO ?", s'interroge la cheffe de file du parti centriste MoDem au Conseil de Paris, Maud Gatel, rappelant les controverses passées sur l'organisation des Jeux dans des pays "pas forcément démocratiques", ou les critiques contre le partenariat avec Coca-Cola.

La Dame de fer est "traditionnellement associée aux évènements heureux ou malheureux, mais de manière temporaire. Installer les anneaux de façon pérenne serait sans précédent", relève Julien Lacaze, président de Sites & Monuments. A ses yeux, cela équivaudrait à y adosser pour toujours la fameuse virgule d'un grand équipementier sportif.

Autre critique, l'absence de concertation

"On peut comprendre qu'Anne Hidalgo ait envie de faire durer un état de grâce politique. Mais c'est compliqué de dire oui à une maire qui annonce ça toute seule !", déplore sous couvert d'anonymat une responsable du groupe écologiste au Conseil de Paris.

La tour Eiffel "n'est pas le porte-manteau individuel de Madame Hidalgo", a taclé sur France 2 Benjamin Haddad, député macroniste de Paris.

Rachida Dati, ministre démissionnaire de la Culture et opposante de la maire socialiste, a tempéré l'enthousiasme de sa rivale, en demandant à ce que "toutes les procédures et consultations visant à la protection du patrimoine soient respectées" en amont.

Selon Julien Lacaze, c'est le ministère français de la Culture qui aura le dernier mot.

La loi olympique de 2019 a instauré une dérogation à l'interdiction de toute publicité sur les monuments et sites historiques. Or cette dérogation prendra fin "15 jours après la fin des Jeux paralympiques", souligne le responsable associatif, qui fit condamner la Ville de Paris pendant l'Euro de foot de 2016 pour "publicité illicite sur le Champ de Mars", un vaste jardin public situé à proximité de la Tour Eiffel.

La tour Eiffel, l'un des monuments les plus visités au monde, est inscrite aux monuments historiques depuis 1964, mais pas classée. "On se bat pour qu'elle le soit et lui garantir ainsi une plus grande protection", commente Corinne Roy, présidente des Amis du Champ de Mars.

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