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"Pour la France, visualiser l'or, c'est juste normal", affirme Thierry Henry

AFP
Thierry Henry pour l'AFP.
Thierry Henry pour l'AFP.AFP
A six mois des JO de Paris 2024, le sélectionneur de l'équipe de France olympique Thierry Henry affirme, dans un entretien accordé à l'AFP, que "visualiser l'or, c'est juste normal" malgré le peu de "certitudes" dont il dispose sur les contours de son groupe.

Après une première partie de mandat accaparée par les qualifications pour l'Euro 2025, êtes-vous désormais totalement tourné vers les JO ?

"Oui totalement, parce qu’ils vont arriver très vite. Il y a des premiers matches de préparation en mars. J’ai beaucoup de possibilités et très peu de certitudes. C’est inhérent à la catégorie Espoirs que je dirige. C’est pourquoi la première chose que j’ai faite quand j’ai été nommé, c’est de rendre hommage à mon prédécesseur (Sylvain Ripoll, NDLR). En Espoirs, d’un match sur l’autre, on ne sait pas sur qui on peut compter. Qui pouvait deviner il y a un an que Warren Zaïre-Emery serait en A? Pour garder un fil, ce n’est pas évident. C’est encore plus vrai pour préparer les JO qui, comme vous le savez, ne rentrent pas dans les dates FIFA. On est alors à la merci de la volonté des clubs de libérer leurs joueurs ou non."

Vous le déplorez ?

"Non parce que j’ai été Espoir, je sais ce que c’est et je le savais avant de prendre le poste. Mais il y a des combats à mener. Regardez : en mars je vais disputer des matches de préparation qui rentrent dans des dates FIFA, donc à ce moment, j’aurais tout le loisir de sélectionner qui je veux. Mais pour le tournoi en lui-même, hors date FIFA, je ne pourrais rien exiger, ce seront les clubs qui décideront."

Avez-vous déjà parlé aux clubs pour les convaincre de libérer les joueurs que vous voudriez sélectionner ?

"Oui, on a eu rendez-vous avec les clubs français. Ça s’est très bien passé, on a cherché des terrains d’entente pour que les joueurs se retrouvent dans les meilleures conditions. Les clubs et les présidents ont été réceptifs, mais le problème se posera certainement avec les clubs étrangers. Pourquoi ils libèreraient leurs joueurs ? Et il n’y a pas que cela. Je ne sais pas qui je sélectionnerai encore, mais mettons que je veuille un joueur et que son club actuel accepte. S’il est transféré durant l’été, qui me dit que son nouveau club voudra le libérer ?"

Comment comptez-vous vous y prendre ?

"On doit donner en mars une liste très large au CIO. Il va falloir cibler. On veut avoir la meilleure équipe possible, mais il y a plein de paramètres que l'on ne peut pas maîtriser. Il y a les joueurs en fin de contrat, ceux qui vont joueur l'Euro, sachant qu'on ne connaît pas non plus la liste pour l'Euro. Il y a aussi le cas des quatre réservistes. Comment amener certains joueurs pour faire le nombre, sachant que s'il y a des médailles au bout, ce ne sera pas pour eux."

Il y a aussi le cas emblématique de Kylian Mbappé...

"Kylian a une place particulière partout. Mais entre vouloir et pouvoir il y a une différence. Je ne sais pas où il va se retrouver (l'été prochain, NDLR) mais le club aura un mot à dire. Je ne l'ai pas encore contacté à ce sujet. J'ai déjà eu pas mal de joueurs mais j'ai voulu laisser passer les vacances pour d'autres. J'ai sondé certaines personnes, ça aide aussi à avancer et voir ce que l'on peut faire."

D'autres joueurs vous ont-ils sollicité ? Des joueurs comme Antoine Griezmann ont fait part de leur intérêt...

"Personne ne m'a sollicité. Ils se sollicitent (rires). Soyons honnêtes, ce sont les JO en France, c'est quelque chose d'important pour tout le monde. Si tu parles à n'importe quel joueur en France, il voudrait faire les JO Mais est-ce qu'ils le pourront ?"

Echangez-vous régulièrement avec Didier Deschamps sur tous ces sujets ?

"DD m'a beaucoup aidé. On a des discussions assez souvent. Il a fait 75 000 matches en équipe de France, 210 000 compétitions, il a tout gagné. J'écoute ce que dit le patron. On essaye d'avancer comme ça, sachant que lui aussi doit préparer son Euro."

Malgré toutes les contraintes, il y a quand même de l'excitation?

"Oui de l'excitation, de l’engouement. J'espère que ce sera quelque chose d'extraordinaire. Mais je ne veux pas non plus trop me projeter. Ce sont les JO, c'est rare de les avoir deux fois en 100 ans. Faire partie de ça avec le staff, l'équipe, c'est quand même excitant même s'il y a pas mal d'incertitudes."

Il y aura une grosse pression...

"Moi, l'équipe, tout le monde sera attendu. On n'a pas gagné depuis 1984. Cela fait longtemps que l'on est attendu. On est en France, c'est juste normal pour moi. Mais ce n'est pas toujours évident de gagner chez soi, de transformer cette pression en une émotion positive."

Avez-vous aussi l'impression de jouer gros dans votre carrière de technicien ?

"Je ne joue rien. Qu'est-ce que je joue ? J'aime entraîner, mais un jour j'arrêterai. J'essaye de passer un message à cette équipe et d'inculquer quelques valeurs au niveau du professionnalisme. Il y a des coaches qui n'ont rien gagné, qui ont été importants dans l'histoire du foot. Et des coaches qui ont tout gagné et avec qui tu ne pouvais pas parler. Je n'ai jamais refusé un challenge. La longévité au niveau du foot, à part DD, c'est dur."

Quel est justement l'objectif fixé pour les JO ?

"C'est la France. Visualiser l'or c'est juste normal. Y arriver, c'est un autre débat. Comment ? C'est un autre débat. Si tu rentres dans une compétition chez toi avec de la matière et que tu ne visualises pas l'or, tu ne pourras pas y arriver. C'est ce qu'Aimé Jacquet nous a mis dans nôtre tête en 1998."

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