Publicité
Publicité
Publicité
Publicité
Publicité

Pour les organisateurs, la Seine n'est pas un long fleuve tranquille

Pour les organisateurs, la Seine n'est pas un long fleuve tranquille
Pour les organisateurs, la Seine n'est pas un long fleuve tranquilleProfimedia
Elle doit rayonner, et faire rayonner Paris et les athlètes, mais la Seine, star attendue des JO 2024 en tant que site de la cérémonie d'ouverture et d'épreuves en eau libre, subit une météo contrariante qui donne des sueurs froides aux organisateurs.

De grandes ambitions…

L'ambition des organisateurs était forte : faire des berges de Seine le plus bel écrin de ces Jeux (26 juillet-11 août). D'abord en y organisant la cérémonie d'ouverture, sous forme d'une parade nautique de six kilomètres visant à dépoussiérer le genre et démarrer par un coup d'éclat.

Ensuite avec les épreuves de triathlon (30 et 31 juillet, 5 août), natation-marathon (8 et 9 août) et paratriathlon (1ᵉʳ et 2 septembre), qui doivent marquer les retrouvailles de la ville avec le fleuve. Les Parisiens s'y baignaient, en effet, jusqu'au XXe siècle, avant que cette pratique ne soit définitivement interdite par un arrêté préfectoral de 1923.

À partir de l'été 2025, plus d'une vingtaine de sites de baignade doivent ouvrir pour le grand public dans Paris et sa banlieue. Les autorités, qui ont investi 1,4 milliard d'euros dans ce "plan baignade" pour assainir le fleuve et son principal affluent la Marne, répètent que les JO "ont permis de gagner près de dix ans".

Parmi les infrastructures créées pour limiter les pollutions, des bassins de rétention, dont celui d'Austerlitz, au cœur de la capitale, chargés d'empêcher l'eau non traitée – mélange de pluie et d'eaux usées – d'être rejetée dans le fleuve.

... minées par un printemps pourri

Mais si ce plan "arrive à bon port", "il n'y a aucun doute que la qualité de l'eau, aujourd'hui, n'est pas au rendez-vous", a dû reconnaître le préfet de région Marc Guillaume vendredi dernier.

Obligées de faire acte de transparence, la préfecture de région et la mairie, à la tête du Plan baignade, ont publié les résultats des analyses de la qualité de l'eau pour la première quinzaine de juin.

Sans surprise, les standards pour autoriser la baignade, basés sur des seuils de concentration de deux bactéries fécales, ne sont pas satisfaits, hormis le 9 juin. En cause : une "météo très pluvieuse" entraînant "le fort débit du fleuve, qui ne favorise pas une bonne qualité de l'eau", expliquent les autorités locales.

"Pluies, débit élevé, faible ensoleillement, températures en dessous des normes de saison" forment un "contexte hydrologique et météorologique défavorable" qui explique que "la qualité de l'eau reste dégradée", rappellent-elles encore.

Souviens-toi l'été dernier

"Dès que les conditions seront réunies, le plan pourra produire tous ses effets", a assuré Marc Guillaume, "confiant" sur la tenue des épreuves fin juillet-début août. Les organisateurs ont toujours reconnu que les infrastructures seraient insuffisantes en cas de fortes précipitations en amont des épreuves. Le plan B consiste à les reporter de quelques jours, mais pas à changer de lieu.

L'été 2023 leur avait déjà apporté son lot de désagréments : alors qu'il avait très bien commencé, des précipitations à caractère "exceptionnel" avaient entraîné une pollution, et l'annulation du "test-event" de natation-marathon. Puis une nouvelle pollution, causée cette fois selon la mairie par une vanne défectueuse, avait entraîné l'annulation d'une partie des tests de triathlon.

Le débit en question

Depuis mi-février, le débit de la Seine est particulièrement élevé, notamment du fait des pluies. Il dépasse nettement la moyenne des années précédentes (1990-2023), et a même atteint début avril des niveaux qui n’avaient pas été vus au moins depuis 1990 à cette époque de l’année.

De plus, le débit augmente depuis le 15 juin, alors qu’il baisse généralement à cette époque. Au premier jour de l’été, le 21 juin à midi, le flux dépassait les 500 m³ par seconde, soit plus de deux fois et demi la norme pour un mois de juin. "Normalement le débit fin juillet, c'est 100 m³", indique la préfecture de région.

Un écueil supplémentaire pour la tenue des épreuves, mais aussi pour la cérémonie d'ouverture : la répétition grand format programmée lundi a dû être repoussée. Un fort débit "augmente mathématiquement la vitesse des bateaux" qui mettraient en ce moment "15 minutes de moins" sur le parcours, explique la préfecture de région à l'AFP.

La Seine peut "monter d'un coup, mais elle ne descend pas d'un coup", rappelle la même source, excluant toute "amélioration subite".

Or, Météo France prévoit "le retour des dépressions atlantiques" à partir de mercredi. "Il est difficile de savoir maintenant ce qu'il va se passer au mois de juillet", tempère la microbiologiste Françoise Lucas, n'excluant pas une "dynamique rapide" qui fasse redescendre le débit à temps.

Stéphane Lecat, entraîneur de l'équipe de France d'eau libre qui a vu son entraînement annulé le 10 juin, affirme que ses nageurs sont "hyper sereins".

"À chaque fois qu'il y a eu une édition (olympique de la discipline), il y a eu des problématiques : à Londres dans la Tamise, à Rio aussi", relativise-t-il.

France gouvernement

Les jeux d’argent et de hasard peuvent être dangereux : pertes d’argent, conflits familiaux, addiction…

Retrouvez nos conseils sur joueurs-info-service.fr (09-74-75-13-13, appel non surtaxé)