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Pour les outsiders, c'est l'année ou jamais pour remporter Roland-Garros

François Miguel Boudet
L'année ou jamais pour Stefanos Tsitsipas ?
L'année ou jamais pour Stefanos Tsitsipas ?AFP
Alors Novak Djokovic n'a pas encore gagné de tournoi en 2024, que Jannik Sinner et Carlos Alcaraz ont des pépins physiques et que Rafael Nadal avance au jour le jour, Roland-Garros n'a jamais paru aussi ouvert chez les hommes.

Ça n'est pas arrivé depuis 20 ans et c'est déjà un événement : il n'y a aucun favori clair pour Roland-Garros dans le tableau masculin. 2004 aura été une ultime respiration avant l'ère Rafael Nadal contesté dans les coups de moins bien par Novak Djokovic, Roger Federer et Stan Wawrinka

Si voir émerger un vainqueur comme Gastón Gaudio demeure improbable, les incisives des outsiders se sont sacrément affutées ces dernières semaines. Djokovic n'a pas disputé la moindre finale cette saison et a été corrigé par Alejandro Tabilo à Rome. Jannik Sinner paye un début de saison écrasant tandis que Carlos Alcaraz est constamment entre deux blessures et sans référence sur terre battue en 2024. Si on ajoute à la liste l'énigme Nadal, le "médi-ocre" Daniil Medvedev et le méconnaissable Holger Rune, la liste des candidats s'amenuise de manière conséquente. 

Casper Ruud, le plus expérimenté

Double finaliste en titre à Roland-Garros, le Norvégien est le premier des outsiders. Très régulier sur terre battue, sa surface de prédilection, il a atteint la demi-finale à Estoril, la finale à Monte-Carlo après avoir sorti Hubert Hurkacz, Ugo Humbert et Novak Djokovic avant de tomber contre Stefanos Tsitsipas sur qui il a pris sa revanche à Barcelone la semaine suivante. Sorti dès les 1/8 à Madrid et dès son entrée en lice à Rome, le 7e mondial est apparu plus en retrait lors des deux Masters 1000 qui s'étalent sur une dizaine de jours. En revanche, il arrive à Paris en pleine confiance après avoir remporté l'ATP 250 de Genève. 

Stefanos Tsitsipas, le plus spécialiste

Vainqueur sur le Rocher après avoir battu Jannik Sinner en demi-finale, finaliste à Barcelone mais battu d'entrée à Madrid : le Grec est comme souvent difficile à cerner. À Rome, il a enchaîné trois victoires convaincantes contre Jan-Lennard Struff, Cam Norrie et Alex de Minaur avant de tomber en trois sets contre Nicolás Jarry, futur finaliste. 

Le numéro 8 mondial est devenu une rareté sur le circuit puisqu'il joue avec un revers à une main. Au XXIe siècle, ils n'ont été que 5 à l'emporter Porte d'Auteuil avec cette spécificité : Gustavo Kuerten (2001), Albert Costa (2002), Gastón Gaudio (2004), Federer (2009) et Wawrinka (2015). 

Andrey Rublev, le plus insaisissable

Avec le Russe, c'est souvent tout ou rien. Battu dès son entrée en lice à Monte-Carlo puis à Barcelone avant de gagner à Madrid en sortant le double tenant du titre Alcaraz en 1/4 de finale, Rublev s'en est sorti laborieusement au premier tour à Rome avant de tomber contre Alexandre Müller.

En pleine forme et sans pensée parasite, c'est un sacré client. Mais tiendra-t-il la cadence sur 2 semaines ? Le Moscovite a atteint deux fois les 1/4 de finale à Paris (2020 et 2022) mais n'est jamais parvenu à disputer une demi-finale de Grand Chelem (0/9 dans l'exercice). 

Alexander Zverev, le plus sérieux

Pas le plus spectaculaire mais toujours dans le coup, l'Allemand doit saisir cette opportunité impérativement. Battu par Tsitsipas à Monte-Carlos, Cristián Garín à Munich et Francisco Cerúndolo à Madrid, il a profité de l'hécatombe à Rome pour l'emporter au Foro Italico. Simple épiphénomène ou preuve qu'il est capable de retrouver son niveau de 2021 avant que sa cheville ne cède sur le Philippe-Chatrier contre Nadal, triste épilogue d'une bataille dantesque ? 

Tommy Paul, le plus inattendu

La terre battue, ce n'est pas vraiment un truc d'Américain. Les plus anciens se rappellent encore de l'inaptitude totale de Pete Sampras à comprendre les spécificités de la surface, lui qui glissait après avoir frapper... Depuis la victoire mémorable d'Andre Agassi en 1999, le tennis US n'a pas produit de joueurs capables d'aller chercher la Coupe des Mousquetaires, indépendamment de la concurrence du moment.

Paul est peut-être la bonne surprise de 2024. Ancien vainqueur de Roland-Garros juniors, le natif du New Jersey a signé une très belle semaine à Rome avec des victoires sur le tenant du titre Medvedev et Hurkacz. 

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