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Pour Romane Dicko, "les maths, c'est un peu comme le judo"

AFP
Romane Dicko en octobre dernier.
Romane Dicko en octobre dernier.AFP
Sacrée championne du monde pour la première fois en octobre, Romane Dicko, qui vise la victoire au Grand Slam de Paris dimanche, mène sa carrière tout en poursuivant des études de mathématiques à la Sorbonne. Et elle l'assure : "les maths, c'est un peu comme le judo".

Jusqu'aux Jeux de Paris 2024, la triple championne d'Europe des +78 kg et médaillée de bronze olympique raconte son parcours à l'AFP. Dans ce quatrième épisode, la judokate de 23 ans évoque son quotidien entre entraînements, cours à l'université ou en visio et révisions.

"Les maths, c'est une matière qui m'a toujours attirée donc c'était naturel pour moi de continuer après le bac et c'était important de garder ce pied à l'école", raconte Dicko, interrogée quelques jours avant le prestigieux Tournoi de Paris.

"Souvent, on me demande ce que j'aime dans les maths, c'est simple, il y a un problème, il faut trouver une solution. C'est un peu comme le judo : il y a un problème qui est de faire tomber l'adversaire. Solution : on applique une technique. J'aime bien le fait d'avoir une méthode qu'on apprend et qu'il faut adapter en fonction du problème. C'est un truc qui me parle."

Calculatrice, feuille et stylo

Actuellement en deuxième année de licence, Dicko bénéficie d'un cursus adapté, qui lui permet d'étaler les matières à valider sur plusieurs années. "Une journée-type, c'est entraînement le matin pendant une heure et demie, deux heures. Ensuite on va manger. Puis, en début d'après-midi : une heure et demie ou deux heures de cours à la fac. Ensuite on revient à l'Insep (dans le bois de Vincennes, NDLR) pour une heure et demie, deux heures d'entraînement. Et le soir, si je ne suis pas trop fatiguée, c'est révisions", explique-t-elle.

"C'est très difficile ! Le plus compliqué, c'est pendant les compétitions ou les stages. Souvent les filles me disent : "Mais Romane, je ne comprends pas comment tu fais !". On est en stage, on est fatiguées et le soir, j'ai encore des cours en visio, des révisions ou des contrôles."

"Aux Championnats du monde (en octobre dernier à Tachkent, NDLR), j'avais ramené mes affaires de cours parce qu'il fallait que je révise, j'avais des cours à distance. Là, pour les prochains Mondiaux en mai, j'ai regardé mes dates d'examens et ça tombe la semaine après les Mondiaux, donc je vais devoir réviser pendant la compétition. Ce qui est le plus compliqué, ce n'est pas d'aller à la fac, c'est surtout les moments où tu n'as pas envie, où tu es fatiguée. Mentalement, il faudrait que tu te reposes mais tu dois faire l'effort de sortir ta calculatrice, ta feuille et ton stylo. Après, j'ai signé pour ça !"

"Je prends mon temps"

"Je ne me mets pas non plus trop de pression par rapport à ça. S'il y a des années où je vois que c'est trop compliqué, j'ai la possibilité d'enlever des matières par semestre. Si j'ai quatre matières à mon programme et que je me rends compte que c'est trop, et bien on n'en met que trois et on décale à l'année d'après. J'essaye vraiment de me dire: tant que j'avance, c'est bien. Même s'il y a des années où je fais moins de matières, tant que je continue d'avancer vers mon objectif de valider ma licence, il n'y a pas de problème."

Mais la pensionnaire du PSG Judo sait qu'elle va devoir "diminuer un peu" son programme de cours à l'approche des Jeux olympiques. "On va partir en stage, ce sera très éprouvant physiquement et mentalement. Donc je prends vraiment mon temps pour passer ma licence et ensuite mon master pour me permettre de poursuivre ma carrière sportive et ma scolarité de la meilleure des façons."

"Pour l'instant, ça fonctionne bien. Après, je ne valide pas avec 18 de moyenne, hein ! Mais je valide et je comprends, donc c'est le principal, et je continue d'avancer à mon rythme."

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